GARD RHODANIEN L’eau et tous ses enjeux au coeur d’une matinée et d’une concertation
L’Agglo du Gard rhodanien et le syndicat mixte ABCèze organisaient ce jeudi matin un colloque sur l’eau à Chusclan. Réunissant autour d’une table tous les acteurs identifiés de l’eau, la matinée a donné le coup d’envoi d’une concertation avec un but : « arriver à co-construire une philosophie globale sur l’eau », affirme le président de l’Agglo, Jean-Christian Rey. Près de cent personnes, des élus, comme le président du Conseil départemental Denis Bouad, l’Agence de l’eau, des professionnels, des gérants de camping, des agriculteurs, mais aussi des pêcheurs, se sont réunies ce jeudi matin pour parler du bien commun qu’est l’eau. Le tout sur un territoire symbole : « Cet été, et pour la première fois, l’amont de la Cèze était en restriction totale d’usage de l’eau à cause de la sécheresse. Ce n’était jamais arrivé », souligne Jean-Christian Rey.
Alors l’Agglo, qui récupère les compétences eau et assainissement au 1er janvier prochain, et ABCèze, qui gère pour sa part le cours d’eau et la fameuse compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et protection inondation) pour le compte de l’intercommunalité, ont décidé de « tenter de mettre tout le monde autour d’une table pour partager l’information et échanger », avance le président. L’idée étant que « tout le monde comprenne les problématiques de chacun », renchérit le président d’ABCèze, Benoît Trichot.
Gérer et partager la ressource
Et ce sur trois aspects : l’eau ressource, l’eau risque, avec les inondations, et l’eau ressource économique, avec le tourisme et l’agriculture. Sur le plan agricole, Denis Bouad a pu évoquer le plan « Eau est climat 3.0 », sur la ressource en eau brute. « Déjà car il y a des communes qui ont des problèmes pour l’alimentation en eau potable et que l’eau brute peut être une réponse avec des structures de potabilisation », note le président du Département.
Pour les agriculteurs, « il y a besoin à certains endroits de faire des retenues collinaires, des forages profonds dans d’autres », affirme Denis Bouad tout en appelant à la vigilance sur l’eau brute. « L’eau des stations d’épuration va dans les rivières. Il faut donc être prudent quant à l’utilisation de cette eau, sans compter qu’elle contribue aussi à alimenter les cours d’eau. »
Des cours d’eau qui ont de plus en plus tendance à tirer la langue l’été, avec des périodes de sécheresse de plus en plus longues et intenses. Dans ce contexte, « il n’y a pas de solution miracle, ni facile, rappelle Jean-Christian Rey. Il nous faut arriver à partager la ressource et responsabiliser tout le monde. »
Cette matinée de débats doit en appeler d’autres : « le but est d’arriver à co-construire une philosophie globale, en concertation, pour que l’eau soit transversale dans notre projet de territoire », pose le président de l’Agglo. Une nouvelle réunion de ce type, plus axée risque inondation, se tiendra le 28 janvier à Goudargues.
Thierry ALLARD