Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 07.03.2020 - corentin-corger - 6 min  - vu 4145 fois

FAIT DU JOUR Renaud Cohade : "On faisait connaître la Feria à ceux qui venaient d'ailleurs"

Aujourd'hui à Metz, Renaud Cohade a grandi dans le Gard et débuté sa carrière au Nîmes Olympique [Photo via MaxPPP] - MAXPPP

Cette rencontre entre Metz et Nîmes ce soir pour la 28e journée de Ligue 1 est particulière pour Renaud Cohade. Le milieu de terrain, originaire d'Anduze, a connu le monde professionnel avec le Nîmes Olympique de 2001 à 2004. Et même si le Messin de 35 ans a perdu le brassard de capitaine et ne joue plus depuis la trêve hivernale, il a gentiment accepté avec une joie de vivre communicative de revenir sur ses jeunes années de footballeur.

Objectif Gard : Avant d'entrer dans le vif du sujet, pouvez-vous évoquer votre enfance ? 

Renaud Cohade : Je suis originaire d'Anduze. Ma famille vit encore là-bas. Je suis né à Aubenas parce que mon père jouait là-bas mais je suis un Cévenol. Donc quand j'étais petit, à six, sept ans, j'ai joué à l'OAC (Olympique Alès en Cévennes) à partir des Poussins jusqu'en 13 ans. Après j'ai signé à l'Olympique Lyonnais où j'ai fait toute ma formation et après je suis venu au Nîmes Olympique.

Comment s'est déroulée votre arrivée chez les Crocos à l'été 2001 ?

Lyon devenait à l'époque un grand club. Il souhaitait me conserver mais moi j'avais un peu le mal du pays. J'étais jeune à l'époque. C'était Olivier Dall'Oglio qui s'occupait du centre de formation à Nîmes et qui entraînait les 17 ans. Je le connaissais un peu. On avait des amis en commun et j'ai eu une opportunité pour me rapprocher. J'ai trouvé que c'était une bonne solution pour m'épanouir. Je suis rentré et j'ai enquillé un peu avec la Ligue 2 en fin de saison.

Avec quelle équipe avez-vous surtout évolué pour cette première saison ?

J'étais dans l'équipe des 17 ans Nationaux avec Yann Jouffre ou encore Azzedine Ourahou. C'était une belle petite génération de qualité et si je me rappelle bien on avait été jusqu'en huitième de finale de la Coupe Gambardella. J'en garde un bon souvenir.

Premier match : "J'avais joué latéral droit"

Cela vous a permis d'intégrer le groupe pro en fin de saison. Vous souvenez-vous de votre premier adversaire ?

Oui mon premier match c'était contre Strasbourg à domicile (9 avril 2002), le club était déjà condamné. Je m'en souviens bien parce que j'avais joué latéral droit, un poste inhabituel pour moi. On était une équipe très jeune sur ce match. Il y avait eu un super but de Yann Jouffre. En face, il y avait Chilavert dans les cages, Ljuboja, Corentin Martins... à ce moment-là. Ça ne me rend pas tout jeune tout ça ! (rires) Même si on avait perdu, ça reste un bon souvenir parce que ça m'avait permis d'accrocher l'équipe 1 dès la saison suivante en National avec l'arrivée de François Brisson.

C'est ce coach qui vous a installé comme titulaire... 

Bernard Boissier m'avait fait jouer les derniers matches en Ligue 2, après il s'est retiré et Brisson est arrivé. Il m'a remis au milieu de terrain. Après j'ai enchaîné les matches, ça m'a permis d'avoir des acquis et de bien progresser. C'était un entraîneur qui était vraiment passionné, qui connaissait le football. Même si j'étais jeune, il n'a pas hésité à me lancer dans un championnat compliqué. Après il y avait Jean-Luc Vannuchi à mes côtés, avec qui je jouais au milieu, qui m'a aiguillé. On avait un effectif pour monter, de bons joueurs mais comme le club était descendu c'est toujours difficile. Ça ne s'est pas bien enclenché mais moi ça m'a permis de jouer et pour un jeune joueur c'est important.

Le 21 septembre 2010, Renaud Cohade revenait au stade des Costières pour le 3e tour de Coupe de la Ligue et arrachait les prolongations en marquant à la 90e+5 minute, permettant à Valenciennes de se qualifier durant la séance des tirs au but ( [Photo via MaxPPP] • TEAMSHOOT TEAMSHOOT
Comment était votre relation avec Didier Ollé-Nicolle, votre entraîneur lors de la saison 2003-2004 ?

Un entraîneur rigoureux avec qui on devait monter... Sans plus quoi.

Globalement, gardez-vous des bons souvenirs de cette période ? 

Oui, bien sûr. Déjà parce que je suis de la région et même si nous étions en National, il y a toujours eu du monde au stade. C'est un club qui a une ferveur. Après, malheureusement on a pas su remonter même si on a fait des bons parcours en Coupe de France. Nîmes a toujours été une ville de foot et ce n'est pas par hasard que derrière le club est remonté et se trouve là où il est aujourd'hui.

Avec quels partenaires aviez-vous des affinités particulières ?

Yann Jouffre déjà. On est de la même génération donc on sortait un peu ensemble. On s'est retrouvés derrière à Metz où il vient de finir sa carrière. On s'est quittés il y a pas longtemps. On faisait la route ensemble pour aller à l'entraînement. Laurent De Palmas venait parfois nous chercher le matin. Il y avait aussi Gilles Leclerc, qui était un peu l'ancien du vestiaire, avec qui j'ai gardé un peu des contacts. Jean-Luc Vannuchi, Ali Boulebda, qui était un joueur fantastique qui aurait pu avoir une autre carrière. Il n'a pas eu cette part de chance de pouvoir s'exprimer. Il y avait une bonne ambiance dans les vestiaires avec aussi Moïse Kandé, que j'ai aussi de temps en temps au téléphone. Après, comme ça fait tellement longtemps, ce n'est pas souvent que l'on se croise.

"Il y a eu une coupure de courant aux Costières"

Avez-vous souvenir d'un déplacement épique de cette époque ?

C'était à Pau. On avait fait sept ou huit heures de bus avec les couchettes. Je me rappelle tout en parlant de Grégory Nicot aussi. L'anecdote, c'est que l'on est arrivé là-bas, le voyage avait été un peu fatiguant. On avait perdu 3-0 dans un match difficile et c'était Jean-Luc Vannuchi qui avait fini dans les cages alors que ce n'était pas les bras son point fort (rires). Donc on avait un peu rigolé derrière dans le bus. On avait des équipes comme Romorantin, Trélissac, qui nous offraient de sacrés trajets à l'époque.

En dehors des terrains, que faisiez-vous ?

On était au centre à La Bastide même si on s'entraînait à l'hippodrome des Courbiers. Je me rappelle avec les gars du centre, on était allé faire une ou deux Feria sympathique on va dire. On la faisait connaître à ceux qui venaient d'ailleurs (rires).

Avez-vous un souvenir particulier sur le terrain ? 

Je me rappelle d'un match de Coupe de la Ligue contre le Havre (23 septembre 2003) qui évoluait en Ligue 2. On gagne 4-2 en prolongations et il y a eu une coupure de courant aux Costières. On est resté dans le noir pendant au moins 20 minutes. On menait mais on souffrait un peu alors c'est pour ça... (rires) On s'était qualifiés et ça avait été une belle soirée.

À droite de l'image, le Gardois Renaud Cohade a refoulé cette saison la pelouse des Costières (Photo Anthony Maurin) • Anthony MAURIN

Le premier club a-t-il toujours une place particulière dans une carrière ?

Bien sûr. Quand tu mets le pied à l'étrier, tes premiers matches en seniors surtout, ça reste toujours important pour un joueur. Tu gardes des flashes de tes matches pros. C'est un club où ma famille a toujours pu venir me voir jouer comme on était du coin.

Était-elle présente au match aller aux Costières face à Metz, cette saison ?

Mes proches sont venus. En plus j'ai joué donc c'était bien. On avait fait un bon match nul avec un bon point pris chez un adversaire direct.

Aviez-vous ressenti quelque chose particulier à fouler à nouveau la pelouse des Costières ?

Ça fait toujours quelque chose mais j'avais déjà eu l'occasion de revenir avec Strasbourg en Ligue 2 (le 16 mars 2009) et en Coupe de la Ligue avec Valenciennes (le 21 septembre 2010). Cela permet de revoir la famille et des personnes qui n'ont pas bougé au club comme le médecin. C'est toujours plaisant.

À l'été 2004, après deux saisons à Nîmes en National, le jeune Renaud découvrait la Ligue 1 avec Bordeaux (Photo via MaxPPP) • PHOTOPQR/SUD OUEST

Comment s'est terminée votre histoire à Nîmes ? 

La logique a été que je parte à Bordeaux qui m'avait repéré. En plus, Nîmes perdait le statut pro comme on était resté deux ans en National. J'ai été libéré de mon contrat. J'ai signé à Bordeaux et découvert la Ligue 1. Les Girondins à l'époque ça ne pouvait pas se refuser.

Serez-vous sur la feuille de match ce soir ?

On verra bien, je ne sais pas. En ce moment je suis de nouveau dans le groupe donc il y a des chances. Je l'espère en tout cas.

Votre famille va monter jusqu'à Metz ?

Non mais j'ai mes enfants qui sont là. Comme la fin du championnat approche, ils vont attendre. Et puis il ne fait pas assez beau pour qu'ils montent. Ils préfèrent rester au soleil.

Pour terminer, avez-vous conservé des photos de vous sous le maillot nîmois ?

Ah c'est vieux, c'est dans les archives ! Je ne crois pas. Les téléphones ont changé. Par contre à la maison, j'ai gardé des maillots de l'époque.

Propos recueillis par Corentin Corger

Corentin Corger

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