BAGNOLS/CÈZE "Mon colis mystère" débarque jusqu’à samedi : "on laisse le hasard faire !"
Le concept commence à être connu, mais surtout dans les grandes villes : pour la première fois à Bagnols, une session de revente de colis perdus est organisée cette semaine dans la galerie Carrefour Market de Bagnols. On a testé pour vous.
Ils sont déjà une quinzaine à attendre, à 9h30 ce mercredi matin, devant l’ancien magasin Alain Afflelou de la galerie. Devant eux, des grosses palettes de colis en vrac. Quand le coup d’envoi est donné, chacun va fouiller. Pour trouver quoi ? « Aucune idée !, répondent Lenny et Marley, venus tenter leur chance avec leur mère Magali. Peut-être des écouteurs, on laisse le hasard faire et après au pire on pourra toujours revendre. » « Ils veulent trouver de l’électronique, forcément », reprend la maman, qui ne veut pas « dépenser trop, donc j’ai reposé des trucs. »
Car ici, les colis se facturent 2 euros les 100 grammes. « Ce sont des colis perdus, qui initialement étaient incinérés par les logisticiens, jusqu’à ce que la loi anti gaspillage passe, explique Louis Jardin, dirigeant de ‘Mon colis mystère’, entreprise basée à Toulouse. On rachète ces colis à la tonne, et on les revend au kilo. » Ce mercredi, c’est une cargaison allemande, venue du logisticien DHL, qui est proposée. Pour le magasin Carrefour Market, c’est un moyen « de faire vivre le magasin et de répondre à une demande de nos clients avec quelque chose de tendance qui est proposé plutôt sur le format hypermarché d’habitude », affirme la représentante du propriétaire des lieux Mélanie Delas.
« Le plus marrant, c’est quand il y a un sex-toy »
Des centaines et des centaines de kilos de colis « avec des erreurs de noms, issus de renvois, pas cherchés en point relais », énumère le toulousain qui, avec ces articles, vend « une expérience, contrairement aux reventes de colis perdus sur internet, on peut tâter, il y a un aspect chasse au trésor, avec la surprise du déballage. » Complète, la surprise, puisqu’il peut y avoir « de tout, tout ce qui se vend sur internet peut atterrir ici », affirme-t-il. Les adresses et noms des expéditeurs et destinataires sont recouvertes de peinture noire, histoire d’anonymiser le colis, et de ménager la surprise. « Le plus marrant, c’est quand il y a un sex-toy », glisse Louis Jardin dans un sourire, avant de rajouter : « une fois, dans un colis de 4 kilos, on a eu une énorme paire de fesses en silicone. » Soit.
Ne reculant devant rien, nous avons décidé, avec un confrère d’un autre journal, de tenter notre chance. Votre serviteur va tenter une stratégie plutôt sûre, pensait-il, prendre des colis légers pour limiter la mise, 18 euros en caisse. La moisson sera contrastée : une sacoche, un haut pour femme, un accessoire de coiffure, une guirlande en tissu et… un sex-toy ! Pas l’objet le plus facile à revendre, vous en conviendrez. Le confrère, qui a misé plus gros (une soixantaine d’euros), aura plus de chance : un autoradio, un set de micros sans fil, une paire de sandales pour femme ou encore une paire de boucles d’oreilles fantaisie.
Autant d’objets qu’on n’aurait pas forcément achetés dans un autre contexte. Reste l’expérience du déballage. « Le but, c’est le mystère », nous glissait Fanny, venue avec sa fille Romane essayer le concept. Pour vous faire votre avis, vous avez jusqu’à samedi, peut-être avant : « on part souvent plus tôt que prévu, affirme Louis Jardin. Même si on renouvelle le stock, il ne nous est jamais arrivé de repartir avec des colis. »