LA RÉCAP' Bisou contre statue, s'envoyer en l'air à Bouillargues et unis vers l'UMIH
Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !
Un bisou contre une statue ? On prend les mêmes et on recommence ! Ce lundi, le patron de l'Imperator, le bouillant Jean-Bernard Falco n'a pas pu s'empêcher de rejouer le derby Nîmo-Nîmois qui l'oppose à la Ville concernant les travaux de réfection entamés sur les quais de la Fontaine (lire notre précédente Récap'), là justement où est installé son hôtel de luxe. Dans un entretien accordé à Objectif Gard, le chef d'entreprise n'a pas hésité à traiter le maire, Jean-Paul Fournier, de "menteur", insistant pour faire valoir qu'il n'avait pas été concerté ni averti du démarrage desdits travaux.
Précisant qu'il n'avait pas à répondre à l'adjoint chargé des Aménagements urbains, Richard Flandrin, - "Je ne réponds pas aux adjoints. Ce n'est pas de mon niveau. Ni au directeur général des services (Christophe Madalle, NDLR) d'ailleurs" -, celui qui décrète "n'avoir peur de personne" et disait "vouloir remettre l'église au milieu du village" (à moins que ce ne soit l'Imperator au centre de Nîmes) a tenu, avec l'aplomb de ceux que la modestie n'étouffe pas et qui en a laissé plus d'un ébaubi, à ce que l'on rende à César imperator ce qui appartient à... Falco, de L'Imperator : "Si la ville rayonne à l'international, je pense que l'on y est pour quelque chose. Franchement, quand je me déplace en Chine, à Dubaï, aux États-Unis, je suis désolé de le dire, personne n'est capable de localiser la ville sur une carte". Et en réponse à Richard Flandrin qui assurait que M. Falco devrait "embrasser le maire tous les jours" pour le remercier de sa bienveillance à son égard, il a tout bonnement rétorqué "moi, je veux bien embrasser le maire mais à ce moment là, la ville devra m'ériger une statue".
Deux réflexions s'imposent : la première est qu'à Dubaï, en Chine ou aux USA on est aussi mauvais en géographie française que... les Français eux-mêmes. Ça, on le savait. Mais de là à prétendre que dans une ville au patrimoine historique internationalement reconnu c'est un hôtel qui fait rayonner la cité à l'international auprès d'une poignée de privilégiés fortunés, il y a un pas - voire un gouffre - que nous ne franchirons pas. Reste ensuite à statuer sur la... statue. Comme il apparaît hautement improbable que le maire finance une statue en échange d'un poutou même de la part de quelqu'un qui semble tutoyer les grands de ce monde comme le vulgus pecum le fait avec son boulanger, on ne saurait mieux conseiller à M. Falco de financer sur ses propres deniers ce monument à sa gloire. Sans nul doute, une œuvre d'art supplémentaire serait un atout de plus pour l'attractivité culturelle de Nîmes et pour sa reconnaissance à l'Unesco. Sans parler des touristes supplémentaires qui descendraient à l'Imperator. On n'est jamais si bien servi que par soi-même.
À Bouillargues on ne craint pas de s'envoyer en l'air ! Toujours ce lundi, on apprenait que Sandy Amodeo, le gérant de la société Amosan Petrochemicals, une entreprise d'une cinquantaine d'employés qui stocke des produits chimiques dangereux et inflammables, était convoqué devant la justice par la municipalité pour avoir construit des murs sans autorisation. Pas pour se protéger d'une improbable invasion de Mexicains de la frontière de son terrain mais pour tenter de se prévenir d'un éventuel incendie. Car ses locaux professionnels jouxtent une salle des fêtes où, selon M. Amodeo, on joue beaucoup avec le feu : "J'ai retrouvé 50 mégots au m3, constaté des fumigènes, feux d'artifice, chichas et même des départs de feux volontaires. Et c'est comme ça tous les week-ends avec parfois 3 000 personnes alors qu'elle peut en recevoir 600 !"
On ne se hasardera pas à jouer les pythonisses en délivrant un pronostic sur la décision de justice qui prendra peut-être plusieurs années mais on peut s'étonner qu'une municipalité et les autorités compétentes prennent le risque de se retrouver entre-temps confrontée à un tragique évènement comme celui de l'usine Lubrizol ou celui du 4 août dernier qui a soufflé le port de Beyrouth comme un château de cartes, faisant des milliers de victimes. Car de deux choses l'une : soit l'entreprise Amosan Petrochemicals présente un danger pour la population et les employés et il faut la faire déménager illico, soit les murs installés par le gérant font la maille et il faut le laisser travailler tranquillement comme il le fait depuis 2014. Mais au naïf M. Amodeo, qui met en avant que le maire, Maurice Gaillard, lui avait "donné une autorisation verbale" de construire, on rappellera qu'en politique il est bien souvent plus productif de se contredire que de se répéter et que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.
Unis vers l'UMIH. Les cafetiers, restaurateurs, hôteliers mais aussi fournisseurs, agriculteurs et artistes étaient appelés à manifester ce vendredi 9 octobre à Nîmes, pour réclamer « des mesures concrètes » afin de relancer leur activité dans un contexte difficile lié à la situation sanitaire. Rassemblés à environ 300 sur le parvis des arènes de Nîmes derrière la bannière de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie du Gard (UMIH 30), à l'initiative du rassemblement, les manifestants pointaient par la voix de son président, Denis Allegrini, "des mesures prises par le Gouvernement à la hâte, sans aucun sens et insatisfaisantes pour les professionnels du secteur CHRD (cafés, hôtels, restaurants, discothèques, Ndlr)". Ils réclamaient "on veut des aides !" pour un secteur d'activité qui représente 20 000 emplois dans le Gard et quasiment un milliard d'euros de chiffre d'affaire annuel et qui se classe comme la première économie du département. Dans le même temps le directeur de la délégation départementale de l'Agence régionale de santé Occitanie, Claude Rols, exprimait son inquiétude concernant la pandémie de covid-19 : "Je ne veux pas être pessimiste mais la situation générale est problématique. Et tout laisse penser que les chiffres vont s'aggraver dans les prochains jours." Stop ou encore ? C'est ce qui s'appelle avoir le choix entre la peste et le choléra. On vit décidément une époque formidable.
Philippe GAVILLET de PENEY