GARD Soulèvements de la terre : des Gardois se soulèvent contre sa dissolution
Ce mercredi 21 juin, le Conseil des ministres a acté la dissolution du mouvement écologiste et radical des Soulèvements de la Terre. En opposition à cette décision, deux manifestations ont eu lieu ce soir dans le Gard : une centaine de personnes était réunie à Nîmes, autant à Alès.
Une poignée de forces de l'ordre était déployée devant la préfecture du Gard pour éviter tout débordement. Il n'y en a pas eu. À 19 heures, les premiers manifestants sont arrivés. Au total, une petite centaine de personnes s'est réunie à Nîmes pour protester contre la décision du Gouvernement de dissoudre le mouvement des Soulèvements de la Terre (SLT), un mouvement écologiste et radical fondé en 2021 sur la ZAD (Zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes.
"Nous dénonçons cette mesure comme une attaque grave aux libertés fondamentales et à la démocratie. Cette dissolution marquera un précédent dangereux, un point de non-retour dans la dérive autoritaire de ce gouvernement. Un mouvement qui se bat pour la protection des biens communs que sont l'eau et la terre, ne peut être dissout", dénonce le Comité nîmois de soutien des SLT.
Plusieurs organisations syndicales mais aussi des partis politiques (EELV, LFI) et d'autres mouvements comme Attac étaient présents et chaque représentant a pris la parole. Pour motiver sa décision, le Gouvernement met en avant les actions du mouvement sur le site de la "méga-bassine" de Sainte-Soline, fin mars, ou le week-end du 17 juin contre la construction de la ligne TGV Lyon-Turin. "Ils incitent à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence", fait savoir l'exécutif dans le décret de dissolution.
"Il faut apporter notre soutien aux gens menacés par le pouvoir, avance Pascal devant la sous-préfecture d'Alès. Il est inadmissible que des lanceurs d'alerte soient méprisés de la sorte." Anxieux sur les dérives autoritaires du pouvoir, Pascal reste prudent sur le devenir juridique de cette dissolution. "Je pense que d'un point de vue légal, ils sont border-line, poursuit celui qui commence à peine à prendre contact avec les différents collectifs. Ils se sentent inattaquables et misent sur une baisse de la réponse sociale. Mais ils sont fous de le croire !"
Au milieu des discours de la Confédération paysanne, de la Nupes, d'Attac ou du témoignage envoyé par communiqué, samedi dernier, par Serge - qui est resté six semaines en réanimation après les émeutes de Sainte-Soline - Pierre raconte son samedi à tenter de manifester contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin en construction. "Toutes les routes alentour étaient coupées à 50 kilomètres. Parce qu'il faut savoir que le tunnel démarre à 40 kilomètres de Modane et de la montagne." Lui a pu être accueilli dans le quartier du Bourget, de la commune de Villarodin-Bourget, où le maire avait signalé pouvoir accueillir des manifestants. "Il y avait beaucoup d'Italiens dans la manifestation. Mais on a aussi rencontré des gens de Saint-Ambroix qu'on ne connaissait pas."
Monté sur une bitte de ciment, Marc, militant infatigable, continue de lire le communiqué des Soulèvements de la terre. "Essayer de faire taire les Soulèvements de la terre est une vaine tentative de casser le thermomètre plutôt que de s'inquiéter de la température." Température à laquelle il est déjà très difficile d'échapper...