Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 21.07.2014 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 344 fois

NÎMES Coups de couteau pendant la feria : un an de prison pour Lionel et un mobile toujours inexpliqué

Photo d'illustration. Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Lionel, 18 ans, comparaissait aujourd'hui pour avoir poignardé un inconnu, boulevard Sergent Triaire pendant la feria de Nîmes.  

Cet après-midi, il restait peu de place sur les bancs du tribunal correctionnel de Nîmes. Un public dense, venu en grande partie soutenir Lionel 18 ans et ses trois copains, accusés d'avoir passé à tabac un passant le soir de la feria sur le boulevard Sergent Triaire. Originaire de Nîmes, le jeune majeur est en détention provisoire depuis un mois pour avoir porté les coups de couteaux dans le dos de la victime. Ces blessures ont, par chance, entrainé seulement huit jours d'arrêt de travail.

Pour la procureur Laurene Dorlhac, qui a visionné les images de vidéosurveillance avec lesquelles la bande a été confondue, le pire a bien été évité. Et elle n'a pas mâché ses mots pour décrire le déchainement de violence a priori gratuit qu'elle a constaté : "on se serait cru aux arènes avec des toreros faisant face aux toros". Les motifs de l'agression restent flous, inexpliqués et irrationnels. Qu'est-ce qui a bien pu pousser ces jeunes, tranquillement dans leur voiture, à tabasser la victime ? "Ce n'est pas l'alcool, Lionel avait un taux d'alcoolémie négatif à 0,34", rapporte la procureur.

Un mystérieux mobile 

N'ayant pas beaucoup de matière, Laurene Dorlhac insiste sur l'arrestation et s'indigne : "lorsqu'ils ont été contrôlés par la police, ils n'ont rien signalé de particulier alors qu'ils venaient d'agresser un homme". La tête baissée, les mains jointes, Lionel dans le box ne bronche pas d'un pouce, à l'instar des trois autres accusés. "On a évité le pire. A quelques centimètres près, ces coups portés auraient pu avoir des conséquences beaucoup plus graves", martèle Laurence Dorlhac.

"Nous ne cherchons pas à juger ce qui aurait pu se passer mais bien ce qu'il s'est passé", reprend l'avocat de la défense, Maître Nougier du barreau de Nîmes. Celui qui n'a pas eu le privilège de regarder les vidéos de surveillance, a axé sa plaidoirie sur la loyauté douteuse des enquêteurs et des images qui ne montrent en réalité pas grand chose… "Nous avons quelques photos de la vidéo qui montrent à un moment donné ce qu'il s'est produit mais on ne voit pas ce qu'il s'est passé avant. Et on nous dit, c'est de la violence gratuite", soutient Me Nougier. Reconnaissant néanmoins les "gestes qui dépassent l'entendement" de ses clients, l'avocat alerte : "ne tombons pas dans la facilité de l'évidence et la rapidité des jugements en comparution immédiate".

La procureur ne l'entend pas de cette oreille et réclame de lourdes peines aux juges : deux ans d'emprisonnement ferme pour Lionel, dix-huit mois pour un de ses copains et du sursis pour les deux autres, dont le conducteur de la voiture. Me Nougier réagit : "je plaide pour un groupe et je demande des peines individualisées", tout en mettant en avant "le CDI" ou "le Bac avec mention" obtenus par les accusés après leur interpellation.

Les juges ont visiblement entendu l'avocat de la défense en demandant pour Lionel, 18 mois d'emprisonnement dont six avec sursis. Quant aux trois complices, un seul écope lui aussi de six mois ferme et les deux autres du sursis.

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Coralie Mollaret

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