L’INTERVIEW Franck Maurice, entraîneur de Dunkerque : "Je reviens en étant apaisé et heureux"
Après avoir été entraîneur de l’USAM Nîmes Gard pendant près de huit ans, Franck Maurice revient pour la première fois demain au Parnasse en tant que coach de Dunkerque pour la 24e journée de Starligue (à 20 heures). Un match forcément particulier pour l’homme de 51 ans qui, après un départ houleux, avant le terme de son contrat, revient apaisé et heureux.
Objectif Gard : Comment se passe cette nouvelle vie dans le Nord pour la famille Maurice ?
Franck Maurice : Très bien ! Je suis un homme heureux. Le côté pratique c’est que l’on habite en face de la salle. C’était important que tout le monde se sente bien. Je n’étais pas inquiet pour mon épouse car c’est un caméléon. On a quand même déménagé quatre fois avec la famille depuis que j’ai entamé ma carrière d’entraîneur professionnel. C’était plus compliqué pour mon fils Isaac, quand on arrive à un endroit à 4 ans et que l’on repart à 14 ans, on s’est fait tous ses copains. C’était un moment difficile pour lui d’absorber ce changement de vie. Mais ça a été amorti par la chaleur des gens qui nous ont accueilli ici. Ce n’est pas une légende, ni une caricature, il y a vraiment beaucoup de simplicité, d’empathie et d’honnêteté dans tout ce qui se vit ici. Dunkerque n’est pas du tout à l’image de ce que l’on peut en avoir quand on est dans le sud, c’est une ville très agréable. Et j’ai découvert le carnaval, ça fait partie du patrimoine culturel. Pendant deux mois et demi, les gens se mélangent sans limite sociale. Il y a beaucoup de fête et de rencontres.
Sur le plan sportif, Dunkerque est 8e au classement, êtes-vous satisfait des résultats de votre équipe ?
Oui je suis content, petit à petit on arrive à ancrer un style et un caractère de jeu. On y est parvenu même si ce n’est pas encore complètement stable. On est là où on voulait être dans la première moitié du tableau en ayant perdu nos deux meneurs de jeu en novembre et un troisième aujourd’hui. Avec ces blessures longue durée, aujourd’hui sur 17 joueurs pros, on joue avec 11. Les joueurs ont vraiment envie de faire passer l’équipe à la dimension supérieure. Elle a du potentiel, il faut travailler maintenant sur la régularité.
«Ça sera particulier à chaque fois que je reviendrais à Nîmes »
Qu’est-ce que cela vous fait de revenir au Parnasse ?
Je suis content de revenir parce que j’y ai passé des bons moments et je vais revoir des personnes avec qui j’ai encore envie d’en partager d’autres. Des amis qui ne sont pas dans le hand, mais aussi Yann (Balmossière) dans le staff et des joueurs avec qui je suis encore en contact. J’ai déjà mon programme de fait pour ma soirée du samedi (rires). Que ce soit à Nîmes ou ailleurs, dès que je recroise des gens que j’aime, je suis un homme heureux. Le Parnasse a changé physiquement donc ça va aussi faciliter le retour. Le fait aussi que ça se joue dans le dernier tiers de la saison, ça m’a permis de tourner complètement la page. Je reviens en étant apaisé et heureux. Il faudra juste que je fasse attention au chemin que je prends pour ne pas me tromper de vestiaires. J’ai pensé à plein d’images. Je vais dans un endroit que je ne connais pas finalement. Le vestiaire visiteur je sais à peu près à quoi il ressemble pour y avoir apporté quelques fois les clés mais sans plus. Je n’y vais pas en me disant ça va être un match comme les autres, ce n’est pas vrai. Ça sera particulier à chaque fois que je reviendrais à Nîmes. C’est une salle où je n’entrerai jamais comme dans une autre salle comme dans celle de Gagny.
Il fallait du temps pour digérer la fin de votre aventure…
Ça me sert d’expérience et puis surtout ça m’a permis d’être où je suis aujourd’hui et de l’être de manière apaisée, en tout cas moi, dans mon métier d’entraîneur. Avec une énergie de dingue et d’arriver dans un projet avec des gens qui ont envie de travailler avec moi. Je souhaite que Dunkerque puisse continuer à progresser comme l’USAM a pu le faire quand on a repris l’équipe il y a bientôt dix ans. Je suis très reconnaissant à l’USAM de ce que j’ai pu y vivre et je suis aujourd’hui passé à autre chose en étant heureux de revenir au Parnasse. Et de passer un bon moment dans une belle salle avec une bonne ambiance pour un match que j’espère un peu serré dans lequel on va pouvoir, malgré tous les pépins que l’on a, les embêter un petit peu même si l’USAM ne fait pas partie de notre championnat. On va essayer d’exister dans ce match-là avec nos arguments.
Vous le passionné de musique, si vous deviez choisir un titre pour illustrer ce retour ce serait lequel ?
Bonne question ! Ça ne serait pas une musique triste ou mélancolique, plutôt quelque chose de motivant, d’entraînant. Un morceau qui ne date pas d’aujourd’hui par contre. Je pense à "Love is all" de Roger Glover. J'aime le rythme, le clip est génial. En plus la grenouille verte, c'est un clin d'œil et l'amour c'est au cœur de tout. Moi je ne peux pas entraîner sans aimer !
« J’espère que le club va réussir à retrouver l’Europe »
Quel regard portez-vous sur la saison de l’USAM ?
Cette équipe joue différemment aujourd’hui. Les joueurs ont progressé, certains sont du niveau mondial comme Hesham. Konradsson commence à être prolifique sur son poste de meneur de jeu. Ce qui ne change pas c’est que cette équipe dégage toujours la même envie de combattre. Elle a eu beaucoup de matches cette saison avec des scénarios où elle était mal embarquée et dans lesquels elle a su inverser la tendance. Je suis content quand Nîmes gagne et j’espère que le club va réussir à retrouver l’Europe dans les années qui viennent. Même si cela devient très difficile.
Allez-vous en profiter pour passer un week-end prolongé à Nîmes ?
On a un fonctionnement où on laisse généralement quelques jours aux joueurs et au staff après les longs déplacements. On rejoue vendredi contre Ivry donc on fait une entorse à la règle. J’ai autorisé personne à rentrer autrement qu’avec tout le groupe donc je ne vais pas le faire moi. Ce n’est pas parce que c’est Nîmes que je vais déroger à la règle.