En ce mois d'Octobre rose, les initiatives se multiplient pour venir en aide aux femmes malades du cancer du sein. Touchée en 2016, Geneviève Rios, 52 ans, a lancé l'association de "Ô fil de ma bulle" aux côtés de Christine Mathieu, l'infirmière qui l'a accompagnée tout au long de son combat. Son objectif : offrir une parenthèse de bonheur pendant le protocole de soin. 

"Quand on apprend la nouvelle, c'est comme si on prenait un camion dans la figure." Son cancer du sein, Geneviève Rios l'a appris en 2016, alors qu'elle avait 45 ans. "Il a été repéré au stade 2, j'ai donc dû subir des traitements lourds", explique-t-elle. Professeur des écoles, cette quadragénaire vivant à Clarensac venait de reprendre ses études avec un rêve en tête : boucler sa thèse pour enseigner à l'université.

"Avec la chimiothérapie, j'ai perdu tout ce qui faisait ma féminité, poursuit-elle. Il y a un avant et un après. Dans les couloirs de l'Institut de cancérologie du Gard (ICG), je me suis dit que je voulais faire quelque chose pour les autres femmes une fois que je serai rétablie. Mais je ne savais pas encore quoi."

L'idée lui vient quelques temps plus tard. "Avec la crise sanitaire, un ami proposait aux soignants des tours en voilier, retrace Geneviève Rios. J'ai trouvé l'idée super. Avec mon mari, nous voulions depuis longtemps acheter un bateau, j'avais d'ailleurs déjà le permis depuis plusieurs années. On sauté le pas et décidé de proposer des ballades en mer aux femmes malades." 

Aux côtés de Christine Mathieu, l'infirmière qui l'a accompagnée pendant son cancer, celle qui a désormais 52 ans crée l'association "Au fil de ma bulle" en septembre dernier. "Au cours de mon parcours de soin, je me suis rendue compte de l'importance de ces parenthèses de bonheur, appuie Geneviève Rios. Ce sont elles qui nous redonnent la force de nous battre au quotidien." 

Au banc de sable de l'Espiguette ou autour du golfe d'Aigues-Mortes, les deux femmes entendent proposer leurs premières ballades au printemps prochain. "D'ici là, on va se mettre relation avec des femmes malades via l'ICG et plusieurs associations, se projette-t-elle. Nous voulons aussi récolter quelques dons. Je mettrais mon bateau à disposition mais il faut financer le carburant et pourquoi pas de quoi proposer des collations ou des journées à thème." Histoire de permettre aux femmes d'oublier le temps quelques heures leur cancer du sein et leurs traitements.

Boris Boutet