Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 13.05.2020 - marie-meunier - 3 min  - vu 699 fois

BAGNOLS/CÈZE Reprise du marché un peu particulière ce mercredi 13 mai

L'entrée dans le marché boulevard Lacombe était filtrée. Seules 50 personnes pouvaient se trouver dans l'enceinte du marché au même moment. Les autres devaient faire la queue mais l'attente n'excédait pas cinq minutes. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Le marché de Bagnols a rouvert ce mercredi 13 mai mais visiteurs et commerçants ont dû respecter les consignes de sécurité sanitaire. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Après deux mois de fermeture, le marché de Bagnols-sur-Cèze a repris ce mercredi 13 mai. Mais il s'est tenu dans des conditions particulières afin de respecter les consignes de sécurité sanitaire liées au déconfinement.

Seuls une vingtaine d'étals, uniquement alimentaires, ont pu s'installer ce mercredi. Ils étaient cantonnés dans un seul lieu : le boulevard Lacombe. Le marché était entouré de barrières pour concentrer les flux de visiteurs. Ces derniers ne pouvaient accéder au marché que par une entrée, filtrée par la police municipale. Dans la file d'attente, les personnes se tenaient chacune à un mètre les unes des autres. Le port du masque était obligatoire.

La police municipale se chargeait de filtrer les entrées dans le marché. Avant d'entrer, obligation de porter un masque et de mettre du gel hydroalcoolique sur les mains. (Marie Meunier / Objectif Gard)

"50 personnes peuvent être en même temps sur le marché. Dès que 5 personnes sortent, cinq rentrent", explique le placier, talkie-walkie à la main, communiquant avec les agents à la sortie. La circulation dans le marché se fait en un sens, les visiteurs ne peuvent pas revenir sur leurs pas. Les commerçants étaient munis de gants et de gel hydroalcoolique.

Toute cette organisation, quoi qu'un peu contraignante, a aussi eu l'effet de rassurer les Bagnolais : "Je n'ai pas peur de sortir, il faut juste être prudent. C'est bien organisé même si les gens ont du mal à respecter le mètre de distance", constate Marion, habituée du marché bagnolais. "J'attendais avec impatience que le marché reprenne pour acheter des légumes frais. J'essaye toujours d'acheter local. Pendant le confinement, j'ai essayé de trouver des producteurs qui vendaient sur site", raconte Aïda, également bagnolaise accoutumée.

"Je n'ai pas peur de sortir, il faut juste être prudent. C'est bien organisé même si les gens ont du mal à respecter le mètre de distance", constate Marion, habituée du marché bagnolais. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Pour certains commerçants, c'était la première fois qu'ils se réinstallaient sur un marché depuis deux mois. C'était le cas de Laurent Magloire qui vend depuis 22 ans des poulets rôtis. Un retour qui s'est fait dans le calme : "On n'a qu'un quart de notre clientèle mais c'est comme ça... On fait aussi les marchés de Nîmes, de Saint-Paul-Trois-Châteaux d'habitude mais on n'a pas été choisi parmi les étals qui rouvriront."

Laurent Magloire reviendra à Bagnols ce samedi, place Boulot. "On déconfine, on est content mais il faut travailler. Quand les charges vont revenir, il faudra les payer. Normalement, c'est une période où les touristes commencent à arriver après avoir passé l'hiver à se serrer la ceinture. Faut espérer que ça reprenne en plein pot sinon, on va mourir", ajoute-il.

C'était le premier marché depuis le confinement pour Laurent Magloire, qui vend des poulets rôtis depuis 22 ans. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Un peu plus loin, Corentin Fontanon, qui travaille à "Fontanon & fils", a aussi installé son camion de boucherie-charcuterie boulevard Lacombe. Il a appris seulement hier midi qu'il pouvait venir s'installer sur le marché bagnolais, puisque la capacité du marché, fixée dans un premier temps à 10 étals, a augmenté jusqu'à 25. "Ça se passe bien, tout le monde respecte les consignes et porte un masque. Les gens arrivent au compte-gouttes", note-il.

Pendant le confinement, il a fait de livraison à domicile "mais niveau chiffre, ce n'est pas pareil que le marché." Il remarque ce mercredi que le contact avec la clientèle a tout de même changé en ces circonstances particulières : "Vu que tout le monde est masqué, on a du mal à se reconnaître. Il faut que les clients retrouvent leurs repères. Ça ne pourra qu'aller mieux après."

Corentin Fontanon : "Vu que tout le monde est masqué, on a du mal à se reconnaître. Il faut que les clients retrouvent leurs repères." (Marie Meunier / Objectif Gard)

Mireille Froget est aussi venue vendre les fromages de chèvre de la Capelette, elle raconte : "Pour nous, le confinement a été compliqué. On faisait de la vente directe mais on est basé à Le Garn, c'est très isolé. Pour les gens de Bagnols ou de Pont, ça fait trop loin, surtout qu'on ne pouvait pas trop circuler." Mais pendant ce temps-là, la cinquantaine de chèvres de la Capelette ne s'est pas arrêtée de produire du lait : "On a gardé les chevreaux plus longtemps du coup. Mais on a aussi été obligé d'un peu jeter", déplore la commerçante, qui poursuit : "Ce sera une année difficile. On fera le bilan à la fin mais il faut garder le moral."

Faute de ventes, Mireille Froget a été contrainte de jeter une partie de sa production de lait de chèvre pendant le confinement. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Houssine Oulkasse, qui vend des fruits et légumes quasiment tous locaux, fait partie des premiers stands sélectionnés pour la réouverture du marché. Depuis 1992, il installe son étal le mercredi à Bagnols. Pendant le confinement, il a organisé de la livraison sur la commune pour compenser la fermeture du marché. "On a travaillé beaucoup mais c'est 50% du chiffre d'affaires en moins pour le mois d'avril", chiffre-t-il.

Son activité devrait rebondir puisqu'il sera dès lundi au marché de Méjannes-le-Clap, mardi dans la Drôme, vendredi à Barjac et ce samedi à Pont-Saint-Esprit. En sillonnant les routes pour effectuer ses livraisons, il s'est tout de même fait une réflexion : "On fait beaucoup de mal à la Terre. J'ai constaté avec le confinement que beaucoup d'oiseaux chantaient, d'animaux revenaient au bord des routes. Il faut qu'on respecte la nature." En consommant local et de saison, ce sera déjà un bon début...

Houssine Oulkasse a perdu 50% de son chiffre d'affaires au mois d'avril. Il espère que la reprise des marchés va faire rebondir son activité. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Marie Meunier

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