Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 24.05.2020 - abdel-samari - 9 min  - vu 2956 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Comme tous les dimanches, Objectif Gard vous propose son cocktail d’indiscrétions politiques. Un digestif hebdomadaire à déguster sans modération !

Mon maire. La nouvelle était attendue et elle a été confirmée vendredi par le Premier ministre, Édouard Philippe : le second tour des élections municipales se déroulera dans un mois. Les écoles, les commerces, les plages rouvrent et dans quelques jours, les bars et les restaurants, bientôt les cinémas. La vie reprend son cours petit à petit. Il est donc tout à fait logique que la vie démocratique reprenne aussi ses droits. Les candidats encore en lice au soir du 15 mars auront donc quatre semaines pour aller au bout de leur engagement. C’est finalement beaucoup quand on sait qu’habituellement, entre deux tours, les postulants ont une seule semaine pour jouer leur va-tout. Mais en 2020, cette élection n’a pas la même réalité, la crise sanitaire liée au coronavirus étant passée par là. Les candidats devront adapter leur campagne. Pas question de faire du porte-à-porte, encore moins des meetings ou rassemblements. Les messages se feront via Internet, par des télé-meeting pourquoi pas, de la distribution en boite aux lettres ou par email et à travers la presse. Est-ce que ce sera suffisant pour convaincre ? Pas sûr. D’autant que les maires en place ont une sacrée longueur d’avance. Pendant les deux mois de confinement, ils ont été en première ligne en matière de communication. Que ce soit sur la gestion de crise avec leurs agents, l’organisation de l’achat et la distribution de masques, les transports minimum, etc. Du 15 mars au 15 mai, les premiers édiles ont eu deux mois de campagne offerte par le Gouvernement. Ils ont forcément marqué des points dans l'esprit des électeurs. Sans compter que ces derniers n’ont pas forcément la tête centrée sur les enjeux locaux des prochaines années. Chacun pense à court terme, au danger lié à ce virus qui a fait près de 30 000 morts en France et pour lequel il n'y a toujours pas de vaccin ni de traitement, à ses enfants, à ses proches et à ses amis touchés de près ou de loin par ce risque nouveau. La possibilité d'un vote utile est donc prépondérante. En pleine incertitude sanitaire, les Gardois voudront certainement  assurer l’essentiel : que les services municipaux en place ne soient pas bouleversés et puissent poursuivre leurs actions. Ce vote de deuxième tour dans un mois s’annonce donc controversé avant même d’avoir commencé. Mais la décision du Gouvernement était peut-être la moins pire. D’un point de vue économique, organiser rapidement ce scrutin permettra aux moyennes et grandes villes de lancer rapidement une politique de grands travaux afin de relancer l’économie locale. D’un point de vue sanitaire, repousser le vote de plusieurs mois obligerait à recommencer à zéro les élections municipales et ainsi à faire sortir deux dimanches les électeurs au lieu d’un seul. Sans compter qu’elle renforcerait la rupture d’égalité entre des maires élus dès le premier tour et les autres. Et laisserait encore pendant plusieurs mois des maires en place exercer leur mandat électif initial sans grande légitimité électorale. Enfin, qui nous dit que dans plusieurs mois, le coronavirus aura disparu ? Le choix du 28 juin est donc peut-être la moins pire des dates. Au regard de la situation et du maintien coûte que coûte du premier tour. Le temps est venu d’en finir et de passer à autre chose. Sans tambour ni trompette.

Lachaud consulte. Maintenant que la date du second tour est connue, celui qui est arrivé en deuxième position lors du premier tour des Municipales à Nîmes a démarré les tractations. Selon nos informations, ce vendredi, Yvan Lachaud a rencontré David Tebib qui est arrivé en sixième position avec 5,39% des voix. Pour le moment, le président de l'USAM Nîmes-Gard ne veut pas se positionner. Il prend le temps de la réflexion et annoncera sa décision dans les prochains jours. Les choses se précisent par contre du côté de Daniel Richard. Totalement absent depuis le 15 mars dernier, le candidat EELV-PS-LFI accuse encore le coup de son score médiocre au soir du premier tour. Avec 12,19% des voix, il est loin, très loin des espoirs qu'il avait fait naître dans la capitale du Gard. Trop lunaire, et surtout, pas assez de Gauche, il va avoir du mal à reproduire l'attention dont il a bénéficié avant le premier tour. Il lui reste l'opportunité Lachaud. Mais est-il prêt à une guerre ouverte dans sa liste ? Les prochains jours seront déterminants. Surtout qu'ici et là, on nous annonce des surprises pour les prochains jours.

