BAGNOLS "Il y a un accroissement de la précarité, beaucoup d’associations sont submergées"
Le douzième Forum social local s’est tenu hier toute la journée au centre culturel Léo-Lagrange.
Une douzaine d’associations humanitaires ou solidaires du Gard rhodanien étaient sur place, pour des stands, conférences ou encore un atelier partage.
« Se retrouver, partager, discuter »
« C’est une journée de rencontres, ou les militants associatifs peuvent se retrouver, partager, discuter des problématiques de la solidarité ou encore de l’organisation des associations », explique Bernard Sudres, président de la Maison des Alternatives Solidaires (MAS), véritable emblème du Forum social local : « c’est au cours d’un Forum que six associations bagnolaises ont créé la MAS, avec l’épicerie et la table solidaires, rappelle le président. C’est un moment où on peut aussi avancer concrètement sur des projets. »
Ces douze ans de Forums permettent aussi à Bernard Sudres d’avoir un certain recul sur la situation sociale du territoire. Une situation qui ne va pas en s’arrangeant : « on voit bien dans nos échanges, même s’ils ne sont pas exhaustifs, que la difficulté est de plus en plus grande, note le président de la MAS. Il y a un accroissement de la précarité, on est de plus en plus sollicités, beaucoup d’associations sont submergées par les demandes. »
Du côté des populations fragiles, ce n’est pas mieux : « elles sont plus nombreuses qu’avant, maintenant ça va des jeunes aux retraités. A la MAS nous avons beaucoup de femmes en grande difficulté, et de plus en plus de jeunes en grande déshérence sur Bagnols, ils ont parfois besoin d’être guidés, hébergés, nourris, ce sont des choses qu’on voyait moins avant. »
« On demande de plus en plus aux associations »
Face à cette situation les associations font ce qu’elles peuvent. « On demande de plus en plus aux associations d’être sur tous les fronts, le problème c’est que le bénévolat n’est pas extensible, note Bernard Sudres. Nous avons un gros problème pour le renouvellement des bénévoles, il faut de plus en plus mutualiser les moyens quand on fait des initiatives. »
Pour autant, pas question de noircir le tableau. Ce Forum social local, « c’est un moyen de partager des moments de réflexion entre nous, mais aussi des moments festifs », affirme le président de la MAS. La journée s’est d’ailleurs achevée en musique, par un concert du groupe de musiques du monde Déguns.
Thierry ALLARD