Publié il y a 3 h - Mise à jour le 09.10.2024 - Corentin Corger - 4 min  - vu 1051 fois

FAIT DU JOUR Une immense solidarité pour sauver le refuge Coup de cœur animal

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Stéphanie donne beaucoup de son temps pour les 152 chats du refuge

- Photo Corentin Corger

Endetté à hauteur de 10 000 euros, ce refuge situé à Nîmes qui compte notamment 150 chats a déjà épongé la moitié de sa dette grâce à la solidarité de passionnés d’animaux. L’association est en partie sauvée et a pris des mesures radicales.

En 2025, l’association Coup de cœur animal (CCA) fêtera ses 10 ans. En tout cas c’est ce qu’espèrent les 11 bénévoles qui font vivre l’association et les 152 chats qui sont recueillis sur un refuge de 1 000 m2 installé près de la route d’Uzès à Nîmes. Ils espèrent car l'association est en proie à d’importants problèmes financiers : au bord de la fermeture il y a encore quelques jours avec près de 10 000 euros de dettes.

Comment en est-on arrivé là ? « Notre politique est de soigner les chats jusqu’au bout. On ne fait jamais d’euthanasie sauf quand vraiment il n'y a plus d’espoir. Une vingtaine de chats sont atteints de calicivirose, un virus qui attaque les muqueuses. Il faut donc extraire les dents et cela coûte très cher, environ 350 euros », explique Stéphanie Masse, secrétaire de Coup de cœur animal. Des soins onéreux auxquels il faut ajouter le prix de la stérilisation pour les nouveaux arrivants.

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Dans ce refuge, les chats vivent confortablement • Photo Corentin Corger

Outre les frais de vétérinaire, de maréchal-ferrant et les frais quotidiens de fonctionnement (croquettes, foin), ce qui a mis le refuge dans le rouge c’est la construction d’une ferme à Manduel pour accueillir une trentaine de chèvres, mais aussi des chevaux et autres animaux de la ferme qui seraient abandonnés. Car il n’y a pas que les félins qui sont recueillis. De nombreuses dépenses et dans la colonne d’en face des rentrées d’argent qui ne permettent pas de trouver un équilibre.

"Tous ces dons, c'est ce qui nous a donné la force de continuer"

L’association vit des dons, de quelques subventions versées par 30 millions d’amis ou la SPA et du prix des adoptions. La somme de 160 euros, qui comprend la stérilisation, est demandée pour adopter un chat. En 2023, 71 pensionnaires ont trouvé une nouvelle famille. Mais cela ne suffit pas, alors Coup de cœur animal organisait un événement par mois style loto, vide-greniers, pour s’y retrouver. « La ville de Nîmes a arrêté de nous mettre à disposition gracieusement une salle du stade des Costières donc là aussi ça a mis un frein pour organiser les événements en intérieur », explique Stéphanie Masse.

Toutes ces péripéties pour en arriver à une situation grave où sur les réseaux sociaux il était même question d’arrêter au 31 décembre et de trouver un nouvel hébergement pour les chats. Et c’est justement en relayant ce contexte très compliqué aux 6 000 abonnées du compte Facebook, qu’un immense élan de solidarité est né. De nombreux Gardois défenseurs de la cause animale et amoureux des chats ont décidé de se mobiliser. En ligne ou de manière spontanée, les dons se sont multipliés et déjà 5 000 euros ont été récoltés, ce qui a permis de payer 13 chèques rejetés et d’autres factures.

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Onze bénévoles s'occupent des chats mais cela ne suffit pas • Photo Corentin Corger

« Il y a eu une énorme solidarité. On a reçu beaucoup de messages de sympathie en nous disant que l’on ne devait pas fermer. Tous ces dons, c’est ce qui nous a donné la force de continuer », confie, un peu soulagée, Stéphanie. Si un grand pas en avant a été fait, l’association n’est pas encore totalement sortie d’affaire. Il reste encore 5 000 euros à trouver. Au-delà des dons, les bénévoles comptent sur un rebond des adoptions. « Vaut mieux prendre un chat dans un refuge que sur Leboncoin, martèle notre interlocutrice, même si parfois on nous le reproche mais on n’est pas un magasin et on est assez exigeant avant de laisser partir un chat. Comme l’indique notre nom, il faut que le chat ait aussi un feeling avec sa nouvelle famille. »

Un manque de bénévoles

Une chatterie qui est d’ailleurs au maximum de sa capacité avec plus de 150 chats, ce qui oblige à stopper les prises en charge. Et pourtant la demande est forte et les abandons se multiplient. « Beaucoup de chats récupérés sont trouvés au bord de la route, c’est difficile de dire non », confie Stéphanie qui évidemment n’en fait pas une raison valable mais qui précise que les aliments pour chat ont aussi augmenté de 30 %. Avec un tel nombre de résidents, CCA manque aussi de bénévoles pour nettoyer les litières et réaliser les traitements, « il faudrait être le double pour être confortable. On le fait avec le cœur mais il y a des moments où on aimerait avoir un peu d‘aides et souffler un petit peu. »

Pour s’en sortir et ne plus revivre une telle frayeur, l’association a pris des mesures radicales en début de semaine. Elle va réduire le nombre de vétérinaires partenaires, repousser l’ouverture de la ferme à la rentrée 2025 et essayer de se faire accompagner par un professionnel de la gestion. Et adopter une nouvelle devise : « Prendre le temps de faire les choses en fonction de la trésorerie et plus dans la précipitation », peut-on lire sur le message publié sur le compte Facebook. L’ambition est aussi de pouvoir retrouver une salle à Nîmes pour organiser des événements comme les lotos. Déjà c’est une tombola qui a été lancée. Bien sûr, pas de chat à gagner mais l’opportunité de contribuer à leur offrir une vie agréable et confortable.

Corentin Corger

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