GARD Mobilisation sous la pluie pour le climat
À moins d'un mois du premier tour des élections présidentielles, plusieurs organisations non gouvernementales tirent la sonnette d’alarme ! Pour elles, l’environnement est le grand absent des débats politiques. Des actions pour le climat étaient donc organisées ce samedi 12 mars à Alès, Nîmes et Bagnols/Cèze.
Ils se voyaient nombreux sous un ciel ensoleillé. Ils n'étaient finalement que dix à braver la pluie ce samedi matin. Les militants du collectif Attac Alès-Cévennes, accompagnés de deux membres du collectif Saint-Hilaire durable, avaient donné rendez-vous à la presse sur les coups de 10 heures, à proximité de l'entrée du Cratère, dans le cadre d'un appel national visant à dénoncer l'urgence climatique.
"On n'est pas nombreux mais on a une pensée pour tout ce qui se passe en Ukraine ou le despote Poutine fait des ravages", a initié Jacqueline Balvet, porte-parole d'Attac, établissant d'emblée un lien étroit entre paix et climat. "C'est une guerre énergétique qui nous démontre qu'on va sans doute devoir réduire notre consommation d’énergie", a poursuivi la dernière nommée, qui s'inquiète de l'avenir de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
Après quoi, Jacqueline Balvet a rappelé que son collectif n'a pas attendu la guerre en Ukraine pour "s'émouvoir des projets nucléaires du président Macron", lesquels seraient "hors de la réalité", car trop onéreux et pas en mesure de répondre à l'urgence climatique. Et ce n'est pas le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) paru il y a quelques jours qui dira le contraire. "Il est pourtant sans équivoque", commente la porte-parole d'Attac Alès. "Il dit très clairement que le dérèglement climatique est une menace pour l’humanité dans la mesure où il va générer une insécurité alimentaire et hydrique pour certains pays."
Alors que la prochaine parution du GIEC prévue en avril prochain aurait en partie fuité, Jacqueline Balvet s'attend à ce qu'elle suggère "un changement radical de nos modes de vie" qui impacterait en premier lieu "les riches", lesquels seraient "les plus responsables du dérèglement climatique". À vélo, les militants ont ensuite opéré une déambulation dans les rues du cœur de ville pour distribuer des tracts aux rares alésiens ayant mis le nez dehors. Ces derniers ont donc été informés qu'un débat public était organisé le samedi 19 mars, de 15 heures à 19 heures, à l'espace Jules-Cazot d'Alès, en présence d'intervenants spécialistes des enjeux climatiques et énergétiques de la trempe de Carine Barbier, ingénieure au CNRS, détachée auprès de l'association NégaWatt.
Une petite centaine de manifestants à Bagnols
À Bagnols, ils étaient une petite centaine à avoir répondu à l'appel d'Attac et d'Agissons pour le climat alternatives citoyennes Gard rhodanien (AC2GR) en début d'après-midi. Un score honorable, compte tenu de la météo froide et humide, pour la première marche pour le climat organisée ici. Des familles principalement, venues d'abord participer à un atelier de confection des pancartes avant de partir marcher dans les rues du centre-ville, "42 jours avant le premier tour de l'élection présidentielle", rappelle Flamina Kung, d'AC2GR.
Car dans la campagne électorale, "c'est silence radio sur le climat", note Bernard Sudres, d'Attac Gard rhodanien, attaché aussi à la justice sociale, car "on ne peut pas défendre le climat sans justice sociale." Le but reste "d'influencer nos politiques pour un meilleur respect du climat", résume Corine Courteille, d'AC2GR. Et le temps presse, si on veut éviter les prévisions cataclysmiques établies notamment par le GIEC. "C'est maintenant ou jamais", lance Flamina Kung.
Une centaine de manifestants à Nîmes et une lettre aux élus
Après quelques prises de paroles sur l'esplanade, la centaine de manifestants emmenés par le collectif Nîmes en Transition, à constitué une chaîne humaine jusqu'à la préfecture afin d'acheminer une lettre à la préfète dans laquelle est consigné le rapport du GIEC. Ils ont sonné au portail de la préfecture sans réponse.
Les citoyens présents dans la chaîne se sont également passé de main en main un globe qui représente la terre, que nous devons préserver.
Le petit convoi s'est ensuite dirigé vers la mairie pour remettre une lettre similaire à Jean-Paul Fournier.
"Je manifeste pour mon neveu qui a un an et demi. Plus tard quand il me demandera ce que j'ai fait en 2022 pour éviter cette catastrophe, je n'ai pas envie de dire que j'étais devant Netflix" clame Antonin Masneri, 28 ans, employé en librairie qui a remis la lettre dans la boîte aux lettres de la préfète.
À Nîmes on était "plus chaud que le climat" malgré la pluie (vidéo) :
Corentin Migoule (à Alès), Yannick Pons (à Nîmes) et Thierry Allard (à Bagnols)