À 27 ans, Morgan Lugagne est expatrié dans la capitale anglaise depuis deux ans et demi. « J'avais vraiment envie de découvrir autre chose, mais je voulais rester assez proche de ma famille », explique-t-il. Alors après un début d’études d’ingénieur aux lycées Hemingway puis Daudet à Nîmes, Morgan part d’abord à Montpellier puis à Centrale Supélec près de Paris. « J’avais trois ans d’études à faire dont une année de césure à l’étranger, que j’ai faite chez Amazon à Dublin, en plein covid », raconte-il. Puis, à la fin de sa troisième année, Amazon lui propose un poste, cette fois à Londres.

Depuis, « je suis ingénieur logiciel sur Prime Vidéo », précise-t-il. À Londres, il est marqué par « beaucoup de choses très dépaysantes », notamment la cuisine anglaise qu’il peut heureusement éviter grâce aux nombreux restaurants du monde entier présents dans cette ville multiculturelle au possible. Le plus dur reste « le coût de la vie, surtout du logement, les montants sont absurdes et font très mal », affirme-t-il. « Si on veut acheter un appartement, l’acompte pour acheter équivaut au prix d’une belle villa dans le Gard ! », s’étrangle-t-il. Alors, « au début je me disais que j’allais prendre un sac de couchage et dormir au bureau », rejoue-t-il, avant de trouver un appartement d’une quarantaine de mètres carrés pour la modique somme de 2 150 livres par mois, soit environ 2 500 euros. Et encore, « sans les charges », précise-t-il.

Pas de quoi entamer son enthousiasme, dans une ville où il a rencontré sa compagne Katrin, de nationalité… allemande. « Elle parle quelques mots de français et moi quelques mots d’allemand », dit-il dans un sourire, parlant d’un « pli à prendre ». Et depuis Londres, Morgan suit toujours l’actualité du Gard, par le biais de sa mère qu’il a très régulièrement au téléphone : « C’est un peu mon reporter », s’amuse le jeune homme. Il a notamment suivi de près les élections législatives, pour lesquelles il a voté sur une des circonscriptions des Français de l’étranger.

Et sur place, « les médias en ont un peu parlé, mais j’ai pas mal de collègues de diverses nationalités qui sont venus m’en parler, je leur expliquais le système politique français », rejoue-t-il. L’occasion de toucher du doigt les différences culturelles sur ce sujet aussi : « Ici, beaucoup de personnes m’ont dit que le système à deux tours était pas mal », raconte-il, à l’heure où, en France, beaucoup militent pour un scrutin proportionnel à un tour, comme celui qui s’est tenu en Angleterre le 4 juillet dernier.

Morgan Lugagne construit donc sa carrière à Londres, sans savoir s’il rentrera un jour vivre en France et dans le Gard. « Est-ce que je resterai à Londres et à l’étranger pour toujours ? Je ne sais pas », dit-il, tout en précisant qu’il « rentre assez régulièrement » voir sa famille à Garons.