FAIT DU SOIR Le public toujours au rendez-vous des Vendanges de l'histoire
Les Vendanges de l'histoire, organisées par le syndicat des vignerons de Chusclan, vivaient leur 24e édition ce week-end. Le public est toujours nombreux à cette manifestation populaire, qui ne connaît pas de coup de mou. Le moût, ici, on le boit !
La dégustation du moût est en effet un moment très attendu de la manifestation les Vendanges de l'histoire. Il s'agit en fait de jus de raisin fraîchement pressé, très goûteux et sans alcool. Cette année, le moût présente un bon taux de sucre. Le mustimètre affiche une densité de 1 110 ce qui va donner un taux d'alcool probable de 15,5°.
"C'est bon, c'est très sucré. On s'est installé ici il y a un an et demi, on est originaires de Picardie. On n'avait pas ça chez nous, il n'y avait que des champs de blé. On voulait absolument voir ça", commentent Claire et sa fille, Mélina, qui viennent juste de terminer leur petit verre.
Ce moût est obtenu grâce à un pressoir vertical. Tandis que plusieurs hommes versent les seaux de raisins dans la cuve, un autre fait tourner la manivelle à la force des bras. C'est tout là, le charme des Vendanges de l'histoire : faire les vendanges comme au début du XXe siècle, avec les outils et moyens de l'époque.
"C'est vraiment très agréable. Chaque année, on est fidèle à cet évènement"
Le temps d'un week-end, Chusclan fait un bond dans le passé. Habitants et vignerons revêtent les costumes d'antan et ramassent ensemble à la main le raisin. Un moment convivial où chacun met joyeusement la main à la pâte pour remplir les cornues de raisin. Certains en profitent pour picorer quelques grains au passage. "C'est vraiment très agréable. Chaque année, on est fidèle à cet évènement. On soutient le monde agricole et viticole", indiquent Hubert et Josette, deux Spiripontains qui viennent depuis huit ans.
Avec les autres participants, ils ont été guidés jusqu'à la vigne par la traditionnelle charrette vigneronne, tirée par deux chevaux de trait, suivie de plusieurs ânes bâtés. Les équidés ont ensuite acheminés les seaux de raisin jusqu'à la place de la mairie pour le pressurage. Ces animaux étaient très utilisés autrefois en agriculture quand les tracteurs n'existaient pas encore. Plusieurs groupes folkloriques ainsi que la Compagnie de la Côte du Rhône gardoise étaient aussi de la partie.
À chaque époque ses savoir-faire
Il y avait aussi beaucoup de monde place de la mairie pour écouter David Genty et Louis Bouillard parler de la préparation de la cave au début du XXe siècle. Tous deux ont pris le relais de Jean Grandjean, qui assure habituellement cette présentation, mais n'a pas pu cette année pour des raisons de santé. Il a transmis son savoir aux deux vignerons qui ont su le restituer à un public très à l'écoute.
Si le nettoyage des tonneaux et le pressurage manuel n'étaient pas une mince affaire à l'époque, les vignerons d'aujourd'hui sont confrontés à d'autres problématiques, dues notamment au changement climatique. Ils recherchent des tanins bien mûrs mais du coup, les degrés vont avoir tendance à augmenter. Pour rééquilibrer l'ensemble, cela se joue "sur le choix des levures, sur les techniques de vinification", conclut David Genty. À chaque siècle son histoire...