CORNILLON Élèves supplémentaires : élus et parents demandent l'ouverture d'une nouvelle classe
Ce jeudi 1er septembre s'est tenue la rentrée scolaire. À l'école primaire de Cornillon, plusieurs élus des communes voisines de la vallée de la Cèze ont sorti leur écharpe tricolore. L'objectif ? Demander l'ouverture d'une classe supplémentaire dans l'établissement.
En effet, durant l'été, l'école de Cornillon a enregistré une vingtaine d'inscriptions d'enfants qui n'étaient pas prévues. Les effectifs des classes ont été gonflés par ce nouvel afflux. "Ce serait idéal d'avoir une classe supplémentaire. Il y a un tel confort pour les élèves ici. Ils ont un super groupe, ce serait dommage", indique un papa de Saint-Laurent-de-Carnols dont la fille rentrait en CE1 ce jeudi matin. L'année dernière, il y avait 22 enfants dans sa classe de CP, cette année, elle "va se retrouver mélangée avec des CE2 et dans une classe de 28."
Dans l'école de Cornillon, la rentrée scolaire s'est déroulée avec 152 enfants scolarisés dans six classes. La répartition a été un véritable casse-tête, d'autant que les effectifs par niveau ne sont pas du tout équitables. Il n'y a que 43 enfants en maternelle contre 109 en élémentaire. Les CP vont se retrouver à 28 en classe alors que le plafond est fixé à 24 normalement. C'était soit cela, soit une classe en triple niveaux. Face à ces inscriptions imprévues, la direction de l'école a alerté dès le mois de juin l'inspecteur d'académie et saura ce vendredi 2 septembre si l'ouverture de classe est acceptée ou non.
Une bascule des élèves de Goudargues vers Cornillon ?
Du côté de la mairie, on a déjà anticipé une éventuelle ouverture supplémentaire. "On a déjà aménagé une salle. On a commandé de nouveaux bureaux en urgence", affirme le maire, Gilles Delalieu. Mais alors comment s'explique ce flot de nouvelles inscriptions ? L'édile s'avance sur "l'attractivité du territoire, sur l'essor du télétravail depuis le covid-19". Mais ce n'est pas l'unique raison. Il se produit un phénomène de bascule d'élèves des communes voisines qui étaient jusqu'alors scolarisés à l'école de Goudargues et qui sont passés à Cornillon. Les deux établissements étant séparés d'1,5 km seulement, les élèves de Montclus et de Saint-André-de-Roquepertuis peuvent être scolarisés soit dans l'un ou dans l'autre. Il n'existe plus de convention les affiliant à une seule école.
Plusieurs familles ont décidé de changer leurs enfants d'établissement et de les mettre à Cornillon. "L'an passé, mon fils a eu onze professeurs différents à Goudargues, en remplacement de sa maîtresse. Ça a été compliqué pour lui, on a pris la décision de le changer d'école", témoigne un papa de Saint-André-de-Roquepertuis. "Une classe à trois niveaux, ça faisait peur à mon enfant qui a besoin d'être rassuré", témoigne une autre maman. La goutte d'eau a été la décision de supprimer une classe à Goudargues pour cette rentrée. Malgré la mobilisation des parents d'élèves et des élus, la fermeture a été appliquée, au grand dépit du maire, Fred Mahler : "On a un poste supprimé, trois classes à triple niveau cette année..." Pourtant, la mairie investit chaque année entre 20 000 et 30 000 € pour améliorer l'établissement.
Sur la vingtaine d'inscriptions imprévues à Cornillon, il y a deux enfants de Montclus et une dizaine de Saint-André-de-Roquepertuis qui ont fait la bascule depuis Goudargues pour cette rentrée. "On a eu beaucoup de demandes, on a limité l'hémorragie en mettant des critères en place pour éviter d'être saturés. Le but n'étant pas de déplacer le problème entre les deux communes", lâche Gilles Delalieu. Les maires de Montclus et Saint-André-de-Roquepertuis déplorent cette situation mais affirment vouloir le meilleur pour les élèves : "Les parents doivent avoir le choix de mettre leurs enfants là où ils veulent, sans se sentir pénalisés", raisonne Fabienne Michel, maire de Saint-André-de-Roquepertuis. Quant à Benoît Trichot, il espère trouver à l'avenir "un équilibre entre les deux écoles" car cette situation menace à terme celle de Goudargues.
Marie Meunier