HARIBO. Report du jugement au 24 février : Les trois ex-intérimaires prêts à faire la grève de la faim
J. M., 29 ans, Jilali Zarouani, 33 ans et Sylvain Ledesma, 30 ans devront encore patienter. Ce jeudi 14 novembre, à 14 heures, les trois ex-intérimaires poussaient la portes du Conseil des prud'hommes de Nîmes, la tête pleine d'espoir. Depuis dix mois, ils se démènent pour obtenir de leur ancien employeur, Haribo Uzès, une place au CDI. Tous trois ont, pendant des années cumulés des contrats d'intérim pensant un jour pouvoir progresser. "Officieusement, on nous a promis des postes en CDI, explique J. M. qui a signé pas moins de 250 contrats avec Haribo en 9 ans de collaboration. Mais au fur et à mesure, on s'est rendu compte que ça n'arriverait jamais. Dans les derniers temps, on formait les autres intérimaires et même ceux qui allaient signer un CDI." Mais lorsqu'il a été question de requalifier les contrats d'intérim des trois compagnons de galère, la direction d'Haribo a immédiatement fermé sa porte. "Leur situation n'est pas inédite dans le monde de l'intérim. Sous prétexte d'un "accroissement temporaire d'activité" qui n'est pas temporaire puisque dans le cas d'Haribo les contrats à la semaine des trois intérimaires ont été renouvelés régulièrement, les entreprises usent et abusent de ces statuts. C'est une nécessité de dénoncer ce qui se passe dans l'intérim" précise Fernand Vignal, délégué CGT Manpower, membre UL CGT Perpignan aux côtés de Patrick Mauris, délégué syndical central CGT Haribo et Maxence Labourasse, délégué personnel CGT Pyrénées-Orientales.
Une grève de la faim à venir
Alors, soutenus par la CGT et représentés par Maître Jean-Gabriel Monciero, J. M., Jilali Zarouani et Sylvain Ledesma ont saisi il y a dix mois le Conseil des prud'hommes (lire ici). La première audience a été reportée à la demande d'Haribo. Depuis, les trois intérimaires vivent dans la précarité. "C'est sûr que la médiatisation de cette affaire ne nous a pas aidés. Sylvain est au RSA, pour ma part, je suis au chômage et j'arrive en fin de droits, Jilali finit dans un mois. Cette affaire nous a beaucoup affectés." Mais tous trois ne regrettent pas, car "au lendemain de notre action, Haribo embauchait 18 CDD. Ce qui veut dire que d'autres ont profité de notre détermination et c'est très bien." Pour autant, J., Jilali et Sylvain n'en n'oublient pas leur cause. Alors, suite au report de la première audience, ils avaient rendez-vous ce jeudi aux Prud'hommes et attendaient le rendu du jugement à l'issu de cette nouvelle audience sauf que... Sauf que leur avocat, Maître Monciero a reçu les conclusions de la partie adverse il y a 48 heures. Un délai beaucoup trop court pour que l'avocat puisse travailler dans de bonnes conditions, il a été dans l'obligation de demander un report d'audience. Elle a été fixée au 24 février prochain. "Là, on est désespéré, a commenté J. M. à la sortie du Conseil des prud'hommes. On est prêt à faire la grève de la faim devant le portail de l'usine Haribo. Quitte à crever, nous crèverons devant leurs yeux !"
S.Ma