BAGNOLS Areva : Patrice Prat organise une réunion intersyndicale
Les représentants CGT, FO et CFDT des différents sites d’Areva Marcoule ont rencontré le député PS de la troisième circonscription du Gard à sa permanence parlementaire vendredi après-midi.
L’occasion pour le parlementaire de leur faire un compte-rendu de sa rencontre avec le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, mardi avec une délégation de députés des territoires sur lesquels le géant du nucléaire compte des implantations.
La recapitalisation « prévue pour février 2017 »
« C’était une demande insistante de notre part, explique Patrice Prat. D’autant que les mauvaises nouvelles s’accumulent. » Rentré il y a quelques mois au Comité stratégique de la filière nucléaire (CSFN), le député a également précisé que ledit comité ne s’était toujours pas réuni, mais qu’il le ferait « en juin. »
« En préalable, il faut crever l’abcès, lancera un représentant CFDT en parlant du CSFN. On ne peut plus parler du nucléaire. Rien qu’à Marcoule, avec le démantèlement ou l’électronucléaire, les problématiques sont différentes et l’avenir est différent. » Un représentant CGT demandera quant à lui à associer les députés Fabrice Verdier et Pascal Terrasse, dont les circonscriptions jouxtent celle du Tricastin, à la prochaine réunion intersyndicale, ce à quoi Patrice Prat répondra positivement, dans une volonté de « poser des bases plus pérennes et travailler plus collectifs sur ce dossier. »
Un autre syndicaliste pointera « les erreurs stratégiques de la direction » pour expliquer la situation délicate dans laquelle se trouve le géant du nucléaire. « Emmanuel Macron a une grande lucidité là dessus, répondra le député. L’Etat reconnaît aussi sa responsabilité dans les erreurs qu’il y a pu avoir par le passé, c’est un premier pas. » A la question de savoir quand l’Etat recapitalisera Areva, Patrice Prat citera Emmanuel Macron : « il nous a dit que c’était prévu pour février 2017. » « On a du mal à le croire, on demande une recapitalisation le plus vite possible » poursuivra un représentant FO, quand son homologue CFDT lancera « il en va de la survie du groupe. »
« On a besoin d’une vision à long terme »
Idem pour la cession d’Areva NP à EDF, « on entend que ce ne sera pas avant le début 2017 » s‘inquiète un représentant FO, « l’officialisation sera pour la fin 2016 » répondra le député, rapportant les propos du ministre, qui lui a également affirmé que « le contentieux avec les Finlandais est officiellement purgé, avec le versement de 400 millions d’euros, notamment par l’Etat. » Un contentieux né du retard important pris par la construction de l’EPR finlandais par Areva.
En attendant, la situation financière d’Areva reste très préoccupante, et un représentant CFDT résume l’inquiétude générale chez les salariés : « aujourd’hui, la seule chose de faite c’est le milliard d’économies au niveau des salariés, pour le reste, la cession d’actifs, la recapitalisation, les projets industriels, on n’a rien de concret côté Etat, Areva et EDF. » « On a besoin d’une vision à long terme » poursuivra un autre syndicaliste. Patrice Prat leur confirmera que le ministre « a réaffirmé sa volonté de conserver l’énergie nucléaire et la filière nucléaire » avant de proposer aux syndicalistes d’instaurer « un suivi » mensuel « pour avoir le point de vue du terrain. » Une initiative appréciée par les syndicats, en attendant « de remettre le sujet technique au milieu de la place, comme l’a souhaité un représentant CGT. C’est urgent. »
Thierry ALLARD