FAIT DU JOUR À 24 ans, Sylvain Carretero travaille avec des stars du football
Depuis plus d'un an, Sylvain Carretero (24 ans) collabore avec de nombreux footballeurs dans la gestion de leur image et de leurs réseaux. Un travail passionnant et énergivore qui lui demande beaucoup de temps.
Il fait un métier que beaucoup d'amateurs du domaine peuvent envier. Sylvain Carretero est "social manager" dans le milieu du football, ou "agent image" pour franciser l'appellation. Plus précisément, Sylvain a plusieurs casquettes : il gère l'image de nombreuses superstars du football sur les réseaux sociaux en réalisant des visuels, des vidéos, des photos en bord terrain... À seulement 24 ans, il peut se targuer de travailler avec Moussa Diaby (formé au PSG, actuellement au Bayer Leverkusen), Martin Terrier (Stade Rennais), Pierre Kalulu (Milan AC) ou encore Jules Koundé (FC Barcelone, en collaboration avec l'agence ESN (Excellence Sport Nation)) ou encore l'ancien Croco Théo Sainte-Luce (aujourd'hui à Montpellier) pour ne citer qu'eux.
Né à Nîmes, il grandit à Redessan où il vit toujours chez ses parents. Après une scolarité dans la cité romaine et ses alentours, il décide de partir pour Montpellier où il est fraîchement diplômé d'un Master en marketing digital : "J'ai commencé il y a un an. J'ai fait des photos vidéos sur joueurs puis, une fois mes études terminées, j'ai commencé à avancer sur mon activité d'agent d'image, gestion des réseaux sociaux, vidéos...", dévoile-t-il.
Mamady Bangré, le premier
Tout comme dans le journalisme, travailler dans un milieu comme celui-ci nécessite un bon réseau. Les premiers pas ont d'ailleurs été parfois compliqués : "Le monde du football, c'est un cercle. Une fois que tu es à l'intérieur, tu as fait un grand pas. C'est un milieu assez petit. Au début, j'ai fait beaucoup de prospection. De moi-même, j'ai contacté plein de joueurs. J'ai eu peu de réponses, mais pour les agents, j'ai eu des retours", nous raconte-t-il fièrement.
C'est ainsi qu'un premier joueur collabore avec lui : Mamady Bangré, ailier droit appartenant à Toulouse, prêté à Quevilly-Rouen métrople en Ligue 2 cette saison. D'une première vidéo pour annoncer son changement de club, il a ensuite été missionné par un autre Toulousain, Amine Adli, qui signait au Bayer Leverkusen (Allemagne). C'est alors que son histoire a continué à s'écrire du côté de Nice, où le défenseur central Jean-Clair Todibo et son agence The Golden Athletes l'ont missionné pour capturer des moments de match entre son équipe et le Paris Saint-Germain, en bord terrain.
Un travail qui fait rêver mais demande énormément de temps et d'énergie : "Je travaille beaucoup autour des matches, avant et après. Dans la semaine, il faut être disponible 24h sur 24. Quand on t'envoie un message, il faut répondre rapidement. Mais parfois, c'est plus calme !", sourit-il. Avec les joueurs, les relations sont quasiment quotidiennes, que ce soit par SMS ou par appel. Débrief de matches, organisation pour les prochaines échéances...
Même si cela peut varier en fonction des personnes avec qui il travaille, le côté humain est très présent : "C'est de la confiance parce qu'on a leurs réseaux sociaux, on a leur image entre nos mains. On ne peut pas faire n'importe quoi. On peut occasionnellement sortir du cadre professionnel et devenir des amis. Ce n'est pas le rôle d'un conseiller, mais presque", détaille-t-il, même si à la fin, c'est le joueur qui tranche et a le dernier mot.
Dans son investissement, il est également amené à échanger et travailler avec les agents des joueurs. Il en garde parfois un côté un peu amer : "En fonction des agents, certains peuvent t'aider et te donner des clés pour avancer. D'autres seront plutôt sur la réserve, ça a été compliqué de gérer cela au début. L'agent image d'un joueur pour qui j'ai travaillé ne m'avait pas crédité sur une de mes productions, parce qu'il avait peur que les joueurs autour me contactent ; voire que d'autres agents le fassent. C'est pour cela que j'ai souhaité travailler en direct avec les joueurs", affirme-t-il.
"Je rêve de travailler avec Kylian Mbappé"
Après une année où il se sent sur un petit nuage, Sylvain ne veut toutefois pas lésiner sur les efforts. C'est ainsi qu'il projette de travailler avec d'autres joueurs non-francophones, par le biais du réseau qu'il est en train de se créer. S'il n'aime pas demander aux footballeurs de parler de son travail à leurs coéquipiers, il préfère la discrétion et prouver qu'il peut avoir les épaulesà travers ses productions : "Quand les personnes avec lesquelles on travaille sont satisfaites, de fil en aiguille, dans les vestiaires, le mot peut se passer. C'est ce qui s'est passé quand Moussa Diaby a parlé de mon travail à Youssouf Fofana (milieu de terrain de l'AS Monaco, NDLR)", raconte-t-il.
Bien sûr, comme beaucoup, Sylvain Carretero espère atteindre une collaboration avec un des joueurs les plus impressionnants de son époque : "Je rêve de travailler avec Kylian Mbappé", nous souffle-t-il, les yeux pétillants. Il pointe une erreur que beaucoup de personnes font avec les superstars du football : arriver en tant que fan : "Ce genre de joueur, pour travailler avec, il faut faire partie de l'entourage et installer une proximité... Il ne faut pas arriver en étant un fan parce qu'ils détestent ça, il faut rester très professionnel, précise-t-il. Lorsqu'ils sortent dans la rue, tout le monde leur demande des photos et des vidéos. Ils en ont marre alors, il faut se démarquer. Ils choisissent un entourage, souvent la famille. Ça reste une personne lambda, ça reste un professionnel qui a besoin de toi. C'est comme si tu travaillais avec une société." Toutefois en cas de bonne relation avec un joueur, Sylvain n'écarte pas la possibilité de demander quelque chose. Mais chaque chose en son temps ! : "Je remercie toutes les personnes qui me font confiance dans mon travail, et j'espère aller encore plus haut", termine-t-il.
Ce qui l'a marqué
"La vidéo d'Amine Adli, c'était mon premier gros projet. C'était beaucoup de pression car il y avait un gros transfert à la clé. Tu prends un jet privé, tu rencontres Rudi Völler... c'était fort !"
Ce qu'il a regretté
"C'était à la Fiorentina en Serie A. Je mangeais avec la famille de Christian Kouamé. Je tombe sur un monsieur qui parlait avec tout le monde, je me présente et lui demande comment il va, mais je ne le connaissais pas. Il s'est avéré qu'il était le président du club (Rocco Commisso) mais aussi le patron de Mediacom, une des entreprises de télévision les plus importantes aux États-Unis. Je n'ai donc pas pu lui parler de ce que je faisais.
Son compte Instagram pour voir le reste de son travail : @sylvaincarretero