C'est une coutume qu'elle respecte déjà depuis quelques années, la rectrice Sophie Béjean fait son tour de l'académie de Montpellier. Elle s'est rendue à Nîmes, ce vendredi, pour sa rentrée. Une visite en trois temps. Tout d'abord, elle a rencontré plusieurs élus du Gard dont le nouveau Dasen du Gard, Christophe Mauny, et le président de l'association des maires du Gard, Philippe Ribot, lors d'une réunion de présentation de feuille de route 2023, en compagnie de la secrétaire générale Isabelle Chazal. "Cette matinée était un temps consacré aux élus du territoire. Le but était de leur présenter le contexte de la rentrée, en présentant les nouveautés et en expliquant quels seraient les leviers d'action", explique Sophie Béjean. 

À l'issue de cette entrevue, cette dernière s'est exprimée à la presse en dévoilant les grandes lignes de cette rentrée scolaire. Plusieurs avancements sont à noter, par exemple sur la lutte contre le harcèlement, un dossier prioritaire. Le programme pHARe va être généralisé à l'ensemble des établissements scolaires du Gard. La mise en place d'élèves ambassadeurs et un processus de prise en charge des problèmes pour les résoudre par le biais du dialogue est à l'ordre du jour. Diverses sanctions seront prises selon le degré de chaque conflit, pouvant aller jusqu'à l'exclusion définitive de l'élève harceleur et à son déplacement vers un autre établissement. "Aujourd'hui, c'est 68% des écoles et 90% des collèges qui sont engagés dans le dispositif", se félicite la rectrice. 

Sujet de tension, la question des AESH a été mise sur la table et l'Académie a décidé de s'y pencher. Ainsi, une centaine d'emploi à temps plein viendra compléter les quelques 6 500 actuels. Un CDI sera proposé à chaque AESH une fois trois ans d'ancienneté dans la profession, au lieu des six ans requis. Une meilleure grille salariale leur a été promis, en plus de l'ouverture à un plus grand nombre d'entre-eux à la prime REP (Indemnité Réseau d'éducation prioritaire renforcé). Autre information à noter : la mise en place de trente minutes d'activité physique par jour après une expérimentation l'année dernière, 80% des écoles du Gard ont déjà emboîté le pas. Enfin dans le cadre scolaire, l'académie de Montpellier proposera la vaccination contre le papillomavirus, touchant les jeunes garçons et filles. 

Découverte de Pissevin

En début d'après-midi, à 14h30 précisement, la rectrice accompagnée du Dasen et de plusieurs élus de la ville de Nîmes (Sophie Roulle, Richard Tibérino et Véronique Gardeur-Bancel) se sont rendus à l'école élémentaire Paul Langevin. Accueilis par le directeur de l'établissement Jean-Michel Bourdoiseau, ce fut le moment de faire un peu connaissance et de tisser quelques liens. Après une brève découverte de la grande cour, direction l'intérieur du batîment. Sur la route, le nouveau Dasen en profite pour dire gentiment bonjour aux enfants et à la professeure, en classe : "Je ne pouvais pas m'empêcher de rentrer dans les salles", sourit-il. 

Les acteurs de cette après-midi se sont ensuite rassemblés dans une salle de l'école afin d'échanger. Le sujet majeur de cette venue concerne le projet "Langevinumérique", soutenu par l'académie de Montpellier à hauteur de 17 000 euros. "L'argent sera dépensé en deux étapes : tout d'abord cela nous servira à acheter du matériel pérenne. Cela permettra aux équipes péri-éducatives de réaliser leur émission de radio et de s'équiper pour faire de la vidéo. Ensuite, on pourra payer pour faire venir quelques artistes", explique Jean-Michel Bourdoiseau. 

Pour expliquer plus précisement en quoi il consiste, ce projet permet le développement des compétences langagières orales et écrites des élèves, la lutte pour la réduction des inégalités en favorisant l’ouverture culturelle et un apprentissage réfléchi et responsable des outils numériques. Les élèves sont divisés en quatre groupes, représentant un domaine culturel différent. Sophie Roulle, adjointe à la Culture à la ville de Nîmes, a proposé la restitution de certaines oeuvres aux musées nîmois. Elle affirme qu'un maximum de personnes doit profiter de la culture et qu'elle ne doit pas être élitiste. 

"Une école très apaisée"

Malgré les événements tragiques qui se sont déroulés récemment, le directeur de l'établissement explique que l'école est très apaisée : "Les enfants travaillent, les enseignants aussi. Depuis les événements qui se sont déroulés fin août, on n'a pas eu de collègue de travail qui a demandé un droit de retrait ou d'écoles qui se sont posées de question. L'école est un lieu sécurisé pour la plupart, ici ce n'est pas le cas", affirme-t-il. La rectrice a déjà pris son prochain rendez-vous à l'école élémentaire Paul-Langevin, puisqu'elle devrait y revenir d'ici un mois pour parler de divers projets futurs. Pour rappel, l'académie de Montpellier a investi environ deux millions d'euros pour financer une centaine de projets. 

La visite s'est terminée par une visite au collège Condorcet, à la rencontre des élèves engagés dans le dispositif « classe de défense ». Cela représente un projet éducatif pluriannuel, collaboratif, et interdisciplinaire, élaboré par une équipe enseignante en partenariat avec une unité militaire parrainante, dans le contexte de l'enseignement axé sur la défense.