Le rassemblement alésien en hommage aux victimes de Charlie Hebdo a tenu ses promesses hier soir avec plus de 3 000 personnes présentes, citoyens ou élus. Parmi eux, Mohamed, 20 ans. Rencontre.

"Je suis français. Ma religion n'est pas celle de ces terroristes. Je suis autant en danger que vous aujourd'hui", répète Mohamed à l'envi. Le jeune homme de 20 ans vient d'un milieu modeste. Ce soir, il est venu dire non. Il est en colère mais ne se pose pas en victime. Il veut simplement défendre sa religion, celle dans laquelle il a grandit. Et dénoncer les amalgames. "Mon éducation est musulmane. C'est ainsi que ma mère m'a élevé. Elle a fait ce que je suis aujourd'hui. Ces événements m'ont incité à réfléchir sur ma religion. Pour la première fois".

Mais Mohamed est venu seul. "Mes copains étaient d'accord avec moi mais ils avaient peur du regard des autres. Moi aussi j'ai hésité", admet-il. "Puis on m'a donné ce panneau (voir photo, NDLR). Et on m'a regardé différemment. Je ne devrais pas en avoir besoin pour que ce soit le cas". Et d'ajouter sans détour : "J'ai aussi hésité avant de répondre à vos questions. J'ai peur que mes propos soient détournés. Les gens ne savent pas qu'est un musulman".

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