Publié il y a 26 jours - Mise à jour le 20.08.2024 - Louis Valat - 4 min  - vu 1130 fois

LES GARDOIS DE L’ÉTRANGER Allan Macron, de la chaleur du Gard à la fraîcheur de Montréal

Au Québec, le climat doit être bien différent.

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Les Gardois sont partout ! Tout l’été, Objectif Gard vous propose une série de portraits de Gardois, expatriés à l'étranger mais qui gardent notre beau département dans leur cœur. Cette semaine, on part au Québec, plus précisément à Montréal, avec Allan, originaire de Castillon-du-Gard.

Chauvin, il l'est. Malgré son expatriation au Canada, et plus précisément à Montréal, qu'il a tant désirée, Allan Macron — sans lien de parenté avec le président français — reste profondément attaché à ses racines gardoises. Ses souvenirs d'enfance, entre Aramon, Remoulins et Castillon-du-Gard, où il a fait les quatre cents coups, sont toujours vivants. Éloigné physiquement de sa terre natale, il n'a jamais oublié d'où il vient, et son cœur demeure ancré à ce département. Et ce même si l’avenir de sa famille semble se tracer outre-Atlantique.

Racines gardoises

Né à Avignon, dans le Vaucluse, Allan trouve pourtant ses repères dans le département voisin. Il fait ses premiers pas, prononce ses premiers mots et réalise ses premières « bêtises » à Aramon, où il passe près de dix années. Sa famille déménage ensuite à Remoulins, où, adolescent, il poursuit sa scolarité au lycée Charles-Gide à Uzès. Plus tard, les Macron s’installent à Castillon-du-Gard, où Allan entame ses études supérieures dans les Bouches-du-Rhône, revenant chez ses parents le week-end. Aujourd'hui âgé de 31 ans, il parle avec beaucoup d’émotion de sa vie dans le Gard. Il se souvient avec tendresse des fêtes votives de Remoulins, de Vers-Pont-du-Gard, de Saint-Quentin-la-Poterie ou d'ailleurs, passées aux côtés de ses amis d'enfance. Les courses camarguaises et les toros piscine, qu'il décrit comme des « moments magiques », font partie de ses plus beaux souvenirs.

L'abrivado Rue de la République a attiré la foule feria nimes 2024
L'abrivado Rue de la République lors de la feria de Nîmes 2024. • Baptiste Petit

Actuellement en couple avec une femme rencontrée à Salon-de-Provence, Allan Macron revient chaque année avec un plaisir évident. Lors de ses visites, il aime faire découvrir le Pont-du-Gard et les ferias de Nîmes, en particulier celle de Pentecôte, moins fréquentée par les touristes. Son attachement à la région est indéniable. Toutefois, depuis cinq ans, Allan a entamé une toute nouvelle aventure, cette fois loin du "30". Inspiré par l'expérience de l'ex-femme de son frère, qui vit à Montréal depuis des années et lui parlait du Québec, ainsi que par les récits d'autres amis de son frère ayant vécu là-bas, il décide de tenter sa chance au Canada.

Ô Montréal !

Le Gard n'a pas pu lutter face à la province la plus française du pays à la feuille d'érable. Diplômé en Hygiène, sécurité et environnement, Allan avait toujours pour objectif de travailler dans la santé et la sécurité au travail au Canada. Bien qu'il ait envisagé de poursuivre ses études là-bas, il a estimé que les formations disponibles étaient moins adaptées que celles offertes en France. Conformément aux exigences canadiennes, il a donc dû acquérir deux à trois ans d’expérience professionnelle en France avant de tenter sa chance à nouveau.

Montréal est la principale ville du Québec. • Photo d'illustration. DR/Isabel Poulin

En 2019, il fait le grand saut. Avec un Permis vacances-travail (PVT) de deux ans, sans certitude quant à son retour éventuel, Allan est rapidement séduit par la beauté des paysages et l'accueil chaleureux — un cliché qui s'avère véridique, selon lui. Il tombe fou amoureux de sa nouvelle terre d’accueil. D'autant plus qu'après la pandémie, le Canada, et particulièrement le Québec, semble plus que jamais à la recherche de professionnels francophones dans les secteurs de l’infirmerie, de la médecine et de la santé.

Allan au cœur d'une forêt canadienne de sapins, réputées pour sa beauté, surtout durant l'automne. • DR

Après plusieurs années en tant que conseiller en sécurité au travail à Montréal, Allan choisit de s’installer définitivement au Canada. Avec une Résidence permanente (RP) valable jusqu'en mars 2025 en poche et renouvelable indéfiniment sous réserve de respecter les conditions de l'immigration canadienne, ce jeune homme passionné d'aventure n’a pas l’intention de quitter la « cité des mille lumières ». « L'idée est de m’installer définitivement ici, nous sommes même en train d’acheter un appartement sur Montréal », confie-t-il.

Allan au Stade Saputo, devant l'écusson du club de football (soccer) du CF Montréal évoluant en MLS. • DR

Selon lui, le Canada offre « une ouverture d’esprit et une séparation claire entre vie professionnelle et personnelle ». « Les journées de travail sont de 8 heures, soit 40 heures par semaine, mais peuvent être aménagées à la convenance de chacun, et les employeurs accordent une grande confiance à leurs employés. [...] À Montréal, il y a une multitude d’activités et les paysages sont splendides. La ville me rappelle Lyon ou Paris en France, avec un rythme de vie plus détendu, comme on dit ici au Québec : c’est ‘chill’. En plus, je suis à seulement 7 heures d’avion de ma famille, c'est très facile d'accès je trouve. [...] La météo y est agréable. Les hivers peuvent parfois être longs, mais ils sont gérables. »

Allan aux chutes du Niagara. • DR

Il est impossible de le persuader de retourner vivre dans le sud de la France. Il est évident qu’Allan n’envisage pas de revenir de sitôt. Fortement ancré au Canada, où il a pris ses quartiers de manière définitive — du moins pour un bon moment — il continue toutefois de revenir dans son département d’origine puisqu'il a fait le voyage à quatre reprises au cours des cinq dernières années pour rendre visite à sa famille et à son frère. Aujourd'hui, Allan envisage d'acheter un bien immobilier et de fonder une famille à Montréal. Avec des projets solides et une vie épanouie dans le "Grand Nord blanc", il semble avoir trouvé la clé de son bonheur. Au-delà de l'Atlantique. Pour le meilleur et pour le pire.

Louis Valat

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