NÎMES Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau s'est entretenu avec les agriculteurs

Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture était à Nîmes ce vendredi soir
- Photo Max PPPAprès un premier passage à Cournonsec non loin de Montpellier, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, s'est rendu en préfecture du Gard à Nîmes pour une réunion de travail en compagnie des agriculteurs et des élus du territoire.
Après huit jours de stationnement et de protestation, les agriculteurs qui bloquaient l'autoroute A9 ont décidé de lever le camp ce vendredi peu avant midi comme plusieurs autres barrages dans l'Hexagone, à l'appel de la FNSEA. "Il doit comprendre qu'on ne débloquera pas tant que nos revendications ne seront pas comblées, ou alors on ira ailleurs. On est en train de crever. La seule chose que l'on demande, c'est de gagner notre vie parce que je ne me plaindrais jamais des conditions de travail", détaillait Jean-Marie Tremoulet, interrogé par nos soins lors de ces jours de mobilisation. Force est de constater qu'aujourd'hui, les manifestants et le gouvernement ont trouvé un terrain d'entente.
Les premières annonces le 26 janvier dernier par le Premier ministre Gabriel Attal avaient été jugées insuffisantes par les manifestants pour tout arrêter. L'ancien porte-parole du gouvernement avait prévu une simplification des normes, sous la forme de dix mesures à effet immédiat, le respect de la loi EGALIM (pour de meilleurs produits pour le consommateur à des prix justes pour le producteur) avec la mise en place de trois lourdes sanctions pour les entreprises qui ne l'ont pas respectée, ou encore la suppression de la hausse de la taxe sur le gazole non routier.
Il aura fallu attendre le discours de politique générale de Gabriel Attal ce mardi pour que les agriculteurs soient un peu plus contentés. Pêle-mêle, le jeune Premier ministre a annoncé une variété de mesures sur de vastes sujets comme le logement, le travail, la santé... sans oublier l'agriculture. Entre autres, un fonds d'urgence débloqué pour les viticulteurs notamment en Occitanie comme il l'a rappelé dans ses propos. Une mention qui aura suscité une réaction positive de David Sève, président de la FDSEA, mais qui avait affirmé sa déception quant au manque de mesures concrètes de ce long discours, qui n'avait pas répondu à certaines inquiétudes depuis les premières annonces du 26 janvier.
Enfin, Gabriel Attal est revenu une nouvelle fois à la charge ce jeudi, avec cinq aides concrètes. Dans une conférence de presse donnée à Matignon, il a convaincu la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs de plier boutique, notamment sur l'autoroute A9 qui se rouvrait au compte-goutte. Le renforcement une nouvelle fois de la loi Egalim, une enveloppe de 150 millions d'euros de soutien fiscal et social aux éleveurs, un engagement de l'État et des collectivités à proposer 50 % de produits durabbles et 20 % de l'agriculture biologique dans les cantines scolaires, le refus "clair, net et ferme" du traité Mercosur ou encore la création d'une coalition européenne de lutte contre la fraude sanitaire, sans oublier la proposition de loi sur les troubles du voisinage pour protéger les agriculteurs contre les plaintes abusives.
Le travail continue
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau s'est rendu en Occitanie ce vendredi après-midi, pour aller à la rencontre des agriculteurs et leur faire part d'une série d'actions. D'abord à Cournonsec à proximité de Montpellier, puis à la préfecture de Nîmes sur les coups de 21h. Il y a rencontré plusieurs élus du territoire, les trois sénateurs Laurent Burgoa, Denis Bouad et Vivette Lopez, deux députés, Nicolas Meizonnet et Michel Sala, le premier adjoint à la ville de Nîmes Julien Plantier, le président de l'association des maires ruraux du Gard Sylvain André ou encore le conseiller régional Fabrice Verdier.
Après une courte période d'attention aux journalistes qui n'aura pas dépassé la minute, le ministre s'est rendu à l'étage de la préfecture pour participer à une réunion de travail en compagnie des représentants des agriculteurs et bien évidemment des politiques présents lors de l'accueil républicain. "La parole de l'État est engagée et sera tenue, on a besoin maintenant d'expliciter ce qu'on fait pour la viticulture et pour ce secteur. Le Premier ministre l'a dit, on a des projets de simplification. Ce n'est pas parce que le mouvement n'est plus présent territorialement dans la rue si je peux dire, qu'il n'y a pas un besoin de continuer à travailler. Les choses ne s'arrêtent pas là, le travail continue", explique Marc Fesneau avant de monter en réunion.
