C’est une opération « exemplaire », affirme le président du bailleur social La Cité Jardins, filiale du plus gros bailleur social de France, Action logement, Émile Noyer. Exemplaire à plusieurs titres : premièrement, car elle prend la place de l’ancienne cave coopérative, « une friche industrielle en centre-ville », rappelle Émile Noyer, qui salue aussi une résidence « exemplaire dans sa qualité de production ». Et, souligne-t-il, la nouvelle résidence s’est remplie en un temps record, « livrée le 25 septembre, elle est déjà pleine », note le président de La Cité Jardins, grâce au concours de la mairie et de son Conseil communal d’action sociale, qui a sélectionné les dossiers des candidats aux appartements.

Exemplaire aussi, et peut-être surtout, par sa vocation : « la mixité sociale et intergénérationnelle », souligne l’adjointe au maire de Bagnols Michèle Fond-Thurial, avec « un tiers de familles et deux tiers de séniors, qui vont bénéficier du contact avec les plus jeunes. » Et, pour faire vivre la résidence des Vignes, les porteurs du projet ont fait appel aux Tisseurs, entreprise de l’économie sociale et solidaire. « Nous sommes porteurs d’habitats inclusifs, pose le président des Tisseurs Jérôme Gorge. Nous animons la vie quotidienne des résidents pour retisser du lien social, ce qu’il y a de plus essentiel. » Une animatrice est sur place, et la résidence compte un espace d’animations.

« C’est un symbole fort de notre engagement pour nos aînés », affirme le vice-président du Conseil départemental Christian Bastid. Le Département finance dix logements inclusifs au sein des Vignes, et participe aux garanties d’emprunt du projet. Il faut dire que le Département a pour objectif « 1 000 places d’habitats inclusifs », rappelle Christian Bastid, sachant que pour l’heure, 432 places sont effectives. L’idée étant de « compléter la réponse apportée aux personnes en situation de handicap, aux personnes âgées ou en perte d’autonomie », poursuit le vice-président du Département, entre le logement classique et l’Ehpad. Un enjeu majeur : aujourd’hui, 10 % des gardois ont plus de 70 ans, mais le vieillissement de la population fait que « d’ici 2050, un gardois sur cinq aura 75 ans ou plus », souligne Christian Bastid.

Alors des projets comme la résidence des Vignes sont appelés à se multiplier. Pour ce projet-ci, c’est « un emplacement exceptionnel, proche de la gare, du centre-ville, d’un futur centre commercial » qui a été choisi, rappelle Jean-Marie Bridier, membre du comité régional d’Action logement. Dans ce quartier de la gare en train d’évoluer, entre la réouverture de la ligne voyageurs, la construction du Pôle d’échange multimodal ou encore celle du supermarché Aldi. « Cette résidence est un pilier de la mutation de ce quartier, qui est un secteur stratégique de la revitalisation de la ville », souligne Michèle Fond-Thurial.

« Un chantier particulièrement technique »

Pour y parvenir, il a fallu en passer par « un chantier particulièrement technique », rappelle Michaël Ghestem, directeur immobilier de SMB Promotion, le promoteur du projet. « Il y avait de nombreuses cuves en béton armé, du désamiantage, c’était un chantier en centre-ville, et il a fallu faire des fondations spécifiques pour le renforcement du sol », développe-t-il. « Nous avons parfois souffert sur ce chantier », rajoute Fabrice Rousselle, directeur des opérations associé chez SMB. Reste que le projet a été livré en temps et en heure, en septembre.

Ne reste plus qu’à planter la trentaine d’arbres promise dans la cour de la résidence, plantation retardée par la mauvaise météo des derniers jours, qui permettra d’achever l’aménagement paysager du site. L’ancienne cave y est évoquée, outre par le nom de la résidence, par l’ancien pressoir, qui trône près de l’entrée, « et nous avons réimplanté quelques vignes et travaillé la thématique viticole au niveau de la signalétique », précise Fabrice Rousselle. Signalons également que « les entreprises impliquées sont toutes locales », note Fabrice Rousselle, de l’architecte Thierry Gilly, du cabinet villeneuvois Arc & Types, à l’entreprise bagnolaise SKS pour la plomberie.

Une résidence « exemplaire » donc, d’un coût de 8,7 millions d’euros, « financés par Action logement et la Caisse des dépôts au travers de prêts, et des subventions de collectivités locales, notamment le Conseil départemental, qui ont permis le montage financier du projet », précise Émile Noyer. Action logement a aussi attribué une subvention de 350 000 euros au projet.