Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 17.05.2016 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 394 fois

FAIT DU JOUR Prix Hemingway 2016 : des textes "sombres" et le plus jeune des lauréats

Jacques-Olivier Liby et Marion Mazauric entourent Adrien Girard, lauréat 2016 du prix Hemingway. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Pour conclure une feria 2016 qui n'aura pas donné satisfaction à l'ensemble des aficionados, les Jardins de l'Imperator accueillaient la traditionnelle remise du prix Hemingway avec une invitée d'honneur, Léa Vicens.

Quelques heures avant, elle sortait a hombros après avoir coupé deux oreilles devant un public enjoué. Et la voilà, étincelante de grâce dans les Jardins de l'Imperator pour remettre le trophée au lauréat 2016 du prix Hemingway. Pas une surprise pour Marion Mazauric, cofondatrice du prix : "Léa Vicens, c'est une torero capable de vous envoyer un sms de Séville pour vous dire ce qu'elle pense d'un livre, et je n'en connais qu'une comme elle."

D'autres invités de marque étaient présents, dont Philippe Aubert de Molay et Etienne Cuénant, lauréats 2015 et 2014, ainsi qu'Eddie Pons, célèbre dessinateur nîmois. "Il y a 12 ans, quand on m'a parlé de ce prix, j'étais dubitatif s'est exprimé le sénateur-maire Jean Paul Fournier, mais force est de reconnaitre la dimension internationale qu'il a prix aujourd'hui. Il fait référence et c'est une fierté que cela se face à Nîmes." Léa Vicens a été plus brève mais a lâché un mot sur sa performance de la journée : "Forcément devant mon public et ma ville, deux oreilles c'est encore plus de satisfaction et d'émotion".

Léa Vicens prend la pose aux côtés de Jean Paul Fournier. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Sous les voiles blancs qui recouvrent ces jardins tant convoités, une foule dense et festive était toujours présente ce lundi de Pentecôte. La Cours des grands, la nouvelle bodega ayant pris place dans l'hôtel particulier voisin de l'hôtel de l'Imperator, le prix Hemingway s'est retrouvé un peu noyé parmi les festayres. Mais qu'importe, l'attractivité du prix littéraire n'est plus à prouver.

Pas moins de 260 nouvelles de 14 pays différents ont été reçues cette année. Outre, la France et l'Espagne, des auteurs originaires du Mali, japon, même du Congo, ont tenté leur chance et se sont livrés à l'exercice de la littérature tauromachique. Quatre tours ont été nécessaires pour que le jury détermine, après une présélection de trente nouvelles, le nom du lauréat. "Il y avait un grand désir d'être un peu surpris et secoué. Il y avait des affamés de littérature autour de la table" a commenté Philippe Aubert de Molay, qui s'est retrouvé de l'autre côté de la barrière, après avoir remporté ce prix en 2015 avec Leçon de ténèbres.

Adrien Girard célèbre son prix avec Marion Mazauric. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Marion Mazauric a été marquée par la tonalité du cru 2016, "très sombre. Tous les toreros ou presque sont morts dans ces nouvelles." Finalement, Adrien Girard, le plus jeune de tous les lauréats (29 ans) a été récompensé pour "Uriel, berger sans lune" où il raconte la dernière corrida en Andalousie. Un texte d'anticipation pessimiste mais d'une poésie universelle et dont le comédien Philippe Béranger en a fait une formidable lecture. "Je n'ai pas l'habitude d'être lu. Cette nouvelle, c'est une correspondance assez forte. Comme dans les Arènes où l'on ouvre un dialogue, c'est ce que j'ai voulu raconter, cette correspondance dans la tauromachie entre la musique, la danse et la littérature" s'est exprimé le jeune auteur français résidant à Salvador de Baïa, au Brésil.

Outre le précieux trophée, Adrien repart avec un chèque de 4 000 €, ainsi qu'un callejón aux arènes de Nîmes pour les deux prochaines ferias.

Baptiste Manzinali

Baptiste Manzinali

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