CÔTES DU RHÔNE Taxes américaines sur le vin : plusieurs communes viticoles interpellent Emmanuel Macron
Plus de 300 communes et territoires viticoles, dont huit communes de la Côte du Rhône gardoise, ont adopté une motion de soutien à la viticulture face à la décision américaine de taxer les vins français.
Dans un communiqué, la Confédération nationale des appellations d’origine (CNAOC) indique que ces communes et territoires demandent « la mise en place rapide d’un fond de compensation des entreprises viticoles impactées. » Il faut dire que les vins français font l’objet, comme leurs homologues espagnols et allemands de moins de 14 degrés, d’une taxe de 25 % depuis le mois d’octobre dernier, une décision prise car les Etats-Unis estiment que l’Union européenne accorde un traitement de faveur à l’avionneur Airbus au détriment de Boeing.
Une surtaxe dont la filière viticole souffre, et dont les conséquences se sont déjà sentir : « En novembre 2019, par rapport au mois de novembre 2018, les exportations concernées aux Etats-Unis ont diminué de 33 % en valeur (moyenne nationale) », indique la CNAOC. Par ailleurs « de nombreuses entreprises viticoles subissent une baisse des commandes et réorientent les bouteilles sur le marché national et européen, déjà en berne. À terme, ça n’est pas seulement l’économie de la filière viticole qui sera impactée, mais aussi le dynamisme des territoires viticoles (impact sur les commerces locaux, des pertes d’emplois potentielles etc.) », ajoute la CNAOC.
Un appel à la mobilisation des communes viticoles a donc été lancé par l’Association nationale des élus de la vigne et du vin. C’est cet appel qui rencontre un écho grandissant et qui a été signé localement par Chusclan, Cornillon, Laudun-l’Ardoise, Meynes, Remoulins, Saint-André d’Olérargues, Saint-Chaptes et Saint-Etienne-des-Sorts. Les communes demandent au Président de la République, Emmanuel Macron, de « reconnaître à la filière vin le statut de victime dans le conflit Airbus et en conséquence de mettre en place un mécanisme simple et efficace d’indemnisation des entreprises et exploitations de la filière vin touchées par les représailles américaines. »
Pour la CNAOC, il faudrait un fonds de compensation de 300 millions d’euros pour que les vins français puissent se maintenir sur le marché américain. « L’État a fait le choix stratégique de soutenir Airbus en infraction avec les règles de l’OMC. Sa responsabilité est de nous sortir de cette situation et dédommager les entreprises du vin qui sont des victimes collatérales », estime le président de la CNAOC Bernard Farges.
Th.A