NÎMES Apprentissage : les anciens répondent aux jeunes
Les premières rencontres entre l’Institut Régional de Formation des Métiers de l’Artisanat et certains pensionnaires du Centre de Formation de la Chambre des Métiers du Gard ont remporté un vif succès. Des instants importants pour les jeunes qui veulent se lancer.
En 2002, il y avait moins de 12000 entreprises dans le département. Aujourd’hui, on en dénombre plus de 19000 !
L’artisanat a le vent en poupe. Une fois assimilé le fait que faire des études longues dans les filières du type faculté n’assure pas un emploi en sortie de cycle, on peut se dire qu’utiliser ses mains n’est pas pire que se prendre la tête… La CMA30 permettait à des élèves de première année de Brevet Professionnel de rencontrer d’anciens élèves du CFA qui sont maintenant chefs d’entreprise histoire de passer le témoin à une nouvelle génération.
Les anciens qui viennent filer des tuyaux au nouveaux, voilà un beau geste qui a eu lieu dans un double cadre, celui de la journée de la jeunesse et celui de la semaine de la création ou la reprise d’entreprise. Malgré les moments difficiles que connaît le pays aujourd’hui, trois artisans sont venus raconter leurs expériences aux jeunes apprentis.
Parmi l’assemblée, certains élèves déjà intéressés par la création d’entreprise posent des questions, taraudent les intervenants, les poussent dans leurs derniers retranchements en parlant de salaire mais finalement, l’essentiel est de faire passer le message et de faire comprendre qu’être à son compte c’est avant tout travailler dur, avoir des responsabilités et oublier les vacances au moins quand on débute…
Vacances, le mot qui fait mal
Si les jeunes semblent vouloir monter leur entreprise pour gagner plus d’argent ou pour être libres et indépendants, le fait de travailler plus et de ne pas profiter de la vie comme ils l’entendent à leur âge est une grosse surprise.
"On prend moins de vacances, on fait plus d’heures mais on se gave !" lâchera furtivement une intervenante qui officie dans la boucherie. Une faute de goût, pas du tout. Le puritanisme à la française concernant les salaires lasse les jeunes. Il faut être honnête. Et la bouchère de poursuivre "Par contre, il faut, avant de se payer, payer les autres, les charges et tout le reste. Sans ce réflexe, vous ne tiendrez pas longtemps !".
Pour Serge Alméras, président de la CMA30 et de la Chambre Régionale, "Ces métiers sont des ascenseurs sociaux ! J’ai démarré en apprentissage, j’ai acheté une affaire, je suis devenu président de la CMA30 et maintenant de la CRMA. Il ne faut pas compter ses heures pour réussir mais nos artisans sont vieillissants, vous avez les clés de votre avenir dans vos mains et si vous avez un peu de chance, vous irez encore plus loin !". De plus, avec les 300 Maîtres Artisans du département, des métiers qualifiés s’ouvrent tous les mois.
Les futurs bouchers, coiffeurs, esthéticiennes ou boulangers étaient donc particulièrement concentrés et à l’écoute de leurs grands frères. Une opération qui sera amenée à être pérenniser pour concrétiser l’avenir des jeunes apprentis et pour rappeler aux chefs d’entreprises d’où ils viennent.
Anthony Maurin
anthony.maurin@objectifgard.com