Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 25.07.2024 - Corentin Corger - 4 min  - vu 2417 fois

FAIT DU JOUR Baptiste Addis : la pépite manduelloise qui vise l'or aux JO

baptiste addis tir à l'arc

Baptiste Addis vise l'or 

- Photo FFTA

À 17 ans, Baptiste Addis est le plus jeune athlète masculin des 571 sportifs de l'équipe de France pour ces Jeux Olympiques de Paris. Le licencié de l’Arc Club de Nîmes fait partie des réelles chances de médaille tricolore. Sa première épreuve débute aujourd’hui à l’esplanade des Invalides. Portrait. 

« Tu as la passion du tir à l’arc, la capacité à travailler et après tu as un don naturel ». Voilà comment Olivier Grillat, directeur sportif de l’Arc Club de Nîmes, définit son jeune poulain. À 17 ans et demi, Baptiste Addis est le Mbappé du tir à l’arc français. Une jeune pépite précoce, née à Orléans et qui débarque à six ans à Manduel. Pas d’archer dans la famille, la rencontre avec le tir à l’arc se fait à huit ans au forum des associations de son village. Baptiste est très doué. Sous la houlette de son coach Lionel Allasio, il est surclassé et enchaîne rapidement les succès et les titres de champion de France. « Je ne réalisais pas à l’époque le potentiel qu’il avait », confie sa maman, qui suit son fiston dès qu'elle le peut et qui reste aujourd’hui investie à l’Arc Club de Manduel.

baptiste addis
Baptiste Addis avec sa maman Isabelle au tournoi de Nîmes en 2023 • Photo DR

« Le paradoxe avec Baptiste, c’est qu’il était un peu hyperactif donc le tir à l’arc c’était le moment où il se posait. Il a trouvé un sens dans ce sport », ajoute Isabelle qui a encouragé son fils dans sa démarche et qui a accepté de faire des sacrifices. « En tant que maman, ce n’est pas évident à vivre. Je ne m’attendais pas en Troisième qu’il aille vivre à 800 km de la maison. » À 14 ans, le Gardois intègre le pôle espoirs de Compiègne (Oise) et évolue déjà sur le circuit international. Le jeu en vaut la chandelle car le prodige continue de franchir les étapes, « quand il rentre avec ses yeux qui pétillent et son sourire tous les week-ends, je suis heureuse. Qu’il garde ce bonheur quand il tire », ressent Isabelle.

« Quand il était petit, il parlait des JO mais de ceux de Los Angeles »

Pour atteindre le très haut niveau et remporter des titres mondiaux, Baptiste est contraint de quitter le club de Manduel. « Si j’avais pu continuer à Manduel je l’aurais fait, concède l’intéressé, naturellement je devais aller à Nîmes. » Une suite logique de rejoindre à côté de chez lui le plus grand club d’Occitanie habitué au haut niveau et structuré pour développer les pépites à l’image de Jean-Charles Valladont. « La philosophie de l’Arc Club de Nîmes, c’est d’aider les gens à réaliser leur rêve et leur permettre de vivre l’expérience la plus chouette », définit Olivier Grillat, fier de voir deux représentants du club porter les couleurs de la France lors des trois dernières olympiades.

baptiste addis tir à l'arc
Baptiste Addis est concentré sur son objectif  • Photo FFTA

Du talent, du travail, une famille investie, une structure adaptée, tous les ingrédients sont réunis pour faire progresser ce talent précoce. Et même plus tôt que prévu. « Quand il était petit, il parlait des JO mais de ceux de Los Angeles en 2028 », se souvient sa maman. « Il ne devait pas venir si tôt, il faisait plutôt partie de la génération 2028 mais sa progression a été tellement phénoménale que Paris était envisageable », poursuit le représentant du club nîmois qui a vu passer bon nombre d’archers depuis plusieurs décennies d’exercice comme entraîneur. De tels talents se comptent sur les doigts d’une main. Arrivé en 2022, le diamant a donc été poli pour parvenir, au terme d’un travail acharné, à se hisser parmi les trois archers retenus pour représenter la France aux JO de Paris. Glanant au passage un titre par équipes de champion d’Europe en mai dernier.

« Je me prépare pour gagner les Jeux »

« Après les JO de Tokyo, alors que j’intégrais le pôle France à Bordeaux, je ne pensais pas me retrouver à Paris trois ans plus tard », avoue l’adolescent qui conserve une certaine innocence. « Il a eu un parcours très fulgurant, tout s’est enchaîné rapidement. C’est une grande fierté en tant que maman de savoir qu’il va vivre son rêve, c’est merveilleux. Comme lui, j’ai encore un peu du mal à réaliser l’ampleur de tout ça », lâche Isabelle qui sera présente avec son fils aîné pour encourager le cadet. « Il a besoin de voir que l’on est là mais sans que l’on vienne à lui, il faut le laisser dans sa bulle », explique-t-elle. « Ils ne sont pas trop intrusifs, ils ont trouvé la bonne place », assure l’athlète qui a la capacité de bien figurer et d’aller chercher une breloque, voire même la plus belle.

Jean-Charles Valladont
L'équipe de France avec Thomas Chirault, Jean-Charles Valladont et Baptiste Addis • Photo World Archery

« Je me prépare pour gagner les Jeux », assume-t-il sûr de sa force tout en dégageant une forte confiance en soi et une maturité étonnante pour son âge. « C’est assez impressionnant de l’entendre parler et d’avoir cette vision de la vie aussi réaliste », constate Isabelle. De quoi résister à la pression qui l'attend avec la particularité d’être sur le pas de tir pendant une semaine. « Il a fait jeu égal avec les meilleurs sur les deux dernières compétitions donc pourquoi pas », analyse Olivier Grillat qui place aussi beaucoup d’espoir sur les épreuves en équipe avec son camarade nîmois Jean-Charles Valladont. Pour la pépite de 17 ans, rien ne semble pouvoir l’empêcher de se parer d’or d’ici quelques jours, « il a une grande force intérieure qui lui permet de se surpasser à chaque fois. On l’a vu faire des merveilles, il est magnifique quand il tire. Il sait être là au moment où il faut », conclut impatiente sa première fan.

Corentin Corger

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