Au diable les statistiques et les classements sans intérêt. Les corners et les occasions ratées n’ont plus d’importance. Tout le monde se moque de la possession et des pourcentages. Rangeons les analyses techniques et le tableau noir. Un 4-4-3 ? un 4-2-3-1 ? Tout cela est vide de sens. Ce soir, au stade des Antonins, personne n’écoutera les théoriciens du ballon rond et les intellectuels du cuir. Pour autant, il y a des chiffres qui comptent et qui compteront encore plus aux alentours de 21h15. À ce moment, il n’y aura que le tableau d’affichage qui comptera et il indiquera si le NO peut encore espérer survivre dans le troisième échelon du football français ou s’il s’apprête à se couvrir de honte.

Un match ou un combat ?

Ce soir n’est pas un soir comme les autres. Dans la confidentialité du National, et peut-être dans l’anonymat tout court, Nîmes Olympique accueille Paris 13 Atlético, un club dont bon nombre de supporters gardois ignoraient l’existence il y a quelques mois. Mais ce promu francilien mérite le respect puisqu’avec un budget évalué à 2,2 millions d’euros (soit trois fois moins que le NO qui est évalué à 6 millions d'euros), il n’est pas relégable et il possède deux points d’avance sur Nîmes et sa lanterne rouge. Ce match de la 31ᵉ journée du National est le dernier de la saison à opposer des équipes luttant pour le maintien.

« Il faudra leur marcher dessus et leur montrer qu’il n’y aura rien pour eux aux Antonins »

C’est ce que l’on appelle improprement un match à six points. Mais faut-il encore qualifier ce moment de match ou de combat ? En effet, le vaincu, surtout s’il est nîmois, aura très fortement hypothéqué ses chances de maintien. Par exemple, si les joueurs d’Adil Hermach s’inclinent, ils pourraient être mathématiquement relégués dès le week-end suivant lors du déplacement chez le leader nancéen. Les politesses devront rester ce soir aux vestiaires et Waly Diouf, le défenseur-central nîmois, en est bien conscient. « Il faut gagner impérativement, peu importe la manière. Nous devrons mettre de la combativité, de l’intensité, de l’impact et défendre en avançant. Avec tout le respect que j’ai pour eux, il faudra leur marcher dessus et leur montrer qu’il n’y aura rien pour eux aux Antonins. Il faut faire un match complet, parce que ça urge ».

La philosophie ne changera pas

En effet, le temps presse puisque les Crocodiles n’ont plus que 360 minutes pour éviter le pire. Mais comment s'y prendre ? « On a pour principe de repartir de derrière, de construire. On n’a jamais balancé devant en espérant un miracle parce qu’on n’a pas les joueurs et la mentalité pour le faire », abonde Diouf. C’est aussi avec ces principes que le NO a abandonné neuf points en fin de match. Toute la saison, les Nîmois ont attendu que le travail paie et que la chance tourne, mais au fil des matchs sans victoire (22/28), les digues de la confiance ont cédé les unes après les autres.

Au pied du mur

« La défaite au Mans a fait un peu mal parce que nous avions de grandes ambitions et malheureusement, on a pris une valise. Pour autant, je suis confiant et comme on dit, impossible n’est pas Nîmois », insiste Ronny Labonne, le défenseur latéral nîmois. À 19h30, les joueurs et le staff du NO seront devant leur responsabilité, mais comme ils le répètent en chœur : « On a encore notre destin entre nos mains .» C’est vrai, les Crocodiles peuvent encore sauver leur saison, mais cela passe impérativement par une victoire face à Paris 13 Atlético. À vous de jouer, messieurs, et sachez que du haut de la tour Magne, 88 ans d’Histoire vous regardent.