MOLIÈRES/CÈZE Parents et élus fermement opposés à la fermeture d’une classe
Vendredi peu après 14 heures, l’équipe municipale moliéroise a reçu en mairie une inspectrice d’académie venue exposer le dessin de la future carte scolaire qui devrait engendrer la fermeture d’une classe. Une trentaine d’habitants y a manifesté son opposition.
C’est une haie d’honneur formée par des pancartes tenues par des parents désireux de témoigner leur attachement à leur école communale qui a accueilli une inspectrice d’académie sur le perron de l’Hôtel de ville, vendredi, peu après 14 heures. À Molières-sur-Cèze, l’annonce d’une potentielle fermeture de classe a fait grand bruit en début de semaine dernière et ils étaient une trentaine, majoritairement des parents, à s’être donnés rendez-vous pour clamer leur opposition.
« Non à la fermeture de classe », pouvait-on lire sur une grande bâche déployée sur la façade de la mairie. Regroupant plus de 80 élèves, l’école moliéroise dispose actuellement de quatre classes à double niveau avec des effectifs de travail relativement confortables. La maire, Florence Bouis, fraîchement élue au printemps dernier, craint que la mesure ne « pousse les gens à quitter le public pour se tourner vers le privé. » L’édile reconnaît par ailleurs que « la mesure se justifie si l’on s’en tient à la politique par le nombre appliquée par le Gouvernement » mais rappelle que « nous n’avons pas encore de véritables projections sur les effectifs. Il peut y avoir beaucoup de mouvements d’ici l’été. »
Des classes à triple niveau inconfortables
Un changement d’école que n’exclut pas Virginie, maman d’un élève actuellement scolarisé en CE1, et donc pleinement concerné par la fermeture de cette classe : « Ça peut être envisagé si on se rend compte que c’est à son détriment. Reste à savoir s’il serait accepté à Saint-Ambroix ou à Bessèges. » Si la fermeture devenait effective, son fils ferait partie de l’une des trois classes à triple niveau, composée en majorité de CM1 et de CM2 : « Il risque de se retrouver délaissé au profit des plus grands qui seront en pleine préparation importante pour leur entrée au collège. »
Venu prêter main forte à Florence Bouis à l’occasion de son entretien avec l’inspectrice d’académie, Olivier Martin, président de la communauté de communes de Cèze Cévennes, s’est éclipsé lorsque la réunion a pris un virage technique, non sans avoir dit sa façon de penser à la représentante de l’Éducation nationale : « Ce n’est pas imaginable dans la situation des communes rurales de fermer une classe aussi brutalement. Il faut intégrer un contexte social et économique : celui de Molières-sur-Cèze, l’une des communes les plus pauvres du département, où le taux de chômage est le plus fort. » Estimant que le contexte sanitaire « a favorisé les décrochages », Olivier Martin prévient : « Les enfants vont se retrouver à 29 dans la classe, ça ne va que les accentuer. »
« Ça couperait une dynamique »
Deux ans après la fermeture d’une première classe, le renouvellement de cette mesure serait en effet « un très mauvais signal. Si dans des territoires en déshérence comme celui-là l’État ne contribue pas à l’insertion sociale et à l’égalité des chances, il faillit à sa mission », déroule le président de la communauté de communes de Cèze Cévennes. Et de conclure : « Ça couperait une dynamique impulsée par toute une équipe de jeunes élus qui a entamé sa mandature par la gestion de la pandémie. »
À l’issue d’un échange « cordial » avec l’inspectrice d’académie, la première magistrate moliéroise a indiqué son intention de prendre rendez-vous dans les meilleurs délais avec le directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) pour « défendre nos positions et notre école publique. »
Corentin Migoule