Ce qui en est ressorti
La réunion s'est terminée aux alentours de 22h30 selon le député de la deuxième circonscription du Gard, Nicolas Meizonnet. L'élu RN a d'abord regretté que tout cela se soit passé à huis clos, à l'abri des regards de la presse : "Les circonstances auraient pu exiger que le ministre se prête à un exercice de transparence", explique-t-il. Concernant les discussions, s'il a pu apporter des précisions sur des mesures annoncées notamment sur la viticulture, Nicolas Meizonnet trouve que Marc Fesneau est resté trop en surface sur plusieurs sujets et regrette un manque de politique de protectionnisme et de patriotisme économique.
"En revanche, comme je m'y attendais, il est resté très flou quant à un certain nombre de surtranspositions franco-françaises, notamment celles relatives à l'interdiction de produits phytosanitaires autorisés dans d'autres pays qui exportent chez nous. Surtout, il ne remet en aucun cas la politique de libre-échange et de décroissance imposée par l'Union européenne que les macronistes soutiennent, à l'exception de la non-signature du Mercosur. Quid des 42 autres traités de libre-échange en vigueur qui créent une concurrence déloyale ? Quid des clauses miroirs ? Quid du pacte vert et de la stratégie "de la ferme à la fourchette" qui vont impacter les rendements de nos agriculteurs et voir supprimés 10 % de nos surfaces cultivables d'ici 2030 ? Quid de l'encadrement des marges de la grande distribution et des industriels pour permettre à nos agriculteurs des revenus décents ?", énumère le député.
Premier adjoint à la ville de Nîmes, Julien Plantier représentait Jean-Paul Fournier hier soir : "L'agriculture est une composante essentielle de notre identité. Elle porte des valeurs auxquelles nous sommes profondément et historiquement attachés. Elle ne sera jamais une activité comme une autre. Elle est une chance pour notre pays mais à condition qu’elle soit une chance pour les agriculteurs. Il est donc essentiel d’entendre la voix du monde agricole en colère, qui se mobilise à juste titre par rapport aux incohérences, à la pression administrative qui empêchent de travailler dans les meilleures conditions", écrit-il entre autres sur sa page Facebook.
Fabrice Verdier, conseiller régional de Carole Delga a lui aussi donné son avis sur l'entretien : "Je salue l'écoute du ministre et sa maitrise des dossiers. Il n'en reste pas moins des zones d'ombre sur les calendriers de déploiement des mesures, sur les moyens pour répondre aux attentes de la filière viticole ou encore sur les enjeux de l'eau. La Région Occitanie attend toujours comme l'a formulé à plusieurs reprises Carole Delga que l'Etat désigne un Mr ou Mme Eau pour coordonner aux côtés du préfet de Région, des projets et des solutions multiusages plus économes afin de réduire les impacts de longues sécheresses. Comme l'a indiqué le ministre, la confiance n'exclut pas le contrôle, la présidente Delga va donc constituer et réunir dans les prochaines semaines un comité de suivi des engagements afin de s'assurer de leur déclinaison réelle dans les exploitations", déclare-t-il.
Sénatrice et ancienne maire de Mus, Vivette Lopez était conviée elle aussi à cette réunion : "Les agriculteurs ont été très patients et sont restés très calmes et corrects, la même tenue que sur les ronds-points. Maintenant je vais dire, je suis un peu déçue pour eux, même si les viticulteurs ont eu quelques réponses notamment sur l'arrachage des plants. Pour les traditions camarguaises, le problème des assurances dans les villages... on n'en a pas su plus, il n'y a eu aucune réponse concrète. J'attends de voir maintenant ce que vont nous dire les agriculteurs une fois qu'ils ont reçu la feuille de route. Nous les sénateurs on est nombreux à être derrière nos agriculteurs, viticulteurs et éleveurs".
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