FAIT DU JOUR La Coupole, au sommet du commerce nîmois?
25 ans après sa construction sur l'emplacement d'anciens thermes romains, La Coupole entame sa renaissance. Unique centre-commercial du centre-ville de Nîmes, la structure, passée par des années noires, va-t-elle enfin retrouver son attractivité d'antan?
C'est une mue, une chrysalide bien visible. À l'instar d'un serpent ou d'une cigale qui aiment lézarder, La Coupole est en train de changer de peau pour se faire une place au soleil. Autant dire qu'il va falloir de sacrés changements pour ôter tout ombrage néfaste au commerce. Austère, peu accueillant, ferrique et pas très engageant, le bâtiment initial respirait tout sauf la consommation.
"Avec l'arrêt du T1 juste en face du centre-commercial, le but est d'arriver à créer une osmose entre l'extérieur et l'intérieur. Il faut que les visiteurs puissent se dire que 7 minutes après avoir garé leur voiture, ils sont à La Coupole. De plus, nous avons la chance d'avoir les Halles, un élément fort pour l'attractivité du quartier et pour la première fois depuis des années, nous sommes presque à 100% d'occupation" explique Pascal Gourdel, conseiller municipal de Nîmes délégué au Commerce, aux Halles, aux Foires et Marchés.
Le groupe Aviva, à qui appartient désormais La Coupole, s'est lancé dans une rénovation de son outil commercial et l'accès à ses 42 boutiques. Aujourd'hui, la facture de cette renaissance bien méritée devrait être comprise entre 7 et 10 millions d'euros HT. À l'intérieur, tout est déjà fini ou presque. Mais c'est à l'extérieur que les travaux s'attaquent. Une grande coque en verre encerclera les entrées principales.
Sur plus de 10000m², près de cinq millions de visiteurs par an viennent consommer à La Coupole. Enseigne emblématique, la FNAC accueille quant à elle près d'1 million de visiteur chaque année. Pour John Makarowicz, directeur de la marque à La Coupole, "En été, nous profitons des flux touristiques attirés par le centre historique. Nos clients habitués ont réagi de manière très positive suite à la rénovation intérieure et ces deux dernières années, malgré les travaux, nous avons vu le centre-ville créer un nouveau dynamisme et s'enrichir de nombreuses nouvelles boutiques".
Un style contemporain, plus lumineux, servira les intérêts du centre nouvelle version. Pour Pierre Balazar, gérant d'une boutique et président de l'association des commerçants de La Coupole des Halles, "Les clients se réjouissent déjà des aménagements intérieurs, mais avec la rénovation extérieure, La Coupole va gagner en visibilité pour se reconnecter avec les Halles".
Le deuxième étage jusqu'alors délaissé verra certainement revenir des marques de prêt-à-porter homme ou femme mais aussi des enseignes "chaussures" pour satisfaire une petite partie du public. On parlerait même d'une salle de sport ou d'autres particularités que devraient initier La Coupole. Mais pour y pénétrer, il faut que les alentours soient ragoûtants... "Les travaux extérieurs sont nécessaires. Le bâtiment n'était pas forcément identifiable en tant que centre commercial. Ces travaux s'inscrivent dans la volonté de Jean-Paul Fournier de faire évoluer la structure. L'aspect qu'il va donner fait entrer la transparence et la lumière naturelle" affirme Pascal Gourdel. À l'intérieur, sous la coupole et son dôme en verre, l'esprit d'une volière est engagé. Les tons clairs viennent trancher avec les grands carrelages sombres, la lumière solaire ne cesse de s'immiscer un peu partout et le confort visuel semble opérer. Même la technologie Wifi gratuite est disponible!
Entamés avec un léger retard, les travaux extérieurs devraient durer quelques mois mais une fois achevés, ils s'adresseront à près de 350000 personnes des villes et villages environnants. "Durant les 15 dernières années, le centre-ville élargi a accueilli entre 10000 et 15000 habitants supplémentaires. Notre ville est jolie, les aménagements réalisés en améliorent l'accès et on peut naturellement attirer plus de visiteurs, surtout si Nîmes est inscrite à l'UNESCO. Il faut arrêter de faire penser que la ville est pauvre car cela effraie les grands groupes qui peuvent hésiter à s'implanter ici. Oui, on a une population à satisfaire mais on ne peut pas laisser passer les consommateurs qui peuvent venir de Montpellier, d'Avignon ou d'Arles. Cette image est à casser" conclut l'élu nîmois.
En plus de cette rénovation urbaine et commerciale, 140 emplois devraient être créés une fois le chantier terminé. Au final, Aviva table sur un chiffre d'affaire avoisinant le 45 millions d'euros par an... Une chimère de plus pour le centre-ville? Pas forcément, surtout quand on sait que son parking compte plus de 1100 places, une denrée rare, très rare.