GARD Un plan de soutien et de relance pour le tourisme à 500 000 €
Ce jeudi matin, le plan de soutien et de relance pour le tourisme du Gard a été présenté à l'office de tourisme d'Uzès en présence de Denis Bouad, président du Département et vice-président du comité régional du tourisme, de Régis Lavina, directeur général de Gard tourisme, du 1er vice-président de Gard tourisme, Philippe Pécout, du président de l'UMIH Gérard Hampartzoumian, et de Jean-Luc Chapon, maire d'Uzès.
Ce plan, il est le fruit de nombreuses semaines de réflexion variant au gré des nouvelles annonces sur ce qui est permis ou pas durant ce déconfinement. "Aujourd'hui, c'est à peu près stabilisé", note Régis Lavina, à l'heure où la quasi totalité des structures touristiques du Gard ont rouvert. Ont travaillé sur ce plan les offices de tourisme, les partenaires hébergeurs gardois et les équipes de Gard tourisme. Il se décline en 22 actions pour un budget global de 500 000 €.
L'objectif va de soi : communiquer pour attirer les touristes. Mais des touristes de proximité relative. "On a des millions personnes à proximité dans les région Paca, Rhône-Alpes... Ces personnes dans un rayon de 4 heures en voiture, elles vont bien passer leurs vacances quelque part. Il faut leur assurer que dans ce département l'accueil et le côté sanitaire seront respectés", déclarait le président du département, Denis Bouad. Pour l'instant, la venue de touristes étrangers semble fortement compromise. Ils représentent pourtant 1/3 de la clientèle du Gard, majoritairement des Allemands, Hollandais, Belges...
Faire sans les étrangers
Selon le prévisionnel, leur absence pourrait grandement peser sur le nombre de nuitées passées dans le Gard. On en comptait 24 millions en 2019 (année qui n'était en plus pas un grand cru), le chiffre devrait descendre au maximum à 10 millions cette année. Soit un taux de remplissage de 40 % par rapport à 2019. "Il faut une action forte de communication pour faire en sorte que cette saison qui a mal commencé ne soit pas l'arrivée des courses à la fin de l'été. Ça emploie 16 000 personnes, génère un chiffre d'affaire d'un peu moins d'un milliard d'euros, ce n'est pas négligeable dans ce département", tonne Denis Bouad.
Quand on regarde les chiffres à l'échelle nationale, on constate que 2 Français sur 10 ont déjà réservé leurs vacances et que 4 sur 10 ne partiront pas en vacances cette année. C'est donc que sur les 4 Français sur 10 restants que le plan va concentrer ses efforts : sur ceux qui sont encore indécis. Pour cela, il est prévu de mettre en oeuvre des campagne de communication de proximité, de solliciter les médias locaux et spécialisés, de cibler la clientèle potentielle. Notamment celle adepte des grands espaces, locavore et éco-responsable qui pourrait trouver satisfaction en venant en vacances dans le Gard.
Le plan implique de nouer des partenariats avec les branches professionnelles locales, les hébergeurs entre autres. Il ne faut pas oublier que le camping est le premier mode d'hébergement en France et dans le Gard. Un contact sera aussi noué avec les agences de voyage qui "plutôt que d'envoyer leurs clients en Thaïlande vont travailler à ce qu'ils restent dans le Gard", poursuit Régis Lavina.
Crise sanitaire oblige, Gard tourisme prévoit aussi des dispositifs pour relancer la consommation avec la création d'un pass culturel et aussi la plateforme "Click & Gard Vacances" vendant des bons d'achat et des offres marchandes au profit d'établissements touristiques. L'avantage, ce sont que les conditions de vente et d'annulation sont adaptées à la crise. C'est un point important du plan : "On veut que si un touriste apprend qu'il a quelqu'un dans sa famille qui est malade, il puisse stopper ou diviser facilement son séjour pour rentrer."
Convaincre les indécis
Le 5e axe du plan s'intitule "Anticiper demain" et comprend un plan de formation sectoriel, un réseau d'ambassadeurs locaux, le développement du tourisme d'entreprise... Une projection dans le futur essentielle à écouter les données avancées par Denis Bouad : "Il faut faire de Gard tourisme un véritable outil de développement économique. On me disait : "tout va bien Président, on ne change rien". Mais quand je regarde les chiffres, le tourisme en France se développe de 3%, dans la région de 1,8 % et le tourisme dans ce département régresse de 3%."
L'un des gros enjeu de cette saison 2020 se retrouvera aussi à l'automne. Si 42 % des Français envisagent de partir en vacances en août et 21 % en juillet, tout de même 24 % privilégient septembre et 8 % octobre dont les vacances de la Toussaint. "On va travailler sur la multiplicité des courts séjours pour cela", précise Régis Lavina.
Pour séduire, les acteurs socio-professionnels du territoire pourront toujours s'appuyer leurs savoir-faire et Henry Brin, le président de la Chambre de métiers et de l'artisanat, présent dans la salle, insiste là-dessus : "Il faut une offre différenciée et travailler ensemble avec les communautés de communes. [...] Il faut arriver à valoriser ces routes des vins, culinaires, œnologiques... Tout ce qu'on ne fait pas ailleurs."
Parallèlement, Denis Bouad a informé que le Département allait individualiser 90% des 2,5 millions d'euros de la valeur de la culture. "Toutes les prestations culturelles, programmées, déprogrammées ou reportées continuent à être accompagnées par le Département. Quand on veut développer le tourisme, il est important de ne pas oublier tous les acteurs autour, et la culture en fait partie". Il a aussi livré : "Nous allons dégager trois millions d'euros d'économies sur un certain nombre d'actions et mettre trois millions euros dans la communication dans prochaines semaines, pour l'arrière-saison et le début de saison 2021."
Marie Meunier