FAIT DU SOIR Jour de galette à l’espace Léon-Vergnole de Pissevin
Ce samedi 6 janvier, une galette de la fraternité a été partagée à l’espace Léon-Vergnole en plein cœur de Pissevin, le quartier populaire nîmois.
La bûche de Noël est à peine digérée que l’Épiphanie se profile à l’horizon des jours les plus longs. Même si comme 2023, l’année 2024 fait exception à la règle puisque, paraît-il, c’est le dimanche 7 janvier qui est désigné pour célébrer cette année la fête chrétienne qui marque l’arrivée des trois Rois Mages, douze jours après la naissance du Christ.
Célébrer les différences
L’espace Vergnole, l'un des lieux incontournables de l'animation à Pissevin, accueillait un peu moins de 100 personnes ce samedi 6 janvier à l'occasion de la "galette de la fraternité". Un rendez-vous de début d'année que les habitants connaissent bien maintenant, puisqu'il est organisé depuis une dizaine d’années par le Relais Saint-Pierre, la paroisse catholique du quartier et l'association Les mille couleurs. Hayate El Atmani a souhaité « rassembler afin de célébrer les différences qui font notre force et notre richesse collective. Je suis convaincue que c'est à travers ces moments de partage et de dialogue que nous combattons les discriminations et préservons l'esprit de laïcité qui nous unit », martèle la présidente de l’association Les mille couleurs.
Origine chrétienne
Ainsi, après les festivités de Noël et du réveillon du jour de l’An, place à la dégustation de la galette des rois. En ce début d’année, la tradition veut que l’on célèbre l’Épiphanie en tirant les rois, chaque 6 janvier ou le dimanche qui suit le 1er janvier. Si l’Épiphanie revêt une origine religieuse, la coutume du partage de la galette est différente. L’origine de cette pratique est difficile à établir, mais elle n’est pas sans rappeler le festin des Saturnales romaines dédiées au dieu Saturne, qui avaient lieu elles-aussi aux alentours du solstice d’hiver. Lors de cette fête populaire, place était faite à un roi de fantaisie élu par le hasard, que l'on retrouve aujourd'hui dans le principe de la fève en céramique glissée dans le gâteau.
Paix, maître mot
Titia Essbanti, pasteure de Nîmes a présenté Martha, venue de Norvège en service civique, avant de lire un texte de Jean Debrune*. « Martha qui vient du Nord et les mages perses venus d’Orient afin de s’agenouiller devant un nouveau-né, devant la vulnérabilité, c'est un choc thermique qui appelle à contrer le refroidissement de la fraternité, pas au mieux en ce moment. La paix ne tombe pas du ciel, elle passe par nous », renchérit la représentante des protestants nîmois. Le représentant de la communauté musulmane du Gard, Driss El Moudni, enfonce le clou quelques minutes plus tard : « C'est quelque chose qui se construit pierre par pierre. Les artisans de la paix doivent être présents car elle est en danger aujourd’hui, surtout ici en France », lance le président du conseil départemental du culte musulman du Gard.
Partage républicain
L’Épiphanie c’est aussi le jour où le soleil commence à se lever plus tôt chaque jour. Ainsi la galette, ce gâteau rond et doré n’est pas sans rappeler le soleil, comme une ode à cet astre, roi de la vie sur terre, qui offre plus de lumière en se levant plus tôt à ce moment de l’année. Ainsi cette fête ancestrale, peut être considérée comme un moment de partage autour d’un soleil bienfaiteur à l’endroit de tous, origines et religions confondues. C’est ce qu’a souhaité valoriser le Relais Saint-Pierre au centre social des Mille Couleurs, en plein cœur du quartier populaire de Pissevin. Ainsi, les représentants des cultes gardois ont partagé la galette autour de Monseigneur Brouwet, l’évêque de Nîmes, accompagné par quelques personnalités du territoire comme Yvan Lachaud, Valérie Rouverand ou Véronique Gardeur-Bancel.
L'événement est allé au-delà des différences, comme un rassemblement de voisins autour du vivre ensemble. Ce fût un partage républicain vertueux, comme l’ont voulu les membres de l’association des Mille couleurs.