Publié il y a 19 h - Mise à jour le 26.01.2025 - Propos recueillis par Corentin Corger - 3 min  - vu 597 fois

NÎMES Ludovine de la Rochère : « Pour avoir un enfant, il faut un homme et une femme »

Ludovine de la rochère

Ludovine de la Rochère, présidente du Syndicat de la famille

- Photo Abdel Samari

Présidente du Syndicat de la famille (ex Manif pour tous), Ludovine de la Rochère animait, jeudi soir, une conférence à Nîmes pour contester le futur programme d’éducation sexuelle à l’école. Elle évoque également la baisse de la natalité et la question de la transidentité. Interview.

Objectif Gard : Le futur programme de l’éducation sexuelle à l’école est en cours de finalisation. Quels sont les éléments qui vous dérangent ?

Ludovine de la Rochère : Nous demandons que la date de validation soit reportée pour que le programme soit encore travaillé, car il a besoin d’une révision. Il est absolument très regrettable qu’il ne soit pas prévu d’évoquer les relations hommes-femmes. Si l’égalité est très importante, d’autres aspects importent. On ne parle pas du couple, de l’enfant, de la paternité, de la maternité… Des sujets importants pour tous les jeunes, car vraisemblablement, la plupart d’entre eux, seront parents. C’est vraiment dommage car ce n’est traité que sous l’angle de la grossesse précoce, non désirée.

Et sur les relations homme-femme ?

Elles sont traitées sous l’angle assez négatif qui consiste à estimer que la femme est victime et que l’homme est coupable. Cela est vrai parfois et il faut agir, mais on ne peut pas l’essentialiser. Ce n’est pas bon pour les relations entre les garçons et les filles, cela ne donne pas envie d’être en couple. Comment voulez-vous que des filles aient envie de se mettre en couple avec un garçon si on lui dit depuis la petite enfance qu’un homme c’est dangereux ? C’est épouvantable ! Car on voit qu’il y a de moins en moins de personnes en couple et donc moins d’enfants qui naissent.

« Un véritable changement de culture à opérer »

Des modifications ont été apportées avec une troisième version, cela vous convient-il ?

La remise en cause de l’identité sexuelle homme et femme est toujours présente dans le texte. Si on dit à une jeune : tu sais, on t’a assigné un sexe garçon ou fille à la naissance, mais ça ne veut pas dire que tu es homme ou femme, il faut que tu te poses des questions. Tout cela peut déstabiliser un jeune, le faire douter de sa propre identité. Un jeune en souffrance pour une raison ou une autre, il peut du coup se mettre à douter profondément et on peut l’inciter à se poser des questions existentielles, vertigineuses, alors qu’au contraire l’éducation est faite pour conforter et aider un jeune à bien grandir.

La natalité continue de baisser en France. Comment inverser la tendance ?

C’est un sujet très important pour l’avenir proche. Il y a un véritable changement de culture à opérer. On a aujourd’hui un état d’esprit très critique sur la famille pour plein de raisons. On considère qu’elle est très patriarcale, inégalitaire, c’est un lieu d’injustice. C’est vrai que la famille n’est pas parfaite. D’une manière générale, les parents aiment leurs enfants. La famille est irremplaçable et à taille humaine. Ensuite, il faut agir pour l’égalité homme-femme et lutter contre les violences. Sans tomber dans la lutte des sexes. Il faut donner aux jeunes la confiance d’être en couple et de fonder une famille. Sinon, ce n'est pas favorable. Quand j’étais jeune fille, la maternité, je trouvais ça fascinant. Si on ne parle en positif de la maternité, par exemple, on ne donne pas envie.

« Le congé parental est extrêmement mal indemnisé »

Justement, pour donner envie aux femmes, les conditions sont-elles suffisamment réunies en France ?

L’une des grandes questions, c'est la conciliation de la vie professionnelle et familiale. Là-dessus, la France a de très grands progrès à faire. Le congé parental est extrêmement mal indemnisé et sa durée a été raccourcie à deux ans maximum pour chaque parent. Donc certains ont renoncé à avoir des enfants. On n’arrive pas à créer suffisamment de place de crèche et il y a moins de candidat pour y travailler. Il faut rendre plus attrayant le congé parental, le revaloriser et ça baissera la pression sur les crèches.

Que répondez-vous à ceux qui disent que vous êtes contre les homosexuels et la transidentité ?

Ce sont des caricatures. Nous avons des personnes homosexuelles dans nos équipes. On ne critique pas qui que ce soit. Simplement, pour avoir un enfant, il faut un homme et une femme. L’enfant a besoin de connaître ceux auxquels ils ressemblent, ceux qui ont lui donné la vie. Et si possible, c’est formidable quand il peut être élevé par eux. Sur le transactivisme, ce qui est ennuyeux, c’est quand on incite les jeunes à douter de leur propre identité. Sur les jeunes qui se sentent mal dans leur identité, on sait très bien que si on ne les pousse pas, la plupart d’entre eux, petit à petit muriront et quelques années plus tard, seront très bien dans leur féminité ou leur masculinité. L’activisme est extrêmement grave. Il ne faut pas leur dire trop vite : « Tu es peut-être né dans le mauvais corps ».

Propos recueillis par Corentin Corger

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