NÎMES : Corrida, Municipales, Front National… Le regard de l’auteur et chroniqueur Guy Birenbaum
Il y a des signes qui ne trompent pas. Attablé à la terrasse de la Petite Bourse, coca à la main, barbe de deux jours - peut-être plus -, on peut deviner que Guy Birenbaum est en vacances. Si tant est que l’on puisse parler de vacances quand on sait qu'il a publié sa chronique quotidienne, le matin même, sur le Huffington Post. Ce touche-à-tout n’a pas vraiment de métier. Ou il les a tous à la fois. C’est selon. Ex-éditeur, auteur, ancien maître de conférences, chroniqueur radio, commentateur, le quinquagénaire a cumulé les mandats. En ce moment, quand on lui demande ce qu’il fait, il répond : « Je parle dans un micro bleu », en référence à sa chronique matinale sur Europe 1 avant de plaisanter : « Mais, c’est vrai que je ne suis plus tout jeune. Faudrait que je me trouve un métier ! »
Quand il vient à Nîmes, sa troisième destination de prédilection après Trouville, le choix du cœur, puis Paris, par obligation professionnelle, il passe son temps à ne rien faire. Excepté son footing de sept kilomètres tous les matins, qu’il pleuve ou qu’il neige, que François Hollande ou Nabilla ( « non justement pas Nabilla » précise-t-il en riant) aient fait la plus étonnante des sorties. Excepté son billet pour le Huffington. Excepté répondre aux questions du journaliste d’Objectif Gard. A part ça, promis, il ne fait rien. Son temps libre, il le consacre à sa famille, à ses proches, à ses enfants, à sa femme, nîmoise. Avec elle, Guy a appris à connaître la cité des Antonins et son aisance à se repérer parmi les étroites ruelles du centre-ville prouve, s’il en est besoin, sa connaissance de Nîmes. Pour Objectif Gard, le chroniqueur a accepté d’aborder trois sujets qui touchent à l’actualité :
La corrida
« Par le passé, J’ai eu la chance, grâce à Simon Casas, de voir des choses incroyables. De temps en temps, il y a une telle lumière, le soleil, un silence. Parfois, le torero se transforme en danseur. Quand c'est réuni, c’est magique. Et puis, j’aime cet esprit, j’aime la peur. Je trouverais dommage qu’on supprime la corrida et je ne vous parle pas des conséquences sur l’économie. En revanche, autant j’aime la corrida, autant je déteste la viande saoule. La partie alcoolisée de la féria n'est pas mon truc. Et puis, scandale... Je ne bois pas de Pastis ! » (rires).
Les municipales
« Je pense que ça va swinguer en 2014. S’il se représente, le maire est mal barré parce qu’à force de faire tomber les arbres… Et puis, les commerçants ne sont pas ravis. C’est important d’avoir le soutien des commerçants. Depuis Jean Bousquet, il n’y a pas eu de maire laissant une trace à Nîmes. Pourtant, c’est une ville qui mériterait un grand maire. Je ne dis pas que ce ne sont pas des gens bien mais, manifestement, ça ne fonctionne pas ».
Le Front National
«Ce qui m’étonne, c’est que ce sont souvent des immigrés d'une vague précédente qui ne supportent pas les immigrés des générations suivantes. Je me demande si les gens se rappellent parfois d’où ils viennent... On parle de "français" et "d'immigrés" ; mais il y a une confusion, les gens visés sont la plupart du temps "français" comme eux. Il va falloir qu'ils s'y habituent. Rien ne justifie cependant les pratiques intégristes dans la sphère publique. Mais, bon, depuis que je suis à Nîmes, je n’ai vu aucune prière de rues ! Et puis il faut aussi se souvenir qu'ici on connaît bien les maires Front national. On ne peut pas dire que Monsieur Chambrun, maire Front National à Saint-Gilles (1989-1992, NDLR) par exemple, ait laissé un souvenir indélébile... ».
Vous pouvez aussi retrouver Guy Birenbaum sur son blog en cliquant ici.
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com