MOULÉZAN 300 personnes ont marché contre le projet éolien du bois des Lens
300 personnes ont manifesté contre l’implantation de cinq éoliennes dans le bois des Lens. Le cortège tintamarresque est parti de Montagnac, ce samedi à 10 h, jusqu’à la limite de la commune de Moulézan.
Ce samedi 3 février, 300 personnes, habitants, usagers du bois, élus, botanistes, ont marché entre Montagnac et Moulézan, autour d’un garde champêtre en tenue d’époque. Interdit de protester sur la commune de Moulézan, le cortège de manifestants s’est arrêté à la limite du territoire de la commune du maire Pierre Lucchini, puis est retourné sur Montagnac.
5 géants dans un petit site naturel
Malgré « l'avis favorable avec réserves » à l’endroit du projet éolien en décembre dernier, suite à une enquête publique, le collectif d'associations pour la défense du Bois des Lens, qui avait jusqu'à présent repoussé plusieurs projets éoliens, a décidé de continuer le combat. Les manifestants dénoncent un projet qui empêchera l’approche aérienne en cas d’incendie, provoquera la destruction d’un site naturel particulièrement riche et mettra en péril les réserves d’eau potable.
Initiée par le maire de Moulézan, une installation de cinq éoliennes, portée par TotalEnergies devrait voir le jour dans cette commune gardoise, au bois des Lens. La majorité des maires de communes alentours sont contre le projet (deux ne se sont pas prononcés). Le collectif d’associations pour la défense du bois des Lens a été créé afin de combattre cette implantation jugée inique.
Adieu proserpine
Selon le collectif, le Conseil d'État a reconnu que l'implantation d'éoliennes poserait un problème pour la lutte aérienne contre les incendies. Mais pas seulement. « C’est un espace naturel proche de chez moi que j'explore régulièrement, un paradis habité par une flore et une faune particulières », explique Françoise Lienhard, naturaliste et secrétaire du collectif.
Selon cette habitante d’origine suisse passionnée par la botanique, on y trouve la proserpine, ce papillon orange clair, marqué de taches et bandes noires, protégé sur tout le territoire français et qui ne vit que dans quelques départements dans le sud de la France. L’aigle de Bonelli, en voie de disparition, a également été observé de ce côté du Gard.
Le préfet du Gard, dernier espoir
Le défrichement prévu autour des éoliennes devrait augmenter le risque de collision éventuel des rapaces avec ces géants de 150 mètres de haut. « La ressource en eau, elle aussi, est menacée par la moindre pollution, puisqu'on est sur un massif karstique. On veut garder notre couvert forestier parce qu'on en a besoin pour l'atmosphère », ajoute Françoise Lienhard. Et puis, selon elle, il n’y a aucune mesure de vent qui a été diffusée au public, personne ne sait s’il y a suffisamment de vent ici pour que le bilan écologique du projet soit acceptable.
La grande majorité des élus des communes alentours est contre ce projet. Seuls deux d'entre eux ne se sont pas prononcés. Une pétition, signée par 19 000 personnes sur le site Internet, mesopinions.com, a été envoyée à la préfecture du Gard. Ainsi, la décision finale repose sur le préfet du Gard Jérôme Bonet qui doit donner ou pas une autorisation environnementale à la construction de ces cinq éoliennes.