Publié il y a 3 h - Mise à jour le 18.11.2024 - Propos recueillis par Abdel Samari - 2 min  - vu 176 fois

L'INTERVIEW David Sève, patron de la FDSEA du Gard : "On ne peut pas être les sacrifiés sans arrêt"

David Seve, le président de la FDSEA du Gard

- Photo Norman Jardin

"Quand on ne répond pas aux gens, au bout d'un moment, c'est la colère qui s'exprime"

David Sève, président de la FDSEA du Gard est à la tête de l'opération "Chouette" qui débutera ce lundi soir à Nîmes. Avec l'objectif principal de faire entendre la colère et le malaise des agriculteurs et viticulteurs gardois. Interview.

Objectif Gard : Quel est le but de cette nouvelle mobilisation ?

David Sève : Tout simplement parce qu'il y a une partie des mesures qui nous a été promis au mois de février qui n'a pas été tenue. Donc, on a certes obtenu quelques bricoles, on va dire, mais il y a 8 à 9 mesures sur 10 qui n'ont pas été obtenues.

Quelles sont les principales revendications aujourd'hui localement ?

Première revendication, on veut que les primes à l'arrachage soient exonérées de fiscalité. Ces primes sont versées souvent pour des situations très difficiles ou des situations d'arrêt d'activité, ce n’est donc pas normal de payer des impôts la-dessus. La deuxième chose, on veut absolument qu'il y ait une révision de cette fameuse moyenne historique des calamités agricoles. Ce nouveau système est censé nous assurer en cas d'aléas climatiques. Et comme il prend en compte des références historiques alors que malheureusement, ces dernières années sont désastreuses, c’est comme si on n'était plus assuré. C'est très grave. Qui accepterait ça ? C’est comme si un chauffeur de taxi roulait sans assurance… La troisième chose concerne les produits phytosanitaires. On est tombé dans du dogmatique. On nous enlève des produits de traitement arbitrairement et on se retrouve sans rien.

L’autre grande inquiétude est financière…

C’est en effet le cas. On veut que la préfecture met en place une commission qui réunisse les services fiscaux, sociaux et les banques pour les cas les plus en difficulté. Les prêts proposés en début d’année, sincèrement, n'ont enrichi personne. Quand il y a un coût dur, les prêts permettent de le passer. Mais là, on est sur du prêt pour le courant, il y a un souci…

Il y a enfin la négociation européenne autour du traité de libre-échange entre l'UE et le Mercosur…

Bien sûr, on nous le vend, comme un nouvel accord permettant d’encourager l’exportation de nos produits. Par contre, je suis sûr que cet accord va entraîner une arrivée massive des produits d’Amérique du Sud. On ne peut pas être les sacrifiés sans arrêt des accords internationaux.

Un mot sur la mobilisation dans le Gard. C'est quoi cette opération Chouette ?

Parce que ça va se passer la nuit. Ce lundi, on va aller à Saint-Césaire. On va filtrer un peu les camions. On va se substituer à un contrôle des douanes. Après, vous le savez, nos mouvements n’ont aucune intention d’empêcher les gens de travailler ou de dégrader les biens publics. Le mot d'ordre, c'est que si on n'encaisse pas, l'État n'encaisse pas non plus.

Dans quel état d'esprit sont les agriculteurs et les viticulteurs gardois à quelques heures de ces actions ?

Il y a une partie de résignés, mais je pense qu'il y a une grosse partie de colères. C’est normal, quand on ne répond pas aux gens, au bout d'un moment, c'est la colère qui s'exprime.

Propos recueillis par Abdel Samari

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio