FAIT DU JOUR Vingt ans de combat pour les usagers de la SNCF du Gard
L'association des usagers de la SNCF du Gard et des départements limitrophes célèbre ce soir ses 20 ans à l'Espace Alès Cazot. L'occasion de revenir sur les combats menés en faveur du transport ferroviaire, que ce soit à travers les évolutions positives ou les déceptions.
"Lorsque l'association a vu le jour, c'était l'année des dysfonctionnements à la SNCF. Trains supprimés, nombreux retards, grèves... J'ai vu des mamans pleurer sur le quai de la gare de Nîmes car elles ne savaient pas comment aller récupérer leurs enfants", se souvient Jean Michel, fondateur de l'association et voyageur régulier, à l'époque, de la ligne Alès-Bessèges. Avec 30 adhérents à ses débuts, la petite structure se donne donc pour mission de défendre les intérêts des usagers auprès des responsables de la SNCF. Au fil des années, elle parvient peu à peu à se faire entendre, à instaurer un dialogue avec la direction, puis à obtenir des évolutions concrètes. Mais le parcours est semé d'embuches.
150 adhérents aujourd'hui
"À force d'être présents sur le terrain et de faire remonter nos réclamations, on finit par attirer l'attention", assure Anne-Marie Skora, présidente de l'association depuis quelques mois. Avec des adhérents répartis principalement sur la ligne des Cévennes, qui relie Nîmes à Clermont-Ferrand, les revendications ont été nombreuses sur cette portion. "Entre 1994 et 2000, les gares de Nozières, Boucoiran, Fons et Saint-Mamert ont été menacés de fermeture. Nous nous sommes battus pour les garder, et nous y sommes arrivés", déclare la présidente.
Grâce à ses multiples actions, l'association a également pu bénéficier d'arrêts supplémentaires mais aussi de nouveaux horaires sur la ligne Nîmes-Alès. "L'idée c'était de cadencer les trains et d'avoir des passages plus fréquents. Mais nous avons été un peu déçus", affirme Anne-Marie Skora. Du côté des satisfactions, l'amélioration de la desserte de la gare d'Alès - intervenue après la mise en service du viaduc de Courbessac en 2013 - est plutôt une réussite. "Nous avons des résultats à notre actif dont nous sommes très fiers", souligne Jean Michel, aujourd'hui président d'honneur des usagers de la SNCF et membre du bureau.
La ligne Alès-Bessèges, le grand combat
La suspension de la circulation sur la ligne Alès-Bessèges "est une épine que nous avons en travers de la gorge", regrette Jean Michel. "Depuis les années 1968, aucune ligne ne s'était arrêtée ! C'était une première", se souvient-il. Fermée "temporairement" en juillet 2012 en raison d'un manque d'entretien, le coût de sa remise en état serait trop élevé. "Le budget pour une rénovation totale est de 30 millions d'euros. Nous, nous proposons une réhabilitation partielle mais suffisante pour rétablir la circulation des trains à 70 km/h", précise la présidente. Et d'ajouter : "Nous allons redemander la mise en place des bus car les incidences sur les voyageurs sont trop importantes. Il y a des gens qui ont déménagé à cause de ça".
Si la lutte en faveur de la ligne Alès-Bessèges est loin d'être terminée, d'autres batailles seront menées par les défenseurs du rail. "Nous voulons accentuer le développement du transport ferroviaire avec des réouvertures de gare comme Saint-Hilaire-de-Brethmas ou Vézénobres par exemple", confie Anne-Marie Skora. De fait, vingt ans après, l'association des usagers de la SNCF a encore de bonnes raisons de continuer à défendre avec véhémence les intérêts des voyageurs, au risque "de passer pour des râleurs".
Elodie Boschet