Publié il y a 19 h - Mise à jour le 26.09.2024 - Abdel Samari - 2 min  - vu 1055 fois

ÉDITORIAL Des vieux mégots pour la ville de Nîmes ?

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Reste à savoir si la ville de Nîmes touchera bien de l'argent.

Fumer c'est mauvais pour la santé. Mais ce n'est aussi pas bon pour l'environnement quand les cigarettes usagées sont jetées au sol sans être ramassées. Les mégots sont tout simplement des déchets toxiques, notamment les filtres, constitués de substances qui polluent les sols et les eaux. En France, la collecte, le ramassage et le traitement est assurée par les collectivités. Mais depuis 2021, l'État a décidé de faire porter cette charge financière aux producteurs de tabac. Ainsi est né Alcome, un organisme certifié par l'État dédié à la réduction des mégots sur la voie publique. En conseil municipal samedi prochain, la municipalité nîmoise, comme d'autres villes de France, annoncera son association avec cet organisme agréé par l’État. Ce chasseur de clopes engagé dans la réduction de la présence des mégots dans l’espace public fournira des kits de communication pour sensibiliser les fumeurs à adopter un comportement responsable. Des cendriers de rue et des cendriers de poche proportionnellement à la population (50 par tranche de 1 000 habitants, soit environ 7 300 cendriers pour la Ville de Nîmes) seront distribués. Par ailleurs, une enveloppe budgétaire sera versée pour accompagner le ramassage. Un peu plus de 300 000 euros selon le dernier recensement de la population nîmoise. Ces sonnants et trébuchants seront versés l'année suivante et sur présentation des justificatifs. Reste à savoir si la ville de Nîmes touchera bien de l'argent. Quand on sait que l'entreprise privée à but non lucratif est déjà en contentieux avec l'État pour ne pas avoir respecté à la lettre le cahier des charges imposé. Peut-être parce qu'Alcome est composé exclusivement des représentants du secteur du tabac ? Ainsi, le ministère de la Transition écologique a infligé déjà deux sanctions financières, jugeant que ce dernier ne respectait pas ses obligations. Depuis le lancement en 2021, l'État et l'éco-organisme s'opposent en effet sur l'obligation de financement de cendriers dans l'espace public. Les producteurs de tabac jugent la mesure trop couteuse. Sans compter que l'éco-organisme était tenu de couvrir 90% de la population française d'ici à 2025. En tout état de cause, dans la délibération de la ville de Nîmes, les objectifs de réduction de la présence des mégots dans les espaces publics sont modestes. Seulement 40 % d'ici à 2027. Un moindre mal ?

Abdel Samari

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