Vivette Lopez se plaint de Laurent Burgoa ! Dimanche dernier, on vous racontait avec quelle élégance l'adjoint au maire de Nîmes, Laurent Burgoa, voulait se débarrasser de la sénatrice actuelle Les Républicains, Vivette Lopez, sa principale concurrente pour les Sénatoriales de l'automne prochain. "Elle est gentille" ou encore "elle est brave", des qualificatifs énoncés à propos de la sénatrice qui laisseraient entendre que l'ex-suppléante de Jean-Paul Fournier manquerait d'épaisseur politique. Après avoir pris connaissance de notre indiscrétion, Vivette Lopez a pris son téléphone pour se plaindre auprès de Jean-Paul Fournier. Elle qui a fait le job pendant plusieurs mois ne comprend pas pourquoi elle devrait laisser sa place au conseiller départemental. Le maire de Nîmes a tenté de calmer le jeu rappelant qu'il avait d'abord une élection à remporter dans les prochaines semaines. Le sujet des Sénatoriales viendra sur la table en temps voulu. N'oublions pas, par ailleurs, que ce n'est pas forcément les responsables locaux du parti qui décideront de l'avenir des sénateurs de Droite. Bien décidé à garder la main dans la perspective de 2022,Gérard Larcher, le président Les Républicains du Sénat, ne déléguera certainement la prérogative du choix duquel dépend le maintien de sa majorité.

Giraudier ne rigole plus. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) du Gard a perdu patience. Plusieurs années après son élection à la tête de la chambre consulaire du département, ses opposants continuent, selon lui, à lui mettre des bâtons dans les roues à chaque initiative. Cette fois-ci, c'est la future Maison des entreprises qui est en cause. Éric Giraudier considère que ce projet est une opportunité incroyable pour l'économie du département en faisant intervenir de nombreuses entreprises locales. Du côté de ses opposants, la stratégie est plutôt d'annuler purement et simplement le projet afin d'injecter les 10 millions prévus dans une redistribution aux entreprises du territoire pour leur permettre de surmonter la crise économique liée au covid-19. Le président de la CCI du Gard ne veut plus perdre de temps et a décidé d'assigner devant le tribunal de Nîmes les différents protagonistes. Pour les faire taire une bonne fois pour toute ?

Blauzac et l'esprit de Pagnol. La petite commune de l'Uzège fait encore parler d'elle. Il faut dire qu'on se croirait à Marseille au début du XXe siècle. À Blauzac (1 200 habitants), bastion du président socialiste du conseil départemental, Denis Bouad, les élections municipales ont été difficiles. Menaces entre colistiers, lettres anonymes… La campagne opposant le maire sortant, Serge Bourdanove, à son premier adjoint, Jean-Pierre Rossi, a considérablement clivé la commune. Le premier coup de théâtre intervient au soir du premier tour, au moment du dépouillement : le nom de jeune fille et le nom marital d’une des colistières du maire sortant, placée en 14e position sur les 15 noms de la liste, pose problème. Une erreur sur les bulletins qui entraîne leur nullité à la demande notamment du maire sortant, pourtant arrivé en tête des suffrages. C’est donc son rival, Jean-Pierre Rossi, qui est déclaré vainqueur, raflant les 15 sièges du conseil municipal. Finalement, l'ex-premier adjoint, fair-play, décide de remettre sa démission et celles des élus au préfet considérant cette élection non légitime. À partir de lundi, c'est donc une délégation spéciale nommée par la préfecture du Gard qui prendra en charge la gestion de la commune, le temps d'une nouvelle élection. Sauf si le tribunal administratif en décide autrement. Car en effet, après mûre réflexion, Serge Bourdanove, le maire sortant, conteste désormais la nullité de ses bulletins alors que c'est lui qui avait refusé leur prise en compte lors du dépouillement ! À Blauzac, au bord de la crise... de maire, la politique semble faire des ravages.

L’orthographe toujours confiné. On ne va pas se mentir, pour beaucoup, y compris au sein de notre rédaction, l’orthographe, c’est parfois compliqué. Ce n'est pas notre secrétaire de rédaction qui dira le contraire... Pour certains plus que d’autres, tout de même. Ainsi, la candidate du Rassemblement national aux municipales à Bagnols, Corine Martin, a fait parvenir à notre rédaction jeudi soir un communiqué sur les échauffourées de la nuit précédente. Un texte sans doute écrit sous le coup de la colère, puisque truffé de fautes diverses et variées. Après avoir chaussé nos lunettes et empoigné notre stylo rouge, nous en avons relevé huit en à peine 17 lignes. Du « réseau de drogue Regionale (sic) » à « Il est grand temps que la justice face (sic) son devoir » en passant par « Bagnols fait défavorablement parlé (sic) d’elle », il y avait de quoi faire bondir plus d’un prof de français et pas seulement !

Avant-campagne tendue à Vauvert. Entre le maire sortant, le socialiste Jean Denat, et son adversaire du Rassemblement national (RN), Jean-Louis Meizonnet, le confinement n'a pas vraiment été synonyme de détente. "Il n'a pourtant rien fait d'extraordinaire, mais dès qu'il peut être sur les photos il fonce, comme le véritable professionnel de la politique qu'il est", pointe Jean-Louis Meizonnet à l'attention du maire sortant. De son côté, Jean Denat estime "agir pendant que le RN, que l'on a vu nulle part pendant des semaines, se contente de créer de polémiques sur les réseaux sociaux." Et ce n'est pas la vaudevillesque histoire familiale qui vient s'inviter dans le débat qui va arranger les relations. Implantée dans la commune depuis plusieurs générations, la famille Rios se retrouve bien malgré elle au cœur de la campagne. Jean-Noël, tout d'abord. Depuis toujours engagé à Droite, il a rejoint la liste du socialiste Jean Denat en 2014 pour devenir adjoint à l'Urbanisme et à la voirie. Un mandat unanimement salué qui lui a valu d'être à nouveau de la partie en 2020 sur la liste du maire sortant. Oui mais voilà, fin avril, Jean-Noël Rios a présenté sa démission à Jean Denat en raison du coronavirus. Si les deux élus ne sont pas fâchés, Jean-Noël Rios ne soutiendra pas son ancienne équipe dans la campagne du second tour. Et pour cause... Sa sœur, Sandrine Rios, figure quant à elle en seconde position de la liste de Jean-Louis Meizonnet. Pas encore officiellement lancée, la campagne du second tour ne devrait pas manquer de piment à Vauvert. Avec les Rios comme arbitre ?

Confraternité. Dans le milieu de la presse, l'usage veut que l'on cite le journal que l'on reprend. C'est à la fois élégant et confraternel, deux qualités dont n'ont pas fait preuve nos confrères de la rédaction alésienne de Midi Libre, qui ont repris notre exclusivité sur l'implantation de la future prison à Boisset-et-Gaujac sans jamais mentionner Objectif Gard. Une pratique reconnaissons-le de plus en plus fréquente chez les médias du Gard. Mais en plus de piller les confrères, le journal, qui n'a donc pas eu l'information, émet ses propres hypothèses sur l'origine de celle-ci tel que suit : "L'information, qui aurait fuité des services préfectoraux de Nîmes lors d'une réunion, en présence de nombreux élus locaux, a court-circuité la communication ministérielle prévue ce lundi 25 mai." Nous qui savons - et pour cause ! - d'où vient l'information, on s'autorise une réponse de Normand : p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non...

Confraternité suite et fin. Nos mêmes confrères poursuivent : "Plusieurs sources cévenoles s'interrogent sur la volonté de mettre ainsi à mal le dossier du secteur alésien dans un contexte de fort tirage entre Nîmes et Alès pour l'obtention de cette prison". Pourquoi ne précisent-ils pas directement qu'il s'agit de Christophe Rivenq qui leur a certainement soufflé cette idée de guéguerre Nîmes-Alès ? Mercredi soir, quand nous avons publié l'information, le premier adjoint de Max Roustan était effectivement furieux. Notre article ayant devancé le plan de communication qui était prévu initialement car il était chargé de prévenir le maire de Boisset-et-Gaujac, Gérard Reverget. Ce qu'il n'avait pas eu le temps de faire avant la parution de notre papier. Et en ce qui concerne les tiraillements entre les Nîmois et les Alésiens sur l'implantation de la future prison dans lesquels on voudrait faire croire que notre rédaction est impliquée, rappelons à tout ce beau monde, confrères compris, que notre journal s'appelle Objectif Gard et pas Objectif Nîmes ou Objectif Alès. Que la prison soit implantée du côté de Nîmes ou d'Alès, peu nous importe. L'essentiel c'est qu'elle sorte de terre dans le Gard. À bon entendeur !

Bonus. 376 203. Objectif Gard a réalisé un record d'audience historique avec près de 400 000 articles lus pour la seule journée du jeudi 20 mai 2020. Depuis plusieurs années, votre journal s'impose comme le premier média d'informations sur le territoire du Gard avec un lectorat réactif et fidèle. Une récompense renouvelée au moment de la crise sanitaire et du confinement durant laquelle notre rédaction a fait un choix risqué mais important : maintenir le même niveau d'information avec des journalistes qui ont accepté, malgré les risques, de continuer avec conviction notre mission première : vous informer gratuitement sur l'actualité aux quatre coins du département à chaque instant. Nous avons même proposé chaque soir, une émission d'une heure, en direct vidéo de notre rédaction avec invité en plateau, reportages et pastilles. Merci une nouvelle fois pour votre confiance.

La rédaction 

Abdel Samari

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