Publié il y a 1 an - Mise à jour le 07.02.2023 - Marie Meunier - 2 min  - vu 460 fois

GARD RHODANIEN Patrick Lescure de la CGT veut un vrai débat sur la réforme des retraites

patrick lescure cgt gard rhodanien

Patrick Lescure est secrétaire général de l'union locale CGT du Gard rhodanien. 

- photo Marie Meunier

"Une loi sur la retraite, c'est sérieux. C'est un sujet qui vaut mieux que vingt jours de débat à l'Assemblée nationale", introduit Patrick Lescure, secrétaire général de l'union locale CGT Gard rhodanien. Celui-ci souhaite en débattre avec Jérôme Talon, ex-co référent Renaissance du Gard, qui vient d'être intégré au sein de la commission des conflits au niveau national du parti.

Patrick Lescure imagine un débat public, animé par des journalistes locaux qui poseront des questions. L'ex-co référent Renaissance a affirmé, hier soir, qu'il acceptait l'exercice mais seulement à l'antenne de France Bleu, en présence d'autres journalistes locaux, et face au référent départemental de la CGT. 

L'exercice permettrait d'entendre les deux argumentaires, côté syndicat et côté parti présidentiel. Car chez les salariés, le projet de réforme des retraites est loin de convaincre. La preuve en est : la participation "historique" aux deux premières manifestations à Bagnols-sur-Cèze. Rien que mardi dernier, 3 500 personnes étaient dans les rues (1 800 selon les forces de l'ordre, NDLR). Dans le cortège, on trouve des professions diverses et aussi beaucoup de "primo-manifestants". La mobilisation devrait encore être forte ce mardi, où le rendez-vous est donné à 10h30, devant le monument aux morts à Bagnols-sur-Cèze.

"Si la réforme passe telle qu'elle est, quasiment plus aucun salarié ne pourra partir à la retraite à taux plein"

"Les gens sont en colère, les salaires ne bougent pas, les prix augmentent et les conditions de travail se détériorent, le dialogue social dans les entreprises aussi. (...) Les gens sont là car ils savent qu'ils n'arriveront pas jusqu'à 64 ans", liste Patrick Lescure. Pour lui, un vrai débat est impossible sans parler de la pénibilité au travail, des injustices, des femmes, des seniors et des jeunes. "Aujourd'hui, un salarié sur deux n'est plus en emploi au moment de faire valoir ses droits à la retraite. Si la réforme passe telle qu'elle est, quasiment plus aucun salarié ne pourra partir à la retraite à taux plein. La majorité des jeunes commencent à travailler à 23-24 ans aujourd'hui, pour avoir leurs 43 annuités, ils devront travailler jusqu'à 67 ans", développe le secrétaire de l'union locale CGT. 

Le syndicat revendique la retraite à 60 ans, la cotisation sur le parcours scolaire après bac pour garantir une retraite sans décote aux jeunes, mais aussi l'égalité salariale réelle hommes-femmes : "Si l'égalité était réelle, 5,5 millions d'euros rentreraient dans les caisses. Ça couvre une partie du déficit de 15 milliards d'euros du système par répartition annoncé par le Conseil d'orientation des retraites (COR) (bien loin des 150 milliards de déficit à horizon 2030 annoncés par Olivier Véran, NDLR)." Patrick Lescure ajoute : "Les femmes ont des pensions de retraite 40 % moins élevées que les hommes. C'est le reflet de leur carrière, souvent hâchées et parcourues de temps partiel."

Pour le CGTiste, la réforme est "déconnectée" de la réalité : "C'est une hérésie d'allonger la durée de cotisation alors qu'on n'a pas résolu l'emploi des seniors. Je connais une entreprise dans le Gard rhodanien qui, à l'approche des 60 ans, propose à ses salariés une rupture conventionnelle et s'ils refusent, ils sont mutés à l'autre bout de la France". Il souhaite un débat avec Jérôme Talon sur "la réalité" du monde du travail, des métiers. Par contre, le syndiqué se refuse de débattre avec la députée RN de la circonscription. 

Marie Meunier

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