FAIT DU SOIR Les accueils de loisirs, le troisième maillon de la chaîne de l'éducation
L'accueil de loisir René-Char fait partie des dix centres de la ville de Nîmes à recevoir des scolaires pendant les vacances. Un lieu mêlant amusement et apprentissage, pouvant être considéré comme le troisième repère éducatif après les parents et l'école.
Pour certains c'est une corvée, pour d'autres une délivrance. Pendant les vacances, les enfants n'ont pas tous la chance d'avoir quelqu'un pour s'occuper d'eux. Une solution s'impose : aller en accueil de loisir, le nouveau nom depuis 2006 pour désigner ce que l'on appelait plus communément "centre aéré" ou "CLSH" (Centres de loisirs sans hébergement). Le principe reste cependant le même, les enfants profitent sur une journée ou une demi-journée, d'activités ludiques et pédagogiques, encadrées par des éducateurs. École primaire située au 100 rue Louis Landi, le centre d'accueil René-Char est justement le seul de la ville à proposer des formules à la demi-journée.
En partenariat avec l'Institut de formation, d'animation et de conseil (IFAC), prestataire gestionnaire des accueils de loisirs, René-Char peut recevoir un groupe de maternelle et un groupe de primaire à chaque vacances scolaires et mercredis, à des tarifs assez attractifs surtout si l'on est issu de Nîmes, même si tous les enfants de l'Agglo de 3 à 13 ans révolus sont les bienvenus. Un thème différent est établi à chaque vacances. Pour celles de la Toussaint c'était Harry Potter, ce qui colle parfaitement avec la période d'Halloween. Ainsi, l'accueil de l'établissement s'est métamorphosé de masques, balais, livres et fioles en tout genre. Au total, six ateliers étaient mis en place ce mardi, jour de notre reportage.
La météo clémente a permis aux enfants de profiter de l'extérieur. En plus d'une table de ping-pong et d'un mini-parcours de circulation avec panneaux, les jeunes ont pu s'essayer à deux néo-sports : le poull ball et le cardiogoal. Le premier, créé par un enseignant belge, oppose deux équipes mixtes qui doivent faire tomber l'une des deux cibles à l'aide d'un gros ballon. Le cardiogoal consiste à faire passer un ballon à travers trois cercles de couleur jaune, bleu ou rouge placés par le biais de passes en avant. Il oppose deux équipes mixtes de six personnes et se joue sans contact.
Aussi, la ville de Nîmes souhaite faire le maximum pour accueillir les enfants en situation de handicap : "L'ensemble des centres a vocation à les accueillir sur le temps périscolaire et extrascolaire. Il y a une collaboration mise en place en amont entre l'IFAC et la ville de Nîmes pour mettre ces enfants dans les meilleures conditions. On peut avoir tout type de handicap : physique, mental et parfois des situations où les parents sont en difficulté avec leur enfant", explique Maud Chelvi-Sendin, conseillère municipale déléguée aux Accueils de loisirs.
Les récents événements d'intrusion dans des bâtiments scolaires semblent être bien gérés par l'équipe présente sur place : "Il y a un gros travail pédagogique mis en place par la Ville avec des protocoles contre les intrusions et les attentats. De plus, beaucoup de structures mettent en place des temps de paroles pour que les enfants puissent s'exprimer", ajoute Maud Chelvi-Sendin. Une manière de les responsabiliser et de développer les citoyens de demain.
Créer des cohésions
Parce que c'est un des enjeux importants de la société actuelle, les enfants sont divisés en petits groupes de même âge pour participer à des ateliers visant à concevoir des liens et à travailler leurs capacités mentales et physiques. Dans une salle, quelques primaires s'adonnaient à des parties de loup-garou. Dans d'autres pièces, des enfants étaient positionnés sur des ateliers masque d'Halloween, certains faisaient des jeux de société ou s'unissait pour résoudre les énigmes de l'escape-game sur Harry Potter. Chacune d'elles demandaient une grande solidarité et parfois l'aide des animateurs, tous possesseurs du BAFA ou en cours d'obtention. "Ce jeu a demandé un sacré travail de préparation et de mise en décoration de la pièce", explique le responsable de l'activité. Pour ajouter une touche de gourmandise, les enfants avaient préparé des gâteaux. La bonne odeur de cuisson enivrait le bâtiment.
Il y a peu, les accueils de loisirs ont tenu à rendre hommage à la Maison Carrée, qui a obtenu son label Unesco au mois de septembre. Ainsi, il a été demandé à ces jeunes de symboliser le monument romain sous la forme qu'ils voulaient, donnant lieu à des productions originales, en jean, en carton ou encore en mousse recyclée. Les enfants de René-Char l'ont représentée en Lego. "C'est une initiative qui a permis de fédérer toute la ville de Nîmes et a mis l'enfant au sein de son environnement", raconte Maud-Chelvi-Sendin.
En raison d'un cahier des charges rigoureux, il faut avoir les épaules solides pour assurer une telle organisation : "On vérifie la mise en place du projet par rapport à ce que souhaite la ville de Nîmes. Il faut être capable d'assumer les structures qui peuvent accueillir plus de 1 000 enfants par jour. Mais il y a une relation de confiance entre la municipalité et l'IFAC", affirme Magali Niort, responsable secteurs ALSH-séjours.
Si vous souhaitez y inscrire votre enfant, deux options s'offrent à vous : en ligne via votre espace personnel ou directement dans l'un des six accueils municipaux de la ville de Nîmes (Mairie, Saint-Césaire, Courbessac, Chemin Bas d'Avignon, Pissevin, Mas de Mingue).