LE 7h50 de Jean Lassalle : "Je veux réenchanter la politique"
Le candidat béarnais à la présidence de la République a pu tester sa popularité ce jeudi sur le Plan de Brie, à Anduze, entre selfies et coups de klaxon, en ce jour de marché. Venu soutenir ses trois candidats gardois (*), il a dit sa conviction "d'entrer dans une nouvelle ère", alors que lui-même n'est pas candidat aux Législatives sur sa terre de prédilection, les Pyrénées-Atlantiques.
Objectif Gard : Sans vous à leur tête, pourquoi présenter vos candidats aux Législatives ?
Jean Lassalle : Nous avons voulu présenter une nouvelle offre dans la multitude de candidatures. Notre pays reste passionné de politique mais 70% des électeurs ne savent pas encore pour qui ils iront voter. Moi, je veux réenchanter la politique, la faire de la manière la plus humaine possible.
Mais pourquoi, alors, ne pas vous représenter dans votre 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques ?
Premièrement, nous entrons dans une nouvelle ère. On s'écarte trop des grandes idées de notre pays. Vous voyez, Mélenchon aspire à être Premier ministre mais il ne se représente pas. Si je restais député ainsi, après la Présidentielle, je me suis dit que j'allais trahir les Béarnais, que j'allais finir par les fatiguer. Et, ce que j'ai vécu pendant cinq ans, je ne le veux plus. J'ai assisté à l'inutilité totale de l'Assemblée nationale.
Globalement, que propose votre mouvement ?
L'humanité est issue du monde animal, avec de l'intelligence en plus, ce qui fait qu'elle a rapidement pris le contrôle du règne animal : je te mange parce que je suis le plus fort. Aujourd'hui, c'est la dégringolade générale. Le mouvement Résistons !, c'est aussi assumer la responsabilité. Ici, le peuple est souverain. J'ai fait le tour de France à pied, rencontré les gens. Peut-on réduire la France à un schéma simple ? Nous sommes le mouvement qui s'approche le plus de ce que veulent les Français.
Et que veulent les Français, à votre avis ?
On utilise des mots comme stress, angoisse. Nous n'avons plus de joie collective, sauf pour un grand exploit de l'équipe de France de football. Mais c'est un feu de brindilles et je ne vois pas de joies comme j'ai pu en connaître dans ma jeunesse. Certains veulent travailler 70 heures, d'autres 22 heures. Un moyen de s'élever, c'est de travailler. Il faut donc trouver un grand projet et des énergies nouvelles. Parce qu'après la chute du mur de Berlin, on est entré dans une dictature molle : si tu n'es pas d'accord, tu manifestes et on te laisse sécher sur place. Mais que fait-on de l'Homme pour qu'il mange ? Qu'il soit soigné ? Il faut absolument trouver un moyen de réformer le Parlement, qui est consanguin désormais. Plutôt que de me présenter, j'avais envie de faire surgir un mouvement nouveau.
Propos recueillis par François Desmeures
francois.desmeures@objectifgard.com
* Christophe Prévost sur la 3e circonscription, Dominique Passieu sur la 4e et Antoine Capaldi sur la 5e.