NÎMES Le docteur Billy Assaf, ancien patron du Samu, est décédé
Depuis plus d’un an, on ne le voyait plus en centre-ville et près des arènes qu’il aimait tant. Lui, l’homme du soleil, est parti un jour triste de novembre, emporté par ce que l’on appelle pudiquement « une longue maladie ».
Deux semaines à peine après la mort de son épouse, le docteur Billy Assaf, ancien patron du SAMU de Nîmes, est décédé lundi 14 novembre. Il est parti rejoindre sa bien-aimée Marie-Jo. Il a consacré sa vie aux autres sous ses différentes casquettes de médecin. La rédaction d’Objectif Gard adresse ses plus sincères condoléances à ses deux enfants, à ses petits-enfants, et ses proches.
Cet homme discret qui n’aimait pas parler de lui a été l’objet d’un article publié sur notre site en 2016 dans la cadre d’une rubrique appelée « Homme de l’ombre ». Nous vous proposons de retrouver ci-dessous ce papier en intégralité…
HOMME DE L'OMBRE Le docteur Assaf : un discret dans l'ombre des puissants
Hôpital, matches du Nîmes olympique, courses camarguaises, gendarmerie, commissariat, expert judiciaire… Le docteur Assaf, 69 ans, intervient un peu partout comme son « ami, son frère depuis 35 ans », le docteur Mounir Benslima. . Les deux hommes sont complices, complémentaires, des siamois de la médecine. Souvent ensemble, ils se téléphonent tous les jours. « Ce sont de très gros bosseurs. Ils se lèvent toutes les nuits pour aller visiter une personne en garde à vue dans un commissariat ou une caserne de gendarmerie. Ils sont là tous les week-ends, ils prennent très rarement des vacances depuis plusieurs décennies qu’ils travaillent ensemble », souligne un enquêteur qui les connait bien et qui préfère garder l’anonymat.
Depuis 2 ans, Billy Assaf est officiellement à la retraite. Pourtant il n’a jamais autant travaillé. Ancien patron du SAMU dans le Gard, cet anesthésiste a longtemps été un pilier des urgences de l’hôpital Hoche, puis Carémeau. Il est très copain avec celui qui a été son chef, le professeur de la Coussaye, président du conseil médical du CHU.
D’ailleurs, il n’est pas rare de voir les deux hommes parcourir les caves de la région à la recherche d’une bonne bouteille de vin avec une prédilection pour le Pic Saint-Loup ou les Costières de Nîmes. S’il a quitté la blouse blanche d’anesthésiste, le docteur Assaf n’a pas tout à fait quitté le CHU. Il prend des gardes tous les mois comme vacataire, histoire de revoir ses anciens collègues. Il est aussi urgentiste en titre lors des matchs du Nîmes Olympique au stade des Costières ou encore médecin prêt à intervenir lors des courses camarguaises. On le retrouve aussi à la gendarmerie ou au commissariat où il intervient auprès des personnes placées en garde-à-vue.
Un fils pompier, un autre député
Marié depuis une quarantaine d’années, un de ses fils, Damien, est sapeur-pompier. Son aîné, Christian est député PS de l’Hérault et responsable du groupe socialiste au conseil régional. Un poste stratégique.
Si le docteur Assaf n’a sa carte nulle part, il connaît du beau monde. Il fait la bise à Denis Bouad, actuel patron du département, il est aussi l’ami de Damien Alary, l’ancien président du conseil régional.
« Son seul plaisir annuel est de retrouver la terre de ses ancêtres, le Liban. Il a quitté Beyrouth avec 10 francs en poche en 1968 », raconte un proche. Un départ du pays des cèdres, pour ce fils d’ébéniste ayant 7 frères et sœurs, avec comme point d’ancrage la région de Montpellier et sa célèbre faculté de médecine. Des études brillantes, puis une installation au pays de l’olivier, à Nîmes comme médecin anesthésiste. Une ville qu’il n’a plus quittée depuis 46 ans et qu’il aime passionnément.