GARD RHODANIEN Une station d’épuration toute neuve pour trois communes
Elle est à l’écart du village de Saint-Geniès-de-Comolas, non loin du Rhône, et représente à elle seule « huit ans de travail », rappelle le maire de la commune et vice-président de l’Agglo du Gard rhodanien délégué à l’eau et à l’assainissement Olivier Jouve.
La nouvelle station d’épuration de Saint-Geniès, qui assure aussi le traitement des eaux de Lirac et Saint-Laurent-des-Arbres, a été inaugurée ce vendredi, près d’un an après sa mise en service. Le nouvel équipement a un niveau de traitement des eaux usées bien plus performant que l’ancienne station, mise en service en 1982, grâce à un traitement de l’azote global et du phosphore. Mais surtout, la nouvelle station permet d’en finir avec, dit le maire, « les rejets d’eaux noirâtres et nauséabondes » qui avaient valu au Syndicat d’adduction d’eau potable de Lirac de se faire taper sur les doigts par les services de l’État.
Ledit syndicat avait alors lancé les grandes manoeuvres, il y a pas loin de dix ans, pour construire une nouvelle STEP, ce qui est désormais chose faite, après « huit ans de travail », donc. Du temps, et de l’argent : une station d’épuration comme celle-ci, c’est 2,8 millions d’euros, financés pour 56 % par l’Agglo, qui a récupéré la compétence eau et assainissement en 2020 (1,5 million d’euros), à 26 % par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (726 000 euros) et à 1 % par le Département (503 000 euros).
Le prix pour « préserver les milieux naturels », soulignera le conseiller départemental Patrick Scorsone, « la station d’épuration étant une pièce majeure de l’amélioration de la qualité de l’eau et de l’état des cours d’eau », ajoutera la directrice de l’Agence de l’eau Karine Bonacina. Avec pour but de « préserver la ressource en eau, qui est un bien précieux, et l’environnement », rappellera le député Anthony Cellier. Au-delà des questions environnementales, cette nouvelle station d’épuration a des conséquences économiques, puisque « nous avons désormais l’autorisation d’élargir la zone de Tésan, longtemps bloquée par la non-conformité de l’ancienne station », précisera Olivier Jouve.
Le président de l’Agglo du Gard rhodanien Jean-Christian Rey en profitera quant à lui pour annoncer que sur ces questions, « l’objectif est que dès 2022 nous soyons en capacité de choisir définitivement le mode de gestion de l'eau et de l’assainissement pour qu'à l’horizon 2028 on puisse avoir une gestion, un prix et un service uniques. »
Le chantier est de taille pour l’Agglo. Car même si la STEP de Saint-Geniès est désormais dans les normes, et pour longtemps vu que sa capacité portée à 9 200 équivalents habitants prend en compte la hausse démographique des trois communes, « nous en sommes à la quinzième ou la seizième lettre de mise en demeure des services de l’État » sur d’autres stations du territoire, ajoutera le président d'une Agglo dont le budget pour l'eau et l’assainissement est de 29 millions d'euros par an.
« Bien sûr que ça a un coût, mais le plus important c’est la planète », estimera l’élu devant un parterre d’écoliers de la commune. Les écoliers lui ont demandé un lopin de terre sur la station pour y créer un verger et y placer quelques ruches, ce que le président a accepté. Histoire, comme le précise le maire, « de mettre en pratique ce qu’ils apprennent en classe. »
Thierry ALLARD