Steeve Calligaro peut dormir désormais sur ses deux oreilles. Le président de l'UPE30 devenu Medef30 est confirmé dans ses fonctions. En novembre 2024, il avait repris les rênes après la démission de David Mélenchon, dans une élection "controversée" pour certains administrateurs. La situation semble apaisée aujourd'hui, l'homme fort du Rugby Club Nîmois ferma la porte à l'incertitude et peut désormais poser les bases de l'organisation syndicale la plus influente sur le territoire français.

Le 1er avril, une assemblée générale exceptionnelle puis une autre ordinaire quelques jours après, ont permis de valider le nouveau bureau, avec toute la puissance du Medef suite au changement de statut. Devenu une association d'intérêt collectif, les décisions sont prises en total équilibre entre les sept branches du Medef et les entreprises adhérentes, qui sont un peu plus de 400 à l'heure actuelle dans le Gard. Une commission des mandats a également été mise en place. 

Porte-voix national des entreprises françaises, le Medef est un acteur du dialogue social et de la transformation économique, mais aussi un réseau de proximité au service des chefs d'entreprise, avec une organisation indépendante, légitime et engagée. Il défend les intérêts collectifs des entreprises auprès des pouvoirs publics, des partenaires sociaux et dans la société. Il s'agit de la première organisation patronale devant la CPME qui réunit quasiment 150 000 entreprises adhérentes en France, réunissant quasiment 11 millions de salariés.

Le Medef Gard permet d'accéder à 128 mandats dans plus de 18 instances. "Adhérer à un syndicat, c'est permettre à un chef d'entreprise de sortir de son pré carré pour peser sur le dialogue social", affirme Steeve Calligaro. Pour autant, des cadres et des salariés font également partie du syndicat. L'entité compte ouvrir d'ici quelques mois "Femmes du Medef", à destination des patronnes féminines et "Comex 40", pour les chefs d'entreprise de moins de 40 ans.

En 2025, le syndicat a de nombreux enjeux : défendre la compétitivité des entreprises face aux défis économiques et règlementaires, alléger la fiscalité de production, simplifier les normes administratives et environnementales, favoriser l'attractivité du territoire, défendre une stabilité réglementaire ou encore porter la voie des entreprises dans les débats macroéconomiques. Tout en promouvant l'innovation, la transition écologique et la transformation numérique. L'adaptation du marché du travail et la protection sociale aux mutations économiques, peser dans les débats sociétaux et le renforcement du dialogue social et de la représentativité patronale sont aussi à l'ordre du jour.

Des chiffres peu glorieux

Valérie Issert, directrice territoriale France Travail Gard-Lozère, a présenté la semaine dernière des chiffres assez représentatifs des difficultés du territoire. Plus de 23% des Gardois vivent sous le seuil de pauvreté dans notre département, et plus de 10% sont au chômage. En 2026, le déficit public de la France doit être réduit à 4,6% du PIB, 40 milliards d'euros sont à trouver. "L'État emprunte 270 milliards d'euros pour boucler 2025, il vit à crédit. Sans action rapide, la France se dirige vers une crise de confiance majeure", évoque Steeve Calligaro. Aussi, la France a un des taux d'emploi les plus bas de la zone euro avec 68%, en dessous de la moyenne européenne (70%) et très loin derrière l'Allemagne et ses 76%.

Le président l'affirme : sans croissance, pas de progrès économique, social ou environnemental. "La liberté d'entreprendre est la condition de notre réussite collective, la démocratie sociale est un des fondements de la cohésion nationale. Le progrès est porteur de solutions et l'éducation et la formation sont un préalable à l'émancipation et la performance". Le Medef 30 souhaite donc chasser tous les freins possibles à la croissance nationale.

Volonté d'apaisement

Élu président pour trois ans, Steeve Calligaro a pour but d'apaiser, de rassembler et de représenter. Hors de question de considérer que le Medef Gard est nîmois, il appartient à tous les habitants du département. "On a un champ des possibles très importants à Alès par exemple. De nombreux territoires méritent que l'on s'en occupe". Il tend la main à la CPME et sa présidente Sabrina Jean, pour travailler en collaboration sur les prochains voeux à la population. Mais aussi pour mettre en place des rendez-vous avec les candidats déclarés aux Municipales à Nîmes dès l'automne. "Nous allons recevoir la totalité des candidats et j'aimerais bien que ça se fasse avec la CPME, parce qu'il n'y a pas de démarche partisane derrière. Il y a une volonté à ce que les entreprises puissent faire partie des promesses de campagne, autant que la construction de stades ou les subventions". 

Le Medef Gard a aussi commenté la situation des usines Perrier, menacées de fermeture : "Nous attendons les conclusions de la commission d'enquête pour pouvoir donner un avis. En tout cas, il n'est pas certain que la gouvernance des usines ait commis des fautes". Et bien que cela puisse paraître étonnant, le syndicat affirme que le taux d'entreprise en procédure sur le territoire n'est pas supérieur à ce qu'il était avant la période de crise sanitaire.