Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 21.10.2022 - noemie-meger - 3 min  - vu 731 fois

L'INTERVIEW Dr André Mathieu sur le dépistage du cancer du sein : "On peut mieux faire"

Le Docteur André Mathieu est le président du comité départemental de la Ligue contre le cancer (Photo Ligue contre le cancer)

La Ligue du cancer est à l'origine de la majorité des actions organisées dans le Gard dans le cadre de la campagne d'Octobre Rose pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein. Le docteur André Mathieu, président du comité départemental de la Ligue, fait un point d'étape. 

Objectif Gard : Quelle est l’ampleur de la mobilisation dans le Gard pour cette campagne 2022 d'Octobre Rose  ? 

André Mathieu : L’importance d’Octobre Rose est conséquente et de plus en plus marquée. Au niveau de la Ligue contre le cancer, nous avons plus d’une centaine de manifestations différentes au cours de ce mois dans le département. C’est la première année qu’il y en a autant. Ça prend de l’ampleur de part la diffusion médiatique et l’implication des gens. Beaucoup de municipalités et d’établissements veulent absolument faire quelque chose dans le cadre d’Octobre Rose. 

Après 19 jours d’opération, peut-on déjà tirer un premier bilan ?

On ne peut pas avoir de réponse immédiate, seulement des données de l’année dernière. Les chiffres du dépistage restent encore en dessous de ce qu’il faudrait. En 2021, à peine 50% des femmes concernées ont pris un rendez-vous, ce n’est toujours pas suffisant. Toute augmentation de ce chiffre est bonne à prendre. Au niveau européen on est aux alentours des 60%, il faut que l'on s’en rapproche. On peut mieux faire.

Avez-vous des chiffres sur le nombre de femmes concernées par un cancer du sein dans le Gard ?

Le dépistage concerne des milliers de femmes. Sur le plan national, il y a 60 000 femmes qui peuvent présenter un cancer du sein dans l’année. Dans le Gard, cela revient à 700 personnes qui ont déjà eu ou qui vont avoir cette maladie.

"85% des femmes diagnostiquées vont être guéries"

Quel message voulez-vous faire passer ? 

Faites-vous dépister ! Tout simplement de prendre rendez-vous chez un radiologue et de faire un examen. Le cancer a un pronostic qui est lourd mais plus vite il est pris en charge mieux il se soigne : 85% des femmes diagnostiquées vont être guéries à tout stade confondu. Le pourcentage monte à 99% pour un diagnostic à un stade débutant. Les traitements ont certes progressé mais pour améliorer les résultats il faut détecter la maladie dès que possible. Entre 50 et 75 ans, c’est le pic d’arrivée des cancers du sein chez la femme. Mais ça n’empêche pas de surveiller avant ou après notamment en cas d’antécédents familiaux.

Comment la Ligue du cancer accompagne-t-elle la prise en charge du tatouage 3D de l’aréole mammaire et de la pigmentation des sourcils ?

C’est très récent. Nous nous sommes investis car c’est un phénomène qui fait partie de la démarche de réparation après la maladie et le traitement pour un meilleur retour à la vie normale. Le tatouage 3D sert à la chirurgie de reconstruction. Nous sommes en pourparlers avec l’Assurance maladie afin que cette technique puisse être au mieux prise en charge. Cela devrait être mis en place début 2023.

Cette année la particularité était aussi de sensibiliser aux autres cancers qui touchent les femmes, n'est-ce pas ?

Tout a fait. Octobre Rose ne se réduit pas qu'au cancer du sein même si historiquement parlant on pense d’abord à celui-là. Mais c’est important de parler de tous les cancers féminins comme celui du col de l’utérus, qui est le seul pouvant bénéficier d’une vaccination préventive. Mais là encore ce n’est pas encore acquis dans les mœurs donc il faut continuer de faire passer le message pour que les jeunes filles se fassent vacciner en prévention.

Propos recueillis par Corentin Corger

Noémie Meger

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