NÎMES Le projet de contournement Ouest déclaré d'utilité publique
"Cette décision est une étape importante dans ce dossier majeur pour la qualité des mobilités sur le territoire de Nîmes métropole."
« Il n’y a que les combats que l’on ne mène pas que l’on est sûr de perdre », se réjouit Franck Proust, président de Nîmes métropole, avant de préciser que « malgré le défaitisme de beaucoup de personnes sur ce dossier « serpent de mer », à l’Agglo nous n’avons jamais baissé les bras, et cette persévérance porte aujourd’hui ses fruits. Cette décision est une étape importante dans ce dossier majeur pour la qualité des mobilités sur le territoire de Nîmes métropole ».
Ce mardi, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, vient d’annoncer la signature de la Déclaration d’utilité publique (DUP) du Contournement Ouest de Nîmes. Il s'agit d'une grande avancée pour ce projet effectivement dans les cartons depuis de nombreuses années qui consiste à créer une déviation routière de 12 km entre l’autoroute A9 à Nîmes-Est et la RN106 pour contourner l’agglomération nîmoise. Coût du projet : entre 140 et 180 M€
« Nous avons toujours été lucides sur les enjeux de ce dossier et les risques d’écueils, comme j’ai toujours avancé qu’il fallait jouer avec les calendriers croisés des Contrats de plan État-Région (CPER) et du Plan autoroutier », rappelle Franck Proust. Partant de là, il faut aller vers un phasage de l’opération tout en s’appuyant sur une DUP traitant de l’ensemble du tracé. « C’est la condition de l’efficacité de du gain d’un temps déjà trop long », précise le président de Nîmes métropole
L’engagement opérationnel et financier de Vinci autoroute pour traiter prioritairement et rapidement le tronçon reliant l’A9/RN113 à la RD40 (Route de Sommières), est une réelle opportunité à la fois pour concrétiser au plus tôt le désenclavement du CHU de Nîmes (plus gros employeur du Gard avec plus de 6 000 agents), de la caserne du SDIS, mais aussi de l’ensemble des entreprises de la Zone industrielle de Saint-Césaire.
Le dernier conseil communautaire de Nîmes métropole a validé les ajustements sur les débouchés du futur échangeur dans un consensus avec les services de la Dreal et les entrepreneurs de la Zone industrielle de Saint-Césaire. Cette première phase à réaliser au plus tôt, aura également la vertu de détourner une partie du trafic venant de la Vaunage en allégeant d’autant la circulation extrêmement dense qui pénalise au quotidien les usagers sur la route d’Alès.
"Améliorer son impact environnemental et assurer son financement"
Dans la foulée, la préfecture a également publié un communiqué expliquant que la poursuite du projet dépendra des réponses qui devront être apportées localement pour améliorer son impact environnemental et assurer son financement. L’arrêté ministériel déclarant d’utilité publique le projet de contournement routier ouest de Nîmes (conîmes) a été signé le 4 mars 2024, dans la continuité de l’enquête publique qui s’était déroulée entre le 6 février et le 9 mars 2023.
Ce projet vise à contribuer à l’amélioration du cadre de vie sur l’ensemble du secteur ouest de Nîmes, en diminuant la saturation routière croissante et en favorisant le transit entre Alès et l’autoroute A9. Il est complété par un barreau de raccordement à la RN 113. À l’issue de l’enquête publique, la commission d’enquête avait rendu un avis favorable assorti de réserves, qui ont pu être levées au terme d’un important travail de concertation. La décision administrative qui vient d’être prise a pour seul objet de reconnaître l’utilité publique du projet, constatée à l’issue de l’enquête publique, et ne préjuge pas des suites de la procédure, qui dépendent, en particulier, des réponses à apporter sur les plans environnemental et financier.
D’une part, la réalisation du conîmes reste conditionnée à la délivrance d’une autorisation environnementale, qui intègre notamment l’organisation préalable d’une enquête publique spécifique. Pour être obtenue, cette autorisation nécessitera que l’ensemble des enjeux environnementaux soient pris en compte. Les contraintes relatives au milieu naturel sont considérées comme très fortes sur ce secteur. Des enjeux importants de préservation de la biodiversité ont d’ores et déjà été identifiés, notamment en zone de garrigue de Nîmes, avec le recensement de plusieurs espèces protégées. Des mesures de compensation environnementales devront être définies, nécessitant des études environnementales complémentaires.
D’autre part, le plan de financement du conîmes devra être finalisé, tant dans ses modalités que dans le partage de l’effort entre cofinanceurs. L’Etat n’a pas identifié ce projet, qui correspond essentiellement à des enjeux de circulation locale et de desserte de territoires à proximité, dans ses priorités de financement dans le cadre des discussions négociations avec la région Occitanie sur le volet mobilités 2023-2027 du CPER.