FAIT DU SOIR Le restaurant O'Gyros, un voyage en Grèce dans une assiette
Franck et Sabrina sont propriétaires du restaurant "O'Gyros", situé à Saint-Césaire. Ils proposent une variété de spécialités grecques et font partie des rares en France à s'être lancés dans cette voie.
Des snacks, il en existe des milliers dans le sud de la France, mais spécialisé dans le Gyros, il n'y en a qu'un dans cette partie de l'Hexagone d'après les recherches de Franck et Sabrina, propriétaires et fondateurs d'O'Gyros. Leur restaurant est situé juste à côté de la gare Nîmes Saint-Césaire. Le couple a décidé de franchir le pas et de s'y installer en vendant leur food-truck à Langlade, symbole de leurs débuts dans le milieu.
Après une carrière de représentant qui fonctionnait moins bien avec la pandémie de Covid-19, Franck a entamé une reconversion. Avec sa femme, ils ont choisi le gyros, un sandwich grec qu'ils ont garni à base d'échine de porc, de tzatziki, de tomates et d'oignons rouges, dans un pain pita. Similaire au kebab qui, lui, est constitué d'agneau, volaille ou boeuf, Franck le martèle : "Le gyros a été inventé par la Grèce puisque la Turquie n'existait pas à l'époque. Les Turcs l'ont ensuite copié et l'ont appelé kebab, qui veut dire viande grillée", affirme-t-il.
Au début, les résultats n'étaient pas vraiment concluants. C'est en regardant des heures de vidéos que Franck et Sabrina ont commencé à élaborer une première base : "Au début c'était catastrophique, on a invité des amis qui nous ont dit qu'on ne pouvait pas proposer ça aux gens. À force de persévérance, on a trouvé en trois mois", explique Franck. Une fois la recette en poche, ils ont été obligés de la dévoiler à certaines personnes en Grèce pour se faire envoyer certains produits. "Ils nous ont dit que l'on avait la bonne recette. On a ensuite acheté un appareil à cuisson verticale", dévoile-t-il.
Une aventure qui traverse l'Océan
Tout a commencé il y a quatre ans à Langlade, comme précisé plus haut. Pour démarrer vite et proposer un investissement faible sans charges fixes, le couple a acheté un food-truck qu'il a lui-même aménagé : "Ma femme a fait tous les plans et moi j'ai assemblé, c'est la tête et moi les bras", sourit Franck. Ils ont choisi la commune de la Vaunage puisqu'ils y habitent. Avec leur moussaka, gyros et autres spécialités, le succès a été si fort qu'ils ont été très vite débordés, à tel point qu'ils refusaient du monde et que leurs clients demandaient à ce qu'ils ouvrent un restaurant.
C'est ainsi qu'en mars 2023 est né "O'Gyros". D'abord en dark kitchen (uniquement à emporter), ils ont ouvert il y a quelques semaines deux salles de restauration d'une trentaine de places au total. Le couple possède une offre de restauration avec des produits frais, pour certains importés de Grèce : gyros en pain ou en assiette, moussaka, lasagnes grecques, aubergine grillées à la fêta et huile d'olive, desserts grecs... Le restaurant propose aussi du vin de retsina, fermenté dans de la résine de pin et que l'on ne trouve pas en France et de l'ouzo, le pastis grec.
La difficulté pour Franck et Sabrina a été surtout de trouver les bons produits pour sa cuisine grecque en circuit court. Pour le pain par exemple, après avoir contacté énormément de boulangeries nîmoises, Franck n'a essuyé que des refus, c'est un boulanger grec qui le livre. Pour ses frites, il fait confiance à une variété de pomme de terre canadienne, plus chère que les autres mais qui garde son croustillant et sa chaleur en livraison, accomodée avec du sel paprika comme en Grèce. Pour la viande, il travaille avec le fournisseur Pierre Sollier, situé au Marché Gare.
Pour ceux qui ne mangent pas de porc ou de viande tout court, une option existe à base de halloumi pour remplacer l'échine. "C'est un fromage de Chypre au lait de chèvre et de brebis, on le fait dorer à la plancha et on rajoute du tzatziki, de la tomate, de l'oignon rouge et de la roquette. C'est un super plat, et c'est très rare d'en trouver du frais", détaille Franck Girard. Si la structure le permet, un projet de toit-terrasse est dans les cartons pour les prochains mois, afin que la clientèle puisse manger en extérieur à l'arrivée des beaux jours. Avant peut-être d'ouvrir un deuxième restaurant dans une autre commune...