Dans le cadre de la troisième édition du Festival du dessin, une centaine de personnes s’est retrouvée cet après-midi à 17 h dans la cour de l’Espace Vincent Van-Gogh. C’est Julie Bouvard, qui a ouvert, de ses mots magnifiques, les portes de l’exposition, au rez-de-chaussée, lors d’un vernissage public. « Il en a fallu, en effet, du temps pour que le regard adulte s'arrête sur le dessin d'enfant et le voie enfin. Presque autant qu'il en a nécessité pour offrir à l'enfant la possibilité de s'exprimer pleinement par le dessin, en lui rendant accessible le papier, les crayons, les feutres, les pastels, les petits ronds d'aquarelles, les ciseaux et les tubes de colle », a lancé la directrice administrative du Festival du dessin.

Enseignants

Comme d'autres de ses collègues, Amanda Garcia, la maitresse des 22 gamins de CM1/CM2 de l’école Albert Camus, a accompagné ses élèves, initiés à la broderie par Léna pendant deux fois trois heures. « J’ai été très étonné, les enfants sont restés sérieux et impliqués. Ce n’était pas facile, ils devaient faire un dessin et puis broder à la main avec un fil et une aiguille », confie l’enseignante. Au cours de ces dix ateliers, les enfants arlésiens ont donné vie à la nature morte. Ils ont enfilé des fils dans des aiguilles afin de broder leur propre dessin, renouant ainsi le geste ancestral de leurs arrières-grands-mères.

« Ils ont malaxé l'argile et l'ont transformée en animaux merveilleux. Ils sont allés littéralement au charbon. Ils l'ont frotté, pilé, griffé, soufflé et en ont extrait des paysages infinis. Ils ont tordu le fil de fer en tous sens pour en faire des pattes et des ailes et en ont fait jaillir un tourbillon d'insectes fabuleux, araignées, abeilles, guêpes, fourmis, papillons, libellules, coléoptères », a scandé Julie Bouvard dans une envolée lyrique dont les mots résonnent encore sous les arcades de la cour de l’Espace Van-Gogh. « Ils ont épluché des légumes, ils les ont découpés et un verre en deux. Ils en ont senti tous les arômes, observé les moindres nervures. Ils ont malaxé l’argile et ont transformé en animaux merveilleux surgis du plus profond de leurs rêves. »

Plein de couleurs et beaucoup d’imagination, cette exposition vaut le détour. Ce sont des œuvres qui portent le sceau de l’enfance, puisqu'elles ont été réalisées par des écoliers arlésiens lors d’ateliers encadrés par dix artistes professionnels. Le vernissage laisse place à la visite, jusqu’au 14 mai.

« Les enfants d’Arles exposent », à découvrir de 10h à 18h à l’Espace Gan-Gogh, jusqu’au 14 mai 2023.
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