Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 14.10.2020 - abdel-samari - 2 min  - vu 687 fois

ÉDITORIAL Fort avec les faibles, faible avec les forts

Laure Cordelet (à droite). Photo Tony Duret / Objectif Gard

Laure Cordelet, présidente du Rassemblement citoyen de Beaucaire est une militante acharnée contre le Rassemblement national. Chez elle comme chez toute militante engagée, il faut forcément en prendre et en laisser. Quelques fois, on peut aisément imaginer que ses prises de position sont discutables en fonction des thèmes. On ne pourra pas lui enlever une chose, c'est qu'elle est sincère dans sa démarche en opposante numéro 1 de Julien Sanchez et de son équipe. Malheureusement pour elle, les dernières élections municipales lui ont montré qu'elle était isolée à Beaucaire. Ou en tout cas qu'il était encore difficile de rassembler contre le maire. Mais hier, Laure Cordelet a toutefois remporté une belle victoire face à la frénésie du RN de mettre au tribunal toute personne un peu trop critique. Poursuivie au pénal pour diffamation par le maire,Julien Sanchez, par le responsable de la police municipale à l'époque des faits et par dix-sept policiers municipaux, pour une chronique sur Internet (que vous pouvez retrouver ICI), puis relaxée le 5 décembre dernier, elle avait finalement perdu en appel. Et avait été condamné à payer 350 euros à tous les plaignants. Une somme rondelette pour cette habitante de Beaucaire qui ne roule pas sur l'or. Finalement, la Cour de Cassation a rendu ce mardi son jugement et a cassé sans renvoi, ce qui signifie que les plaignants ne pourront plus saisir aucune juridiction. Cette décision met donc fin à près de quatre années d'un duel judiciaire. "Éprouvant" pour Laure Cordelet comme elle l'expliquait hier soir. Cette décision met fin surtout à une vieille musique qui monte en France contre la liberté d'expression sous toutes ses formes. Un droit exprimé par la déclaration universelle des Droits de l'homme dans son article 19 : "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions." Alors, cela n'empêchera pas des hommes politiques ou des religieux de faire appel à des tribunaux pour faire taire leurs détracteurs, des dessinateurs ou des journalistes. Mais fort heureusement, en 2020, la justice, encore indépendante en France, est attentive à ces sujets. Et c'est une bonne nouvelle.

Abdel Samari